— Amy, chuchoté-je. Réveille-toi.
J'ai passé une bonne minute à l'observer en silence mais je craignais qu'elle se réveille et prenne peur en me voyant. C'est vrai que ça fait un peu psychopathe, quoi.
Je la vois ouvrir les yeux et tenter de s'adapter à la luminosité de la pièce : les rayons de soleil filtrent déjà à travers les rideaux. Puis, elle regarde autour d'elle afin de se souvenir où elle se trouve. J'attends, allongé à côté d'elle, un petit sourire sur le visage. Tout à coup, elle ouvre grand les yeux, semblant se souvenir.
Elle tourne soudainement le visage vers moi en haussant les sourcils.
— Hey, murmuré-je.
Elle cligne plusieurs fois des yeux, perturbée, avant de répondre.
— Hey.
— Bien dormi ? demandé-je en me redressant, rapidement imité par Amy.
Elle se mordille la lèvre. Putain, mais quel con. Sérieux, Ruel, t'as rien trouvé de mieux ? Elle a clairement fait une crise de panique en pleine nuit et c'est tout ce que tu trouves à dire ? J'ai envie de me mettre des baffes.
— Je... Désolé. C'était débile. T'as quand même réussi à fermer l'œil ?
Elle hoche la tête en fuyant mon regard. Elle semble gênée.
— Tu sais, on n'est pas obligés d'en parler, je...
— C'était un stupide cauchemar, me coupe-t-elle en tournant vivement la tête vers moi. Rien de plus.
Je déglutis sous son regard dur.
— D'accord.
Mais ma réponse ne doit pas la satisfaire puisqu'elle insiste :
— Un cauchemar très réaliste, certes, mais un simple cauchemar. En plus, je ne m'en souviens même plus.
Même si je ne connais pas Amy depuis si longtemps que ça, on a déjà passé beaucoup de temps ensemble et je commence à bien la cerner. Je sais quand elle ment. Surtout que, dommage pour elle, c'est une piètre menteuse.
Je me contente de hocher la tête, comprenant que je ne devais pas insister. Je relève alors les yeux vers elle et la vois penchée sur son téléphone.
— Attends, c'est six heures ?! s'exclame-t-elle.
— Oui...?
— T'es au courant qu'on n'a cours qu'à huit heures ?
Je soupire en affichant un petit sourire en coin.
— T'es vraiment nulle en organisation. Je te rappelle que mon oncle et ma cousine ne savent que tu as dormi ici.
Elle écarquille les yeux.
— Oh. Merde.
— Ne me remercie pas, dis-je en riant alors qu'elle se lève du lit précipitamment.
Affolée, elle cherche ses affaires partout.
— Eh, oh. Calmos, la miss, dis-je en me levant à mon tour pour m'approcher d'elle. J'ai posé tes affaires sur le fauteuil à côté du lit.
Elle regarde ses habits minutieusement pliés, puis relève les yeux vers mon visage.
— Tu... commence-t-elle.
— Oui, je sais. Je suis parfait, dis-je dans un petit rire. Allez, prépare-toi. Ils seront réveillés dans une heure.
Elle me sourit, la tête penchée sur le côté, devant mon manque de modestie.
Alors qu'elle elle file dans la salle de bain, je l'arrête et lui dis :
— Au fait, ce t-shirt Mickey te va super bien. Ou plutôt devrais-je dire "cette robe"...?
— T'es con, réplique-t-elle en riant avant de me donner un coup de poing dans l'épaule.
Je la laisse partir se doucher, heureux et fier d'avoir réussi à lui redonner le sourire.
Cinquante minutes plus tard, on est tous les deux prêts, même si Amy râle parce qu'elle n'a pas eu assez de temps pour finir de se maquiller. Alors qu'elle s'applique du mascara en observant son reflet dans le miroir du hall d'entrée, je lui lance :
— Amy, on va devoir y aller.
J'ai laissé un mot à mon oncle pour lui dire que je devais faire une course avant de partir au lycée et que ce n'était donc pas la peine que Lisa et Josh m'attendent.
— Cinq minutes, Ruel ! S'il te plaît.
— Je sais même pas ce que tu fais, là, ça te sert à quoi ?
Elle arrête son geste en suspens et tourne la tête vers moi avant de lâcher dans un soupir :
— Vous, les mecs...
— Mais, Amy, t'es super jolie au naturel. Pourquoi tu t'embêtes avec tous ces artifices ?
Elle remet une mèche de cheveux derrière son oreille alors que je la vois rougir dans le miroir. Et, croyez-moi, ce n'était pas du blush ou je-ne-sais-quoi.
Il faut croire que ma remarque lui a fait de l'effet, puisqu'elle s'arrête et range son mascara dans son sac.
— Bon, on y va ou quoi ? demande-t-elle en tapant du pied sur le carrelage, les bras croisés, feignant l'impatience.
Je ris en secouant la tête. Sacrée Amy.
La matinée de cours se déroule calmement et arrive l'heure du repas. Amy, Josh, Lisa, Olivia et moi nous installons dans un coin de la cour, sur des bancs pour déjeuner.
Je suis content qu'Amy paraisse en forme. Après tout, je m'étais peut-être trompé. Peut-être que son cauchemar n'était que le fruit de son imagination et que je me suis fait des films pour rien.
À la voir rigoler à gorge déployée avec Olivia et Lisa, je me dis que la fille qui se trouve devant mes yeux n'a rien d'une personne mal dans sa peau. Elle semble si heureuse. Mais serait-ce simplement une carapace ?
Se rendant compte que je l'observe, Amy s'arrête de rire et plonge son regard dans le mien. Je m'empresse de baisser les yeux sur mon repas mais c'est trop tard. Elle me lance avec un sourire narquois :
— On apprécie la vue, à ce que je vois.
Je souris, me rappelant que je lui avais fait la même remarque la veille, lorsqu'elle m'avait vu torse nu. Un silence s'installe entre nous, alors que Lisa et Olivia nous dévisagent, ne comprenant pas. Seul Josh, assis à côté de moi, se doute de quelque chose puisqu'il sait qu'Amy a dormi chez moi.
Mais ce silence est soudain brisé par une voix grave venant de derrière moi.
— Comment va ton genou ?
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hellooo :)
c'est le come back lol, désolée de ne pas avoir posté pendant un moment mais j'ai déjà trois chapitres sous la main qui arriveront très vite ^^
sinon c'est un chapitre de transition pas franchement intéressant mais j'espère qu'il vous aura quand même plu :/
bref, n'hésitez pas à me dire que que vous en avez pensé!
xoxo,
mel
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𝐅𝐀𝐂𝐄 𝐓𝐎 𝐅𝐀𝐂𝐄 " 𝐫𝐮𝐞𝐥
FanfictionRuel, en manque d'inspiration dans son appartement londonien, accepte la proposition de son oncle de séjourner chez lui, à Paris. Amy, après sa rupture avec son petit-ami, s'ennuie et broie du noir dans sa villa parisienne. Pour tenter de leur remon...