Kaamelott : Le voyage dans le temps Livre II

26. A l'insulte, la réponse

Arthur avait besoin d'un expert. Un papier avec la prophétie dans sa main, il arpentait le château à la recherche d'un enchanteur, peu importait lequel. Ce n'était pas qu'il était complètement ignorant, il comprenait à quoi faisait référence ces quelques phrases, mais il voulait être sûr de ne pas passer à côté de quelque chose.

Il partit d'abord frapper à la porte du laboratoire partagé entre Merlin et Elias de Kelliwic'h. Il frappa une fois : personne ne lui répondit. Il frappa une deuxième fois.

- Ouvrez ! C'est important !

Seul le silence lui répondit.

Il tambourina à la porte une troisième fois, mais fut interrompu par un serviteur qui passait par là :

- Sire... Si vous cherchez l'enchanteur, Merlin, j'ai entendu dire qu'il s'était enfoncé dans la forêt pour soigner un loup blessé.

- Ah... lui et ses loups... maugréa le roi. Bon, merci pour l'info. A votre prochaine paye, je vous rajoute 3 pièces de plus.

Le serviteur sourit, alors qu'Arthur commençait à faire demi-tour, avant de s'arrêter dans son élan et de demander :

- Et par hasard, vous savez où je pourrais trouver Elias de Kelliwic'h ?

- Non, Sire, répondit l'homme en s'inclinant devant le roi.

Ce dernier souffla avant de reprendre le chemin pour le château.

Par chance, en passant devant la salle d'entraînement, il aperçut la silhouette de Léana.

Il s'arrêta dans son élan et entra dans la pièce. L'enchanteresse s'entraînait seule, combattant le vide à l'aide d'une épée.

Arthur sortit alors Excalibur, et s'approcha sans bruit de Léana, de dos, qui, dès qu'elle perçut le roi derrière elle, l'attaqua d'un coup d'épée, qu'il para avant de parvenir à faire reculer l'enchanteresse. Finalement, Arthur jeta son épée à terre, suivi de l'enchanteresse, qui ne comprenait pas ce qui se passait.

- Qu'est-ce que tu fais là ? demanda-t-elle au roi.

- Je... j'ai besoin des connaissances d'un enchanteur. Merlin et Elias sont introuvables, donc...

- Donc je suis la dernière personne à laquelle tu penses quand tu as besoin de connaissances d'un enchanteur. C'est pas du tout vexant...

- Non, mais c'est juste qu'ils ont plus d'expérience que toi, c'est pour ça que j'ai d'abord pensé à eux.

- Bon, ok, pourquoi tu as besoin de moi ? demanda l'enchanteresse, essoufflée par son entraînement.

- Je... je suis tombé sur une prophétie, enfin... non, c'est Morgane qui m'a parlé d'une prophétie qui me concernait, et que je suis allé chercher.

- Mor... Morgane ? Tu veux dire la fée Morgane ? demanda Léana, peu rassurée.

- Ben oui, pourquoi ? Il y a un problème ? Tu sais quelque chose que je ne sais pas ?

- Je... oui, sûrement. Je... je peux rien dire évidemment, mais... à mon époque, on se souvient encore d'elle. Bref... de quoi parle la prophétie ?

- Attends, j'ai tout noté.

Arthur ressortit le papier qu'il avait rangé avant de sortir son épée, et lut :

- « Siècle des larmes, hurlements. Au jour, Dieu roi de Logres, fait affront du lac combattant frère à l'épée femme de Vannes épousée commet faute. Paniques, ruines, fin d'un monde, sur Terre sans démons ni sorcières, vient Dieu des morts solitaire des frayeurs du ciel, à l'insulte la réponse ». Voilà, c'est tout.

- Ok, je... je vois... Je pense que tu es capable d'interpréter ça tout seul, non ?

- Oui mais je me disais que peut-être... il pourrait y avoir une signification cachée à tout ça, un truc plus... subtil, tu vois ?

- Ben, euh... remontre ton papier pour voir ?

Léana se pencha sur le parchemin, et parcourut à nouveau les mots énonciateurs de futur.

- Ben je... je vois pas ce qu'il y a de plus à comprendre... Tout est clair : tu vas affronter Lancelot, tu as déjà commis la faute en épousant Mevanwi, et... et tu as déjà attisé l'arrivée de la Réponse.

- Attends, tu parles de l'autre type qui t'a agressé ? demanda Arthur. Oh, je... j'avais pas fait le lien...

En disant cela, le roi lâcha par inadvertance le petit bout de parchemin, que Léana rattrapa avant qu'il n'atteigne le sol. Immédiatement, à son contact, elle eut une vision. Elle voyait des images défiler rapidement, sans être capable de tout comprendre, à part une chose, une seule qui la traumatisa dès qu'elle le vit. Lorsqu'elle ouvrit les yeux à nouveau, elle savait qu'elle n'avait le droit de rien dévoiler, bien que la vision concernait Arthur.

- Ça va ? demanda celui-ci. Tu... tu as eu une vision ?

- Oui, mais... je... je peux pas en parler.

- Et... c'était positif ? osa demander le roi.

- Pas vraiment non. J'espère seulement pouvoir changer le cours des choses...

- Attends, je croyais que tu ne voulais pas changer le cours de l'histoire...

- Ouais mais là... si ce que j'ai vu arrive, ça craint vraiment, et je m'en voudrais toute ma vie de ne pas être intervenue. Petite question, juste comme ça : tu serais pas un peu dépressif, comme personne ?

Ce que ni le roi, ni l'enchanteresse ne virent, c'est Mevanwi, la femme d'Arthur, qui ne perdait rien du tout de leurs échanges.

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Et voilà pour le chapitre 26 ! J'ai choisi la chanson People, I've been sad de Christine and the Queen, parce que je trouvais que l'ambiance de la chanson correspondait bien à ce chapitre, et parfois des phrases comme "des sentiments qui pourtant comptent" me font penser aux sentiments qu'Arthur a pour Mevanwi bien qu'ils ne soient pas autorisés par les Dieux. Et pour lui ces sentiments comptent quand même vu qu'ils sont là.

Voilà, j'espère que ce chapitre vous a plu, merci d'avoir lu jusqu'au bout, on se retrouve bientôt pour un nouveau chapitre !