16 Août, sommet d'Etats

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Les discussions se poursuivirent à la suite de ce changement de programme. Maintenant aucun pays n’avait l’ascendant sur l’autre. Ils étaient sur un pied d’égalité.

— Nous refusons ! Nous ne payerons pas pour les autres.

Comment pouvaient-ils être aussi bornés ? Le sang de Jasper ne fit qu’un tour.

— Je vous rappelle que jusqu’à votre migration massive, l’Afrique se portait bien. Assumez vos choix et réparez le mal que vous avez fait.

Le regard de Jasper croisa celui d’un représentant du gouvernement africain. Il le remercia d’un léger mouvement de tête. Ce n’était pas assez souvent qu’on les prenait en considération. Ils passaient généralement après tous ces pays se disant développés.

— Nous avons un ennemi commun, et je pense qu’il serait temps de se porter secours mutuellement. Je suis presque certain qu’il y aurait eu moins de pertes si vous aviez agi immédiatement, dans l’intérêt général.

Il laissa planer ses paroles.

— Si vos chercheurs s’étaient associés, les résultats auraient été plus rapides. Je vous affirme que je ne comprends rien à vos jeux, mais je vous certifie que dans une telle situation, ils ont failli mener l’humanité à son extinction.

Prenaient-ils conscience de ce qui aurait pu arriver ?

— Pendant que vous et vos proches vous cachiez, bien protégés, des gens dehors mourraient. J’ai perdu ma sœur pour sauver votre peau. Croyez-moi, si je savais que ça allait servir des lâches et égoïstes, j’y aurais réfléchi deux fois.

La sentence de Jasper tomba sans appel. Les politiciens étaient tellement égocentriques.

— Je vous laisse discuter sur votre capacité de production. Il me semble tout à l’heure que vous vous ventiez tous d’être les plus performant. Alors prouvez-le moi. Une fois que j’aurais vos contrats, je vous livrerai la formule.

L’ultimatum de Jasper les poussait dans leurs retranchements. D’un coup, ils regrettaient les paroles qu’ils avaient pu sortir à l’encontre de la Russie. Leurs propres vantardises leur retombaient dessus. Aucun ne voulant intégrer dans son coût de production celle du tiers monde. Ils se réjouissaient presque d’avoir peu de survivants.

Les discussions s’éternisaient, mais Jasper était patient. Assis sur une chaise apportée par Lara, il ne lâcherait pas le morceau. Autour de lui, sa garde rapprochée ne baissait pas sa vigilance. A cette découverte, le cœur du jeune homme se gonfla. Ils l’avaient choisi. Lui plutôt que l’état. Il n’y avait pas de plus belle preuve d’allégeance. Avec eux, il en était sûr, il réussirait à relever le monde de ses ruines.

QUAND LA NUIT S'ABATTRA Où les histoires vivent. Découvrez maintenant