21 Décembre

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C’est avec douceur que la voiture s’immobilisa dans un hangar, sans que Jasper ne localise l’endroit où ils se situaient. Durant tout le trajet, le véhicule avait effectué de nombreuses bifurcations, rendant difficile de se repérer. William lui attrapa le bras, et l’entraina à sa suite.

— Vous pouvez me lâcher, je ne m’enfurierai pas, murmura-t-il, alors qu’il sentait les doigts de l’homme contre son biceps.

La poigne était ferme et deviendrait rapidement douloureuse s’il ne suivait pas le rythme. Il devinait déjà les ecchymoses qui ne tarderaient pas à se former si elle demeurait.

William le scruta longuement, mais enleva sa main. Ils arrivèrent devant une porte quand William prit la parole.

— Déshabille-toi !

— Quoi !

Jasper s’immobilisa, choqué. Il voulait qu’il se déshabille ? Ici ? Ils se trouvaient dans une sorte d’hangar, où aucune lumière n’était visible. Seul des halogènes donnaient une vision de l’endroit où ils se situaient. Le lieu était glauque, et Jasper se remit à avoir peur. Et s’ils voulaient le violer ?

William avança vers lui, et Jasper recula.

— Dépêche-toi ! gronda l’homme.

Jasper commença à déboutonner difficilement son pantalon, tant ses mains tremblaient. Il s’exécuta tout de même, comprenant que s’il ne coopérait pas, on le forcerait. Le jeune homme préféra éviter l’humiliation et se dévêtit seul. Ses deux compagnons se déshabillèrent également, avant d’actionner un bouton qui leur ouvrit un sas blanc jusque-là dissimulé.

Jasper pénétra timidement à l’intérieur. Aussitôt les portes se refermèrent, et un jet d’air envahit la cabine. Une décontamination, comprit le jeune homme. Suspicieux, Jasper n’aimait pas les précautions qu’il devait subir. L’affaire prenait une tournure effrayante à ses yeux.

Une fois l’opération effectuée, on leur donna de nouveaux vêtements. Un jean et une chemise qu’il s’empressa d’enfiler, peu à l’aise dans sa nudité, même si cela n’avait l’air de déranger aucun de ses compagnons, sans doute habitués à cette procédure.

Une fois les hommes prêts, William ouvrit la voie à travers divers souterrains et portes blindées. Le jeune homme peinait à suivre le rythme imposé par les longues enjambées de ses ravisseurs. Il regardait tout autour de lui, essayant de mémoriser le chemin, pour fuir plus tard. Les couloirs étaient tous semblables, faits de béton, sans aucun signe distinct.

Ils finirent par atterrir dans une vaste pièce que Jasper identifia être un salon. Il avait compris qu’ils avaient quitté la surface de la terre. D’ailleurs au-dessus de sa tête, se trouvaient des voutes de pierres. Il combattit une bouffée de claustrophobie, s’astreignant au calme. Le salon était quelque peu plus accueillant que les couloirs bruts. La pièce était meublée dans des tons gris en blancs, tous à la pointe de la modernité. Une pièce très design qui pourtant ne possédait aucune âme, elle ne faisait qu’accentuer la froideur de l’endroit.

William lui fit signe de s’asseoir alors que l’autre homme continuait son chemin. Jasper remarqua ce départ inespéré, son cerveau guettant désormais la moindre ouverture. Seul avec William, peut-être aurait-il plus de chances pour s’enfuir.

Jasper grimaça et se ravisa, plus de chances de s’enfuir ? Peu probable qu’on le laisse filer si facilement. De plus, il n’était pas sûr de réussir à sortir de cet endroit, et puis pour aller où ? Ils étaient au beau milieu de nulle part. Le jeune homme se laissa tomber sur le canapé. Il était bien prisonnier. William, lui s’assit sur le fauteuil. Il attendit d’avoir son attention pour commencer.

QUAND LA NUIT S'ABATTRA Où les histoires vivent. Découvrez maintenant