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Ari passa les deux semaines suivantes avec Sophia, apprenant à connaître et apprécier la jeune femme. Parfois, ils allaient voir Ostrace l'après-midi et d'autres fois Sophia rentrait plus tôt à son hôtel pour laisser du temps libre au jeune homme. Cet accord leur convenait bien et désormais, ils se considéraient comme de bons amis.

— . . .et il a été puni à cause de ça.

— Tes frères sont vraiment turbulent, réagit Sophia en riant à l'histoire que lui racontait Ari sur sa famille. Moi non plus je ne suis pas trop proche de mes frères, étant la plus jeune ils me laissent souvent de côté.

Ils se trouvaient sur le toit d'un des plus haut immeuble de la ville, aménagé en parc. Assis sur un banc, ils avaient une vue imprenable sur l'horizon.

— Moi c'est complètement l'inverse, reprit le jeune homme. Je suis l'aîné : je devrais leur montrer l'exemple, ils devraient vouloir me prendre pour modèle comme tout bons petits frères le feraient avec leur grand frère. Mais je suis plutôt le sujet principal de leur moquerie, à vrai dire. . .

— Fais pas attention à eux, ils ne voient pas quel jeune homme fabuleux tu es.

En disant cela, elle avait glissé sa main sur la sienne, provoquant un afflue de sang dans son visage. Frappé par la gène, Ari retira sa main et se gratta la joue comme si quelque chose le dérangeait.

— Alors, on fait quoi demain ? Demanda Sophia avec joie, comme si rien ne s'était passé.

— Je t'avoue qu'on a fait le tour, je t'ai montré tout ce que je connaissais.

— Sauf chez toi, fit-elle remarquer avec un léger rire.

— Oui, oui en effet. Mais demain, c'est la mise à jour, tu sais ?. . . Enfin bien sûr que tu sais comme c'est toi qui l'avait annoncé à l'Assemblée.

-— Je me souviens en effet. Mais tu n'utilises jamais ta montre de toute façon, donc tu devrais t'en sortir. Et puis, si tout le monde reste chez soit ce jour là, je vais bien m'ennuyer, seule dans ma chambre d'hôtel. Je pourrais appeler ma famille, mais ça va être long toute la journée, en plus mon père était content de savoir que je passais du temps avec toi, il a dit que tu avais l'air d'être un garçon très bien.

Finalement, Ari céda à sa demande et invita Sophia à passer la journée chez lui. De toute façon Ostrace l'avait fait abandonner l'idée d'une grande action ce jour là, peut-être pourrait-il ouvrir les yeux à sa famille, mais il n'espérait pas plus.

C'est ainsi que la mise à jour débuta en plein milieu de la nuit, lorsque toutes les montres étaient branchées, mais Ari ne remarqua la différence qu'à son réveil, lorsqu'il la débrancha et la remit à son poignet.

En effet depuis qu'il avait essayé d'enlever sa montre avant de dormir, il n'avait plus cessé et ne parvenait pas à s'endormir avec quelque chose autour du poignet. Bien sûr la journée, il la remettait pour passer inaperçu dans les rues, se fondre dans la masse, et éviter les regards mauvais ; c'est pourquoi chaque soir, dès qu'il la détachait, un sentiment de liberté l'apaisait, et il s'endormait, en paix.

Mais aujourd'hui, lorsqu'il débrancha sa montre et la remit à son poignet, celle-ci ne produisit aucune lumière, et l'écran resta noir comme une nuit sans étoile.

Il s'habilla rapidement et pu constater que la maison était encore silencieuse : sa famille semblait déterminée à faire la grasse matinée en ce jour férié. Ari quant à lui partit chercher Sophia, qui passerait donc la journée à ses côtés.

— C'est tellement étrange, dit-elle en chemin. D'habitude, il y a énormément de personnes dans toutes les rues, mais là, il n'y a pas un chat. Ce n'est pas très rassurant. . .

Quand Platon sortit de sa caverne [ Wattys2021]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant