Kaamelott : Le voyage dans le temps Livre II

14. Visite de nuit

Le roi courait à travers les couloirs peu éclairés du château. Un livre à la main, duquel ressortait un marque-page, il tentait d'être le plus silencieux possible, tout en avançant le plus vite possible. Enfin, il trouva la porte qu'il recherchait. Il donna quelques petits coups, et, au bout de quelques minutes, qui lui parurent atrocement longues, on lui ouvrit.

- Arthur ? Mais qu'est-ce que tu fais là ? demanda la voix encore ensommeillée de Léana.

- Je... je sais qu'il est très tard, ou plutôt tôt, je sais pas quelle heure il est à vrai dire, mais... je crois que j'ai trouvé une solution pour contourner le duel.

- Oh, répondit Léana, je... je vois... tu... tu veux entrer ?

Le roi acquiesça, avant que Léana ne le laisse entrer dans sa chambre. Celle-ci tentait de se maintenir éveillée, et à vrai dire, les quelques mots d'Arthur avaient réussi à capter suffisamment son attention pour qu'elle ne parte pas directement plonger dans son lit.

Elle décida de faire apparaître un verre d'eau et d'en boire, pour se réveiller un peu. L'esprit un peu moins embrumé, elle remarqua le livre qu'Arthur tenait à la main.

- Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-elle.

- Un livre sur les lois du pays de Vannes, répondit le roi.

Il s'assit alors sur le rebord du lit, suivi de l'enchanteresse.

- Regarde ça, dit-il en ouvrant le livre à l'endroit où était placé le marque-page.

Léana se pencha sur le livre, et lut les quelques lignes que lui montrait le roi.

- Attends... un échange d'épouses ? Tu es sûr de toi, Arthur ? Je te rappelle que Guenièvre n'est même plus au château, comment tu vas l'échanger ?

- Oh, mais c'est pas grave, ça, ce n'est que du détail.

- Du détail ? Tu... tu te rends compte de ce que tu dis ?

- Tu proposes quoi, sinon ?! s'emporta Arthur. L'échange d'épouses est le seul moyen de sauver la vie de Karadoc. En plus de ça, c'est une vraie preuve d'amitié pour les gens de Vannes, ça lui fera sûrement plaisir.

- C'est sûr que vu comme ça... Je crois que je peux déjà te féliciter pour ta nouvelle femme, Arthur !

Léana prit son ami dans ses bras. Dans le fond, elle était heureuse pour lui, même si... même si c'était Mevanwi qu'il avait choisi. Elle aurait en fait préféré n'importe quelle femme sauf elle, mais... c'était son choix, elle ne pouvait que le soutenir.

Arthur ne s'attendait pas à une telle effusion de la part de Léana, après tout, ici, au royaume de Logres, les habitudes locales ne permettait pas ce genre de manifestation d'émotion, encore moins de la part d'hommes. Mais Léana était différente, elle venait d'un autre lieu, d'un autre temps, et au fond, il appréciait cela, parce que ça le replongeait dans son passé à Rome. L'époque de Léana lui faisait tellement penser à Rome !

Ils s'éloignèrent l'un de l'autre, et se regardèrent dans les yeux quelques secondes, leurs visages à quelques centimètres l'un de l'autre. Sans savoir pourquoi ni comment, leurs visages se rapprochèrent et ils s'embrassèrent. Cette fois, ce n'était pas un sort, un pétage de plomb ou une quelconque saute d'humeur. Cette fois, leur baiser était le signe de leurs sentiments l'un pour l'autre, des sentiments bien confus.

Lorsque le baiser prit fin, Léana se leva immédiatement, s'éloignant du lit, puis se retourna vers Arthur et demanda :

- Tu seras heureux, avec elle, hein ?

- Oui, répondit Arthur.

- Tu lui seras fidèle, hein ?

- Oui, je te l'ai dit, cette fois, c'est complètement différent, je... je ne sais pas comment l'expliquer, mais... je l'aime différemment de mes autres maîtresses.

- Ok, je... Est-ce qu'on pourra faire comme s'il ne s'était rien passé ? demanda Léana.

- Mais de quoi tu parles ? demanda Arthur.

L'enchanteresse sourit. C'était mieux comme ça, autant pour elle que pour lui. Il ne s'était absolument rien passé, ce soir, non. Arthur était simplement venu la prévenir qu'il avait trouvé une solution pour éviter le duel avec Karadoc. Rien de plus, rien de moins.

- Est-ce que... est-ce que tu voudras venir à la cérémonie d'échange d'épouse ?

- Non, je... je ne préfère pas. Je pense que Mevanwi ne voudra pas me voir là-bas, et c'est son jour à elle, alors... tu me diras comment ça s'est passé.

- Je n'y manquerai pas, répondit le roi en souriant.

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Hey, j'espère que ce chapitre vous a plu ! Personnellement, il a été assez difficile à écrire parce qu'avant d'y mettre des mots, j'ignorais complètement comment écrire le passage où Arthur et Léana s'embrassent. Il fallait trouver quelque chose pour que ça arrive, et je n'avais pas d'idées, j'ai même pensé à ce que finalement ils ne s'embrassent pas, mais je trouvais que le chapitre perdait un peu de sens si ça n'arrivait pas... Et j'ai toujours beaucoup de mal à écrire les passages qui changent des choses importantes dans l'histoire, comme les relations entre les personnages, il faut trouver les mots justes, et c'est pas facile ! 

Sinon, j'ai choisi la chanson Cavalier Seule, de Juliette Armanet (non, je n'ai pas fait de faute à seule, le titre s'écrit comme ça) et ça peut paraître n'avoir aucun lien avec ce chapitre, sauf qu'en fait si, c'est juste que c'est pas hyper évident. Dans cette chanson, Juliette Armanet explique que tous les efforts que plein d'hommes font pour lui plaire ne fonctionnent pas, ça ne l'intéresse pas, et qu'elle préfère rester seule toute sa vie. C'est un peu ce qui se passe pour Léana. Ceux qui ont déjà pu lui faire des avances ne l'intéressaient pas, mais surtout, Léana a besoin de se persuader qu'elle ne sera jamais intéressée par personne. C'est plus simple.

Il y a une phrase de cette chanson que j'aime beaucoup : "La liberté est mon animal", et je pense que ça pourrait être une phrase que Léana se répète dans sa tête pour ne jamais oser penser à avoir une relation amoureuse avec qui que ce soit, parce qu'elle ne sait pas quand elle retournera à son époque, mais surtout, parce que c'est plus simple d'anesthésier ses sentiments sous couvert de liberté que d'y faire réellement face. Et puis, elle a aussi l'impression qu'Arthur va "s'enfermer" dans une relation avec Mevanwi, comme s'il perdait sa liberté quelque part, même s'il est heureux à ses côtés.

Voilà pour ce chapitre, merci d'avoir lu jusqu'au bout, on se retrouve bientôt pour un nouveau chapitre !