20. amy

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Ruel relève la tête vers moi. Son regard est abattu. Je sens mes yeux devenir humides mais je ne cède pas et retiens mes larmes. Tu vas pas pleurer pour ça, Amy, merde. Je prends une profonde inspiration avant de plonger mon regard dans le sien.

— Amy... commence-t-il. C'est... C'est mon ex et... (Il déglutit.) Et elle est jalouse de la relation que j'ai avec toi. De... notre complicité et tout ça, quoi.

—  Donc vous avez fait une sorte de pari, c'est ça ? craché-je, excédée.

— Que... Quoi ?

— T'as parié avec cette fille que t'arriverais à sortir avec moi pour lui prouver que tu l'avais oubliée ? je m'explique en sentant la colère et le dégoût monter de plus en plus.

Je ne veux pas croire l'hypothèse que je viens d'émettre. Je ne veux pas croire que sous ses airs de garçon adorable il est en fait un manipulateur opportuniste. Je ne veux pas croire qu'on est en train de se disputer pour la première fois. Pourtant, c'est bien le cas.

— Mais pas du tout, Amy, lâche-t-il en écarquillant les yeux d'étonnement. Elle... Elle essaie de me persuader que j'ai besoin d'elle. Que je ne suis rien sans elle, que je l'aime toujours. Et ça fait un an que ça dure. Un an, putain. Mais cette fille, c'est personne. C'était juste une putain d'erreur. Et jamais je ne pourrais faire un pari avec elle ou quoi que ce soit d'autre qui pourrait te faire du mal. On ne s'est reparlés qu'une fois depuis que je l'ai quittée et c'était suite à la photo de nous que tu avais postée. Je lui avais ordonné de ne plus jamais m'adresser la parole, mais apparemment j'ai été trop gentil et pas assez clair. Mais c'est personne, Amy. Personne.

Soudain, mon cœur se brise en mille morceaux en entendant la sincérité dans sa voix. Il a déblatéré ces paroles d'une traite, à tel point qu'il est maintenant un peu essoufflé. Je m'en veux d'avoir cru qu'il voulait se servir de moi pour prouver à son ex qu'il ne l'aimait plus.

En voyant le regard brillant que Ruel pose sur moi, je suis maintenant sûre d'une chose : s'il devait un jour se passer quoi que ce soit entre nous deux, ce serait quelque chose de sincère, de vrai, de spontané. Rien de calculé. Et surtout, ça viendrait de nous. Mais je sais même pas pourquoi je pense à un truc pareil. Ruel et moi, on est juste potes, après tout.

Je me rends alors compte que je n'ai pas décroché un mot depuis plusieurs secondes. Encore un peu sous le choc, je murmure donc :

— Ruel, je suis désolée. Je connaissais ni cette fille ni ses intentions et... je sais pas, je... j'ai paniqué.

Il hoche la tête avec un sourire contrit.

— Je comprends. J'aurais aussi certainement réagi comme ça sous le coup de la colère.

Après plusieurs secondes de silence, je reprends, hésitante :

— Alors, c'était y'a un an ?

Il hoche la tête, pensif.

— Oui. Je suis sorti avec Lucy pendant  plusieurs mois jusqu'au jour où... enfin bref, j'ai dû la quitter et elle l'a très mal pris. Depuis elle essaie de me persuader que j'ai fait une erreur et qu'elle est celle qu'il me faut. Et... disons que le fait que je ne sois sorti avec personne d'autre depuis elle contribue à lui faire croire ça...

Son histoire me fait de la peine et je me mets à détester cette Lucy de tout mon être. Premièrement, parce qu'elle fait et qu'elle a fait du mal à Ruel : son comportement est malsain et clairement digne d'une psychopathe. Deuxièmement, parce que savoir qu'elle est sortie avec lui tout ce temps pour au final le blesser me met tout simplement hors de moi. Ruel mérite quelqu'un de bien. Pas une folle hystérique comme cette pétasse.

Voyant que Ruel a le regard dans le vide et semble attristé en repensant à ces souvenirs, j'attrape ses mains posées sur la table et murmure son prénom pour qu'il me regarde.

— Écoute-moi, je lui demande d'un ton calme. Ignore cette fille. Quoi qu'elle ait fait pour te blesser, elle ne vaut pas la peine que tu te tortures l'esprit pour elle. C'est une pauvre fille égoïste qui regrette maintenant car elle réalise ce qu'elle a perdu.

Je vois que mes mots ont un effet positif presque immédiat sur Ruel, puisqu'il se redresse et affiche un sourire en coin.

— Ce qu'elle a perdu ? Et qu'est-ce qu'elle a perdu exactement ?

Je décide de rentrer dans son jeu et réponds :

— Elle a perdu un garçon génial. Talentueux, attentionné et vraiment super cute.

Je le vois rougir, même s'il sait que ma phrase était du second degré. Quoique, pas vraiment, en fait. Je pensais même tout ce que j'ai dit...

Il ne sait pas quoi répondre alors, tout gêné, il attrape sa paille du bout des lèvres et avale une gorgée de sa boisson. Je le regarde faire, comme captivée. Je sens une sensation étrange naître au creux de mon estomac alors qu'il relève les yeux vers moi, toujours en buvant.

Qu'est-ce qu'ils viennent foutre là ces putain de papillons ?

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heyyy :)
désolée de ne pas avoir posté pendant plusieurs jours, j'espère que ce chapitre vous a plu!
en tout cas, je vous en prépare un assez spécial pour demain, je l'aime bien ihi
tenez-vous prêt.e.s!
xoxo,
mel

𝐅𝐀𝐂𝐄 𝐓𝐎 𝐅𝐀𝐂𝐄 " 𝐫𝐮𝐞𝐥Où les histoires vivent. Découvrez maintenant