ꜱᴀɴɢᴜɪɴᴏʟᴇɴᴛꜱ - ᴀᴛᴛᴀᴄᴋ_ᴏɴ_ᴛɪᴛᴀɴ&0.7[1] ⌜ᵗᵒᵐᵉ ⁵⌟

Fondation - Partie 1

Trigger Warning : évocation du sujet du viol : les paragraphes en question seront encadrés d'étoiles en gras, afin que les plus sensibles puissent les éviter.

Division du Massif Central des Montagnes d'Europe de l'Ouest, avril 704

Deux cents cinquante-mille personnes. Il lui faut deux cents cinquante-mille personnes. Joan observa ce miracle tombé du ciel il y avait un peu moins d'un an de cela. Elle était assise sur une chaise, ses mains fines et pâles croisées devant son menton pointu. Désormais, ses taches de rousseur et son carré roux et sa personne en général, il s'en était imprégné depuis longtemps.

La pièce dans laquelle ils se trouvaient, Elle, lui, et cinq autres femmes, était à l'image de la personnalité de leur sauveuse : sobre, simplement sobre. Humble également. Deux traits qui complétaient son intelligence hors norme et ses compétences venues d'un temps lointain.

Elle était l'une des têtes qui avaient mené la Révolution s'étant déroulée il y avait deux millénaires de cela. Grâce à Elle, le monde avait connu un renouveau que toutes les Divisions chérissaient du plus profond de leur cœur. Comment pouvait-il seulement La laisser tomber, alors qu'Elle avait plaidé pour leurs services ? Deux cents cinquante-mille personnes, deux cents cinquante-mille femmes afin de construire cette barricade allant contrer les Ennemis qu'Elle avait prédits. Iris connaissait le futur, le passé, et voyait tout du présent.

Deux cents cinquante-mille femmes, et déjà le tiers s'était joint à eux.

Ils avaient parcouru les Divisions auxquelles ils étaient rattachés. Celles d'Europe du Sud-Ouest, et d'Europe de l'Ouest ; en écoutant les paroles qu'Elle leur déléguait, au bout de quelques débats, beaucoup avaient décidé de se réunir, et d'affronter cette menace ensemble. Les choses allaient vite, c'était vrai, mais l'urgence était là. S'il fallait sacrifier si peu de monde pour le salut de leur Terre...

Tous résidaient désormais dans ces Monts, et allaient bientôt partir pour l'Europe Centrale. Là allaient-ils certainement convaincre d'autres fidèles, et accomplir leur Destin qu'Elle leur offrait. Et, cela se voyait dans le moindre de Ses gestes, Elle espérait sincèrement arriver à son but. Nous allons La suivre jusqu'à la Mort s'il le faut.

« Que pensez-vous de l'Europe Centrale ? » réfléchit-Elle d'ailleurs, sourcils froncés. Elle étudiait une carte sur laquelle étaient dessinés deux cercles. « Cela va les concerner directement. Et... je m'excuse une nouvelle fois pour avoir interrompu vos Conseils durant un an... »

Face à Son air triste, Joan écarquilla ses yeux sobres. « Non ! Non, il y a des priorités, comme tu l'as dit. L'Europe Centrale me paraît être une bonne idée, même s'ils sont bien loin d'être aussi souples que les Divisions que nous avons réunies. Mais c'est là où tu comptes construire les Murs, n'est-ce pas ? » Elle hocha simplement la tête ; toutes firent de même. « Dans ce cas, notre direction est triviale », dit-il. « Quelques-uns d'entre nous vont finir de ramener les sceptiques... » ... ou les éliminer.

Et des morts qui suivirent cette croisade ci, durant les mois qui s'enchaînèrent ensuite, Iris n'en entendit que des rumeurs qu'Elle balaya du dos de la main.

La trahissait-il, en éliminant les menaces ? Peut-être les réticents étaient-ils de futurs ennemis. Combien tombèrent des mains de ceux qui voulaient bien L'écouter, il ne sut le dire. Toujours fut-il que, en trois mois, cinquante-mille survivants se joignirent à leur cause. Et ils déménagèrent à l'Est des Alpes. Et, désormais, leur mouvement comptait près de cent cinquante-mille personnes.

« Joan », lui avait un jour dit Iris. « Y a-t-il des médecins et des chimistes dans nos rangs ? » Il avait cherché, trouvé, ramené. Là, Elle avait tiré des seringues de Sa lourde mallette, et leur en avait tendu deux. « Pourriez-vous dupliquer cette molécule ? » Ils avaient accepté, et étaient repartis.