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Ari et Sophia étaient retournés au parc en haut de l'immeuble, lieu très apprécié par la jeune femme.

— Je te remercie d'être toujours là, depuis mon arrivée, avoua-t-elle. Sans toi je serais vraiment perdue.

Le jeune homme leva simplement les épaules, sans savoir quoi répondre. Depuis que Sophia l'avait embrassé, une distance s'était installée, et il préférait la conserver.

— J'adore cet endroit, poursuivit-elle.

— Je préfère les parcs avec...Un peu plus de verdure et de nature.

Comme celui où Ostrace l'avait emmené pour regarder les étoiles.

— C'est surtout la vue qui me plaît ici: nous sommes tellement haut, que c'est comme si la ville entière était à nos pieds. Je me sens si grande, si puissante ; j'ai l'impression d'avoir enfin trouvé ma place dans ce monde.

Ari quant à lui, n'avait pas les mêmes pensées lorsqu'il se penchait au dessus de tout ces immeubles. La hauteur lui donnait plutôt le vertige : il était beaucoup trop haut et beaucoup trop petit, il se sentait minuscule, si futile au milieu de ce monde tellement différent de lui. Il était un peu comme une tâche, une affreuse tache qu'on tenterait d'enlever, car elle n'a pas sa place sur cette nappe. Ostrace aussi était une tache dans la société, c'était peut-être pour ça qu'ils s'appréciaient tant. Mais depuis l'arrivée de Sophia, Ari ne pouvait plus passer autant de temps avec son ami plus âge.

— Ça te dérange si je te raccompagne un peu plus tôt ce soir ? J'aimerais aller voir Ostrace avant de devoir rentrer chez moi.

— Oui ne t'inquiète pas, vas-y. Et si jamais tes parents remarquent quelque chose : je te couvre, ajouta-t-elle avec un clin d'œil complice.

— Merci, je ne sais pas quoi faire pour te rendre la pareille.

— Tu pourrais m'embrasser, par exemple.

Ari crut s'étouffer et manquer d'air, mais la jeune femme se mit à rire.

— Non ne t'inquiètes pas, c'était une blague. Et pour ce qui est de me remercier, on verra une prochaine fois.

C'est ainsi que les deux jeunes gens rentrèrent, et tandis que Sophia regagnait sa chambre d'hôtel, Ari prit la direction de la place Agora où il fut heureux de retrouver Ostrace.

— Ari ! Quelle joie de te revoir, ces derniers temps nos rencontres se font moins fréquentes. Mais viens chez moi, nous y serons plus tranquille pour bavarder.

Le jeune homme le suivit donc jusqu'à la petite maison qu'il affectionnait, pour être l'un des seuls lieux où il pouvait parler librement. Il se mit donc à lui raconter comment s'était déroulé la mise à jour chez lui.

—. . . S'était désespérant, j'avais tellement honte de leur comportement.

— Tu comprends maintenant, lui répondit le plus âgé. Peut importe notre envie de les aider, ils sont tous bien trop ancré dans leur réalité, pour pouvoir discerner le vrai. J'ai tenté, durant des années et des années, mais si peu de personnes ont réussi à comprendre.

— Je doute d'arriver un jour à faire ouvrir les yeux à ma famille. Mais j'ai été surpris quand ma petite sœur s'est rendu compte que quelque chose clochait ! Ce n'est qu'une enfant, pourtant je suis beaucoup plus proche d'elle que de mes trois frères. Et vous d'ailleurs, vous avez des frères et sœurs ?

— Je suis fils unique, et n'ai plus aucune famille. Heureusement j'ai de très bons amis qui divertissent mes journées. J'en invite quelques uns vendredi prochain, te joindras-tu à nous ?

Quand Platon sortit de sa caverne [ Wattys2021]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant