Dark Angels - Bonus

6 - LUCY

Les membres des Hell's Wings nous ont bien aidés à tous ranger. Travis a mis deux gars en faction devant le salon histoire de mettre une planche sur la vitrine. Dans mon malheureux j'ai la chance que le pc portable dont on se sert pour traiter avec les clients ne soit pas endommagé. Nous avons passé l'après-midi à prévenir nos clients que nous allons reporter les rendez-vous car la boutique a subit un casse important. Aucun n'a trouvé à en redire surtout quand je leur ai annoncé une réduction de cinq pourcent sur le prix total du tatouage.

Je suis maintenant au bar du club à enchaîner les verres. Mes parents ne vont pas tarder. Je sais que je devrais ralentir mais non, je sens que ce qu'ils vont me dire ne va pas me plaire. Alors autant me mettre en condition. Travis a essayé de me dire de ralentir, il est reparti la queue entre les jambes. Pareil pour Matthew. Je ne suis pas d'humeur à me laisser emmerder.

J'en suis à mon .... je ne sais pas même pas combien  de verre j'ai bu, quand mes parents entrent dans le club. Ma mère me fonce dessus, les larmes coulant sur ses joues. Elle me serre si fort que je ne peux plus bouger.

- Ca va ma puce?

Je la regarde, les yeux vitreux. Elle me sourit tristement.

- Tu penses pas avoir trop bu Lucy?

- Oui Caporal.

Mon père et son ton moralisateur. Je me fait un malin plaisir à le rendre chèvre en l'appelant par son ancien grade. Il a horreur de ça, mais au moins il se tait maintenant. Travis nous propose d'utiliser son bureau pour discuter d'abord tous les trois puis avec lui pour faire un point sur la situation. J'essaye de me lever de mon siège mais je perds l'équilibre. Ok j'ai vraiment trop bu. Matthew vient à ma rescousse comme une prince sur son cheval blanc. Enfin non, un pervers sur une grosse moto, ça lui correspond plus. Une fois que je suis sûre que mes jambes ne vont plus me lâcher, je rejoins ma famille.

Travis nous laisse, et j'en profite pour me mettre dans son fauteuil. Il est confortable, je veux le même! Mais c'est pas le moment. Le visage de mes parents est grave et après un moment de silence c'est maman qui commence.

- Mon bébé, je sais que ce qu'on va te dire va te déstabiliser mais tu es bien notre fille et on t'aime. Il faut savoir que...

Elle n'arrive pas à finir sa phrase, elle regarde mon père le suppliant de continuer.

- Quand ta mère est tombée enceinte de toi, elle avait été kidnappée par un homme dénommé Tyler. C'était un ami du frère à ta mère, qui dans sa jeunesse avait déjà abusé d'elle. Pendant six long mois, je n'ai eu de cesse de la chercher, et quand j'ai enfin pu la trouver, elle était enceinte de quatre mois. Génétiquement parlant tu n'es pas ma fille. Mais dans mon cœur, si. Je suis le nom inscrit sur ton acte de naissance, je suis celui qui a changé tes couches et vers qui tu venais quand tu avais peur du noir. Lucy, tu es...

Je ne l'écoute plus. Je sors de la pièce en courant et me retrouve dans la cour. J'ai à peine le temps de faire deux pas que mon estomac se révulse. Je vomis mes tripes dans l'herbe de la cour. Je sens quelqu'un me tenir les cheveux et me frotter le dos. Je souhaite, je prie pour que ce ne soit pas un de mes parents.
Je suis la fille d'un monstre, d'un violeur. Son sang coule dans mes veines. Comment ma mère a pu me regarder grandir en sachant ce que mon géniteur lui a fait? M'a t'elle vraiment aimé? Comment le pourrait elle alors que je dois lui rappeler son viol... non ses viols.

- Lucy, raconte moi ma belle.

C'est Matthew qui est à mes côtés. Quand il vois que j'ai finis de me rependre sur le sol - pour le glamour on repassera - il me tend un mouchoir. Je m'essuie la bouche tant bien que moi avant de me retourner vers lui. Mes barrières tombent, à cause de l'alcool ou a cause de lui je ne sais pas. Il me prend dans ses bras et je pleure. Je voudrais ne jamais avoir su l'horrible vérité, je voudrais ne jamais être venu ici. J'en veux à la terre entière, au karma et au destin pour tout le mal qu'il a fait. Par-dessus tout, à cet instant je veux oublier.

- Matty, fais moi tout oublier.

- Tu es pas en état Lucy. Je vais t'amener dans ma chambre pour que tu dormes.

Je ne recule et quitte la chaleur de ses bras. Tout en m'enfonçant dans les ombres de la cour, je retire mon débardeur et le laisse tomber par terre. Avant d'être totalement engloutie par la nuit, mon soutien-gorge rejoins mon haut par terre.

- Putain !

A cet instant je sais qu'il viendra me trouver dans la nuit.