William entra dans les appartements du russe qu’il partageait avec Jasper.
— Tout est prêt, nous allons pouvoir y aller.
Jasper sauta sur ses pieds. Il attendait ce moment depuis longtemps. Il allait enfin revoir ses parents. Pour l’occasion, Evgeny avait sorti le grand jeu. Il avait donné à Jasper un magnifique jean slim gris ainsi qu’une chemise violette qui mettait en avant son corps. Le jeune homme s’était finalement habitué aux tenues moulantes que les deux hommes adoraient le voir porter. Tout comme les lentilles qui ne le dérangeaient plus tant que ça. Ses parents allaient avoir un choc en le voyant. Adieu vêtements larges et pulls en laine. Le reconnaîtraient-ils ?
Durant tout le voyage, il appréhenda cette rencontre. Et si ça se passait mal ? On ne peut pas dire que ses relations avec ses parents aient toujours étaient amicales. Loin de là. Qu’allaient-ils dire si lui revenait, mais pas sa sœur ? Lorsqu’il sonna à la porte de la maison familiale le cœur tambourinant, les mains moites, le ventre noué, sa mère ouvrit immédiatement. Elle le dévisagea longuement avant de fondre en larmes.
— Oh mon tout petit ! Oh Jasper !
Elle s’écroula dans ses bras. Le jeune homme la soutint à grande peine, lui-même pas au mieux de sa forme. Sous ses mains, il pouvait sentir les os de la femme sortir. Elle avait toujours été maigre, mais cette période d’angoisse et d’attente interminable l’avait rendue squelettique. Une fois calmée, elle le contempla comme pour graver ses traits à tout jamais dans sa mémoire, de peur qu’il ne soit qu’un mirage. Son père apparut à son tour dans l’embrassure de la porte. Il observa les trois hommes qui accompagnaient son fils, et les fit tous entrer. Inutile de se donner en spectacle dans la rue.
— Je suis désolé, Clary, elle….
La voix de Jasper se cassa. Comment pouvait-il leur expliquer qu’il était responsable de la mort de sa sœur ? Sa mère le serra davantage.
— On sait. Chut… Tu n’y es pour rien, le réconforta-t-elle.
Voilà pourquoi le jeune homme aimait tant sa mère. Elle ne le faisait jamais culpabiliser. Elle assumait à fond son rôle de mère.
— On va lui organiser une cérémonie, chuchota-t-elle.
Lui dire au revoir était nécessaire pour toute la famille. Ils en avaient besoin, pour faire leur deuil. Qu’importe si du corps il ne restait que des cendres, ce n’était pas ce qui était important. Juste se recueillir un instant, tirer une croix sur son avenir, ne garder d’elle que des souvenirs, se faire à l’idée qu’elle ne partagerait plus rien avec eux.
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QUAND LA NUIT S'ABATTRA
RomanceUn virus mortel se propage sur la Terre, les cadavres tombent, l'humanité est menacée. Jasper, jeune génie au Q.I surdéveloppé est kidnappé par William, homme de main du gouvernement, et emmené dans un laboratoire secret. Sa mission est simple : tro...