15. La foi bretonne (noyée)

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Léana venait de quitter Perceval et Karadoc, qui avaient décidés de s'entraîner plus longtemps dans la salle d'entraînement. Ces derniers s'étaient plaints qu'ils en avaient gros, parce que quelques jours auparavant, le roi avait refusé de chanter en canon avec eux et qu'il n'avait pas écouté leur discours. C'était à une fête où Léana avait refusé d'aller, trop épuisée. Malgré les apparences, la tentative de Léana de mettre fin à ses jours laissait à quelques rares moments des séquelles physiques, comme des maux de tête, ou une fatigue extrême. Elle n'utilisait pas la magie pour se guérir, car elle savait que cette dernière avait des limites, et ne pouvait accomplir de miracles : elle devrait vivre avec cela un bon moment encore.

La jeune femme avait décidé de s'arrêter manger quelque chose dans les cuisines, c'était la fin d'après-midi, donc les cuisiniers n'y serait pas encore pour préparer le dîner, et, heureusement pour elle, la notion de goûter n'existait pas à cette époque, ce qui lui laissait le champ libre.

Léana entra dans la pièce, et découvrit, surprise, que quelqu'un s'y trouvait déjà.

- Ygerne ? Mais... mais qu'est-ce que vous faites là ?

La mère du roi était assise à table, de dos, et ne répondit pas. Lorsque Léana s'approcha d'elle, elle finit par se tourner vers l'enchanteresse.

- Ah, c'est vous, Léana...

- Oui, c'est moi. Vous allez bien ? Pourquoi vous êtes ici, à Kaamelott ?

- Je... je... commença la vieille femme avant de se pencher vers le sol et de vomir.

- Mais... mais vous êtes complètement bourrée ! comprit Léana, remarquant la bouteille d'alcool vide.

D'un claquement de doigt, la flaque de vomi était nettoyée, et un café était apparu sur la table. Léana saisit la tasse et la tendit à Ygerne.

- Buvez ça, ça va vous réveiller.

Ygerne saisit lentement la tasse et commença à boire.

- Vous vous sentez mieux ? demanda Léana.

La reine hocha la tête.

- Maintenant expliquez-moi : pourquoi vous bourrer la gueule ? Vous essayez de noyez quoi, au juste, dans autant de flotte ?

- Arthur est stupide !

- Ah bon ? demanda Léana.

- Et têtu !

- Qu'est-ce qu'il a refusé de faire ? demanda l'enchanteresse.

- Le peuple gronde, Léana, dit Ygerne, occultant la question de la jeune femme.

- C'est-à-dire ?

- Le peuple en a marre.

- Mais encore ?

La mère du roi ne répondit pas, le regard fixé sur sa tasse de café. Léana finit par s'impatienter.

- Bon, qu'est-ce que vous lui avez dit, au roi ?

- Un signe fort, répondit Ygerne. Asseoir son pouvoir et sa royauté.

- Euh... vous savez que vous avez le droit de faire des phrases, aussi ?

Ygerne de Tintagel se tourna alors lentement vers l'enchanteresse.

- Vous devez le convaincre, Léana.

- Le convaincre ? Mais de faire quoi ?

- Vous avez le choix : soit vous lui faites un enfant, soit il a un enfant mais de n'importe qui d'autre, soit il replante Excalibur dans le rocher.

- Quoi ?! s'exclama Léana. Mais... mais je ne peux pas faire ça !

- Bien sûr que si, vous le pouvez ! Vous êtes une de ses maîtresses, non ?

- Vous savez pertinemment que non, Ygerne. Et pour Excalibur... j'ai pas le droit de le convaincre de faire une chose pareille ! Je n'ai pas le droit de changer l'histoire à ce point !

- Mais l'histoire n'est-elle pas déjà changée par votre venue ?

- Je ne sais pas, mais j'ai pas envie d'empirer les choses. Et puis... si Arthur ne parvient pas à retirer l'épée du rocher, qu'est-ce qu'on fait ?

- C'est une bonne question, ça ! répondit Arthur, entrant à son tour dans les cuisines. Qu'est-ce qu'on fait ?

Léana se tourna vers lui, surprise.

- Tu as si peu confiance en moi, Léana ? demanda Arthur.

Léana soupira.

- C'est pas ça, Arthur. Je suis juste... j'essaie de m'en tenir aux faits. Et le fait est que ton comportement irrite sérieusement les dieux, et comme ce sont eux qui te permettent d'utiliser Excalibur... même si tu es la meilleure personne au monde, ils ne te laisseront sûrement pas le prouver. Je veux dire... je dis pas que tu es la meilleure personne au monde, hein, mais c'est juste que même dans le cas où tu le serais, ils en auraient rien à faire.

- Depuis quand est-ce que vous êtes aussi proches, tous les deux ? demanda Ygerne. Vous avez plus que fait la paix, on dirait, depuis la dernière fois.

Léana et Arthur se regardèrent, surpris par l'intervention d'Ygerne, qui n'avait strictement rien à voir avec la conversation. 

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Et voilà pour le chapitre 15 ! J'espère que ça vous a plu ! Et j'ai choisi pour accompagner ce chapitre la chanson Désolé pour hier soir de Tryo, et plus précisément la dernière version sortie il n'y a pas longtemps avec McFly et Carlito ! 

Je pense que la raison du choix de cette chanson est assez évidente : l'alcool et le fait de finir bourré ! 

Voilà, on se retrouve bientôt pour un nouveau chapitre ! 


Kaamelott : Le voyage dans le temps Livre IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant