29 Décembre

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Le moral au plus bas, l’option de consulter un psychologue de la base résonnait fortement dans la tête du jeune homme. Dès le début, William leur avait conseillé d’avoir un suivi régulier. Ces spécialistes des sciences sociales et du comportement humain réguleraient leurs angoisses, tempèreraient leurs conditions de vie. Cet huis-clos pouvait vite virer au cauchemar, et pour éviter la catastrophe tous devaient se plier aux règles et consulter à la moindre baisse de moral, tourment ou problème quel qu’il soit.

Jasper ne pipait mot, se contentant d’effectuer mécaniquement son travail, sous l’œil inquiet d’Amélie qui essaya d’en savoir plus. Ce qu’il avait appris la veille le mettait mal à l’aise vis-à-vis de ses collègues. Il savait que l’un d’eux risquerait de perdre un proche, mais qu’il ne l’apprendrait que dans un futur plus ou moins lointain, ou quand il sera trop tard. Il ne pouvait décemment rien dire, car William n’avait pas été plus précis. S’il parlait, il allait les inquiéter, peut-être inutilement. Il devait ternir sa langue.

Jasper comprit que toute information superficielle, toute information pouvant interagir avec leurs sentiments ne ferait que les retarder. Si ses collègues avaient l’esprit préoccupé cela déteindrait sur l’ambiance, mais surtout sur leur travail. Or ils ne pouvaient se permettre de perdre davantage de temps. Ils devaient trouver l’antidote, au prix de sacrifices, seul cela importait. Le sort de l’humanité reposait entre leurs éprouvettes.

QUAND LA NUIT S'ABATTRA Où les histoires vivent. Découvrez maintenant