4 Juin

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Les pochettes défilaient mais aucune ne fonctionnaient. Le goutte à goutte s’égrenait sans que le liquide ait un quelconque effet sur les deux malades.

— Que fait-on ? demanda James en tripotant nerveusement les feuilles de papier.

— On continue idiot. On n’a pas le choix. On doit les sauver, s’énerva Amélie pour la première fois depuis qu’elle était enfermée ici.

— Théoriquement, la chance de trouver le bon remède approche de zéro.

— Tais-toi Robert. On va y arriver, le coupa-t-elle sèchement.

Les trois scientifiques se replongèrent dans les écrits de Jasper. Malgré les directives de travailler sur un vaccin, le gamin ne s’était pas limité à cette seule possibilité. Il recoupait toutes les pistes, cherchant également un traitement curatif. L’équipe n’en avait jamais eu connaissance jusqu’à présent. Pourquoi ne leur avait-il rien dit, cela restait un mystère pour les scientifiques.

Ils furent interrompus dans leur exploration par William et Evgeny. Depuis le drame, les deux hommes passaient beaucoup d’heures au laboratoire, entre deux visites aux malades. Le temps où ils se chamaillaient paraissait bien loin.

— Alors ?

Amélie s’avança vers eux l’air défaitiste.

— Rien pour le moment, pas d’amélioration chez aucun. Toutefois Jasper montre des signes encourageants.

William fronça les sourcils.

— Disons que son état se dégrade moins vite que tous jusqu’à présent. Les symptômes arrivent moins vite et moins violement, expliqua-t-elle.

William se massa l’arrête du nez. Devait-il considérer ça comme une bonne nouvelle ? Comme un espoir ?

— Cherchez encore, vous devez trouver, leur ordonna-t-il.

Ils hochèrent la tête d’un parfait accord, et les deux hommes quittèrent la pièce.

— Il est hors de question que je le perde, déclara William avec hargne, frustré de se sentir inutile.

— On ne le perdra pas. Pas avant que l’un de nous n’ait été désigné vainqueur, plaisanta Evgeny mi-figue, mi-raisin.

Il affichait une bonne humeur de façade, mais William savait qu’elle n’était que factice. Tout comme lui, il était mort d’inquiétude, même s’il n’en disait rien. Derrière la vitre, Jasper se battait contre un ennemi invisible, et ils étaient impuissants. Maintenant, ils savaient ce qu’avait ressenti le jeune homme lorsqu’il observait sa sœur mourir à petit feu, et comprenaient la colère qu’il avait eue lorsqu’il n’avait pas pu être à ses côtés. A présent, c’était eux qui le vivaient. Quelle ironie.

Dans son lit, Jasper leur paraissait trop pâle, mais contrairement à sa sœur, il était pleinement conscient et n’avait pas de délires. Il était fiévreux, mais ne rejetait plus de sang. Aucun symptôme respiratoire ne persistait. Ils se raccrochaient à cet espoir, se disant qu’il pouvait encore être sauvé, que son état n’était peut-être pas aussi grave.

QUAND LA NUIT S'ABATTRA Où les histoires vivent. Découvrez maintenant