19 Février

116 16 0
                                    

Le lendemain, il retrouva Amélie, James et Robert. Aucun commentaire sur sa disparition, les ordres étaient clairs. Jasper décida de leur faire part de sa nouvelle théorie, qui échauffa immédiatement les esprits.

— Un attentat !

— Donc une création de l’homme. Mais comment pouvons-nous en arriver à de telles extrémités ? s’exclama Amélie horrifiée.

— Cela change tout. Ce que nous avons fait précédemment ne sert plus à rien.

— Ouai, enfin ça veut dire qu’il y a un traitre quelque part dans le monde.

Toutes les têtes se tournèrent vers celui qui venait d’émettre cette hypothèse. Ils dévisagèrent tous Robert, qui consentit à préciser ses paroles.

— Réfléchissez ! Pour créer un tel virus, il faut des moyens matériels et humains.

— Ce qui voudrait dire que quelqu’un leur a financé tout ça, réalisa Amélie.

La lumière se fit dans leur esprit.

— Vous pensez qu’un état est de mèche avec eux, demanda James incertain.

— Ça ne fait aucun doute.

Cette révélation ne présageait rien de bon, mais l’équipe décida de la mettre de côté. Ils avaient une nouvelle théorie, avec laquelle ils voyaient enfin le bout. Ce qui était fait par l’homme pouvait être défait. Les idées fusèrent et gonflés à bloc, ils se lancèrent dans diverses expérimentations. La fugue de Jasper n’avait pas que du négatif.

*

William s’était calmé, et il attendait le jeune homme de pied ferme à l’extérieur du laboratoire, le temps qu’il finisse sa journée de recherches. Jasper déglutit. Lui qui pensait passer à travers les mailles du filet s’était trompé.

— Pourquoi ? Ne te traitons-nous pas correctement ? Qu’as-tu trouvé de plus chez les russes ? demanda-t-il avec incompréhension.

Jasper s’immobilisa, étonné par les reproches incongrus que sous-entendait William. Il lui en voulait pour des raisons bien plus personnelles. Était-il à ce point possessif ? Ou ne voulait-il pas qu’il tombe entre les mains d’une nation ennemie ?

— Je n’ai pas voulu aller chez eux. Ce sont eux qui m’ont cueilli quand je suis parti.

Les yeux de William s’écarquillèrent, surpris.

— Tu n’es pas allé les retrouver ? insista-t-il incertain.

Jasper comprit qu’il y avait eu une méprise, peut-être induite volontairement par Evgeny. Lui était parti chercher sa sœur. Sur le chemin, il avait rencontré les russes qui ne lui avaient pas laissé le choix et l’avaient kidnappé. William tomba sur le canapé se massant les tempes.

— Désolé, j’ai cru que…

L’homme soupira soudainement las. Jasper s’assit à ses côtés, touché que l’homme baisse ses barrières devant lui, et laisse apparaitre ses faiblesses pour la première fois. Le guerrier s’effondrait après tant de combats vains. Il posa une main sur son bras. L’homme releva la tête vers lui, capturant ses mains entre les siennes et ne les lâcha plus.

— Que t’a-t-il fait là-haut ?

Jasper sursauta.

— Je connais Evgeny depuis longtemps. Nous avons toujours été en compétition, et je sais les méthodes qu’il utilise. J’ai également vu son potentiel de séduction à l’œuvre, et il fait toujours des ravages, expliqua-t-il, une pointe d’angoisse teintant sa voix.

QUAND LA NUIT S'ABATTRA Où les histoires vivent. Découvrez maintenant