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 — Alors , comment as-tu trouvé les sous-sols, cher ami ? Demanda Ostrace lors de leur rencontre suivante.

— C'était...

Ari n'avait pas les mots, ou alors beaucoup trop. Il avait été déçu de constater qu'en effet, il ne restait que peu de traces de l'ancienne époque, juste assez pour rentrer dans une pièce, et c'était bien triste. Mais ces quelques objets étaient des trésors, des joyaux inestimables de l'Histoire. Ainsi, il avait pu voir une vieille voiture, finalement pas si différente de celles qu'il voyait tous les jours ; une machine à écrire, un aspirateur qui avait besoin que quelqu'un le tienne pour nettoyer, un instrument appelé télescope dont il n'avait pas tout compris et des billets de banques ! De l'argent sous forme liquide !

— A ton grand sourire j'en déduis que ça t'a beaucoup plu.

— Oh oui, c'était fabuleux ! Le plus drôle, c'était la montre : une montre qui ne sert qu'à lire l'heure ! Vous vous rendez compte ? Elle avait des aiguilles qui tournaient dans un cercle pour pointer sur les chiffres. Et il y avait des livres, tellement de livres ! Mais ils étaient tous enfermés dans un présentoir en verre et je n'ai pas osé demander Ganymède de l'ouvrir. . .

— Ganymède tu dis. Hum. . . Et la réunion à l'Assemblée Nationale, tu as des détails croustillants ?

Ari eut besoin de quelques instants pour se calmer, et faire venir ses souvenirs de l'Assemblée au premier plan dans son esprit.

— Eh bien rien de nouveau sur les pays voisins, ils ont vraiment coupés toutes les communications. Sinon, l'économie et les réserves alimentaires se portent bien, rien de notable dans les interventions des autres députés. Par contre il y a du nouveau pour la mise à jour ! Monsieur Turing a envoyé sa fille comme messagère, pour annoncer qu'elle aurait lieu le vingtième du mois.

— Dans deux semaines donc.

Ari approuva et les deux hommes continuèrent leur marche dans le jardin d'Ostrace. Tout était calme ici, entre les murs qui les séparaient de la rue et du monde extérieur. L'homme y avait planté des arbres fruitiers et l'herbe était si verte qu'elle donnait envie de se rouler dedans.

— Dis-moi mon ami, reprit Ostrace en levant le regard vers le ciel bleu. Demain soir, je compte m'éloigner un peu de la ville pour observer les étoiles, le temps y semble propice. Te joindras-tu à moi ?

Regarder les étoiles, quelle idée ! Ari n'y avait jamais pensé. Mais même s'il avait voulu, il n'en aurait vu aucune, à cause de toutes ces lumières qui éclairaient les rues, comme de faibles contrefaçons du soleil.

Il ne perdit pas une seconde avant d'accepter et passa la journée du lendemain dans l'impatience de l'attente du soir.

Mais Pyrilampe avait prévu bien autre chose pour lui ce jour là. En effet, alors que le jeune homme rêvassait sur son ordinateur, triant des dossiers, son beau-père lui envoya un message, faisant clignoter sa montre :

« Viens dans mon bureau, j'ai une tâche très importante à te confier, alors ne me déçois pas. »

Il ne perdit pas plus de temps et partit rejoindre Pyrilampe. En poussant la porte, il fut surpris de voir une jeune femme assise devant le bureau du député.

Elle avait des cheveux blonds, et se tenait droite. Quand elle se tourna vers l'entrée, Ari nota que son visage lui était familier.

— Ari laisse-moi te présenter mademoiselle Sophia Turing, fille de Galilée Turing et petite fille du grand Archimède Turing.

Ari s'approcha, s'efforçant de sourire sans montrer son malaise devant cette inconnue.

— Bonjour, le salua-t-elle d'un grand sourire.

Quand Platon sortit de sa caverne [ Wattys2021]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant