Chapitre 3

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Nozel rentra chez lui, complètement exténué. Il savait que Luck le fou furieux joyeux avait de la ressource, mais ça faisait bien longtemps que lui n'avait pas combattu aussi intensément. D'ailleurs, même à bout de forces, son adversaire avait continué à le défier. « Il porte bien son surnom celui-là... » pensa-t-il.

La demeure des Silva était relativement calme ce soir, puisque seuls quelques domestiques restaient la nuit, en plus de son père et lui. Nozel s'en réjouit, il n'aurait pas à donner d'explications sur son état.

« - Où étais-tu encore ? »

Rectification, son père avait apparemment décidé de ne pas lui foutre la paix.

« - Tu sais, ça me peine de te voir aller chercher autre part pour t'entraîner. Qu'est-ce qui te manque ici ? »

Nozel savait pertinemment ce qu'il essayait de faire : si ça ne tenait qu'à lui, son père l'enfermerait dans le château pour toujours. Pourquoi donc ? Eh bien d'après lui – ce n'était pas l'avis de Nozel – l'aîné devait rester à la maison, s'occuper de tout, que ce soit la compagnie, la famille ou encore, le royaume, s'il arrivait à devenir Empereur Mage.

Cette idéologie était celle de la famille royale, et malheureusement, elle s'était directement transmise chez les Silva. Les Vermillion, en tout cas le côté de Fuegoleon, ne pensaient pas du tout comme ça : il n'y avait qu'à regarder les enfants, Meleoleona fuyait toute forme de paperasse, Fuegoleon détestait rester enfermé dans un bureau plus de trois heures, et Leopold n'avait sûrement jamais passé une journée entière dans une maison, il était une vraie bombe d'énergie.

Tout ça parce que Nozel avait hérité du mauvais côté de la famille. Et il n'avait pas choisit ! Les seuls qui s'étaient opposé à cela, étaient Acier sa mère, et Neano, son grand-père maternel. Les mariages par alliances étaient courants, et Acier en avait fait les frais. Elle n'avait cependant pas perdu de son envie de liberté et l'avait même transmise à deux de ses enfants : Nozel et Noelle. Solid et Nebra étaient un peu trop attaché à leur confort. Et même si Noelle n'avait jamais connu sa mère, c'était tout comme.

« - Nozel, je réitère ma question, qu'est-ce qu'il te manque pour que tu arrêtes d'aller à droite à gauche tout le temps ?

- Peut être qu'il faut que tu arrêtes de croire que je vais prendre ta suite. C'est pas très compliqué. Et tu m'excuseras mais je suis crevé, on parlera demain si tu veux bien. »

Il monta les escaliers, en direction de sa chambre, quand une porte de métal atterrit brusquement devant lui. Il reconnut la magie si particulière de son père, bien qu'il ne l'avait jamais vraiment vu.

« - Nozel, où étais-tu ? »

Il soupira en se tournant vers son père, son air supérieur sur le visage.

« - Je m'entraînais.

- Pourquoi étais-tu chez la rejeté de la famille dans ce cas ?

- Je crois que je te l'ai déjà dit, je m'entraînais. Et Noelle n'est pas la rejeté de la famille, c'est toi qui a décidé ça, sans nous demander notre avis.

- Elle a tué votre mère !

- Elle n'a pas tué maman ! Elle est morte parce qu'elle ne voulait pas rentrer ici ! Elle est morte sur le champ de bataille, pour te fuir ! C'est toi qui est à l'origine de tout ça ! »

Nozel savait garder son sang froid, peu importe la situation, mais il y avait un sujet sur lequel il était impossible pour lui de garder la face : sa mère. Tout était encore trop douloureux pour lui, même quinze ans plus tard, pour qu'il réussisse à en parler sans s'emporter.

MISSION ENTRE CAPITAINES ; bcOù les histoires vivent. Découvrez maintenant