Je rentre timidement dans le salon. Ma mère est assise sur le canapé et regarde un feuilleton en sirotant un thé. Mon père est installé à coté à la table de la salle à manger et est occupé à faire ce qui semblent être des comptes.
— Papa, Maman... J'ai quelque chose à vous dire.
— Oh mon Dieu ! Tu as enfin abandonné ton projet de faire de la... musique ou je ne sais quoi ? s'exclame ma mère en déposant sa tasse de thé sur la table basse.
— Euh ? Non... Non, c'est pas ça.
— Putain Amy, qu'est-ce que t'as encore fait comme connerie ? s'écrie mon père en baissant ses lunettes sur le bout de son nez, les sourcils froncés.
— Mais rien, enfin. Laissez-moi parler.
Ils se redressent tous deux et tendent l'oreille.
— Vous savez, le neveu de Daniel... Ruel ?
— Oui, évidemment ! Quel charmant garçon, déclare ma mère avec un grand sourire.
— Hmh, celui que tu as catégoriquement refusé de revoir, grommelle mon père dans sa barbe.
— Oui, et bien, ce n'est pas exactement ce qu'il s'est passé. On s'est revus. Au début juste pour écrire des chansons...
J'aperçois ma mère lever les yeux au ciel, mais je poursuis.
— Et puis bon, de fil en aiguille, on... enfin on sort ensemble, quoi.
Mon père hausse les sourcils de surprise tandis que ma mère affiche un sourire attendri.
— Oh, Amy chérie... Je suis si heureuse que tu aies réussi à tourner la page et à oublier Lucas. Si Ruel est tout aussi gentil et attentionné que lui, tout se passera pour le mieux !
Je ne suis pas sûre que tu aies choisi les adjectifs qui lui correspondent le mieux, Maman chérie. Je lui fais un sourire contrit alors que mon père ne dit rien, la tête de nouveau plongée dans ses papiers. Au moins j'ai échappé au "Je t'avais dit que ce garçon était parfait pour toi mais tu ne m'écoutes jamais, blablabla..."
Je remonte dans ma chambre, soulagée d'avoir mis mes parents au courant et commence à me préparer.
Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de Ruel et j'ai prévu de le retrouver chez lui pour fêter ça. Daniel étant en déplacement, Lisa et Josh sont partis au restaurant puis au cinéma pour nous laisser fêter les dix-huit ans de Ruel rien que tous les deux.J'ai choisi une robe noire plutôt simple mais chic, exactement le style qu'il adore. Quand je sonne chez Ruel, il m'accueille avec un immense sourire et m'embrasse directement. Je ris sous ses lèvres.
— Pressé ?
— Si tu savais, lâche-t-il dans un souffle sans cesser de m'embrasser.
Il a préparé un repas aux petits oignons et le fait qu'il se soit mis aux fourneaux rien que pour nous me rend vraiment contente. Et je le trouve super sexy dans son tablier. Il se rend compte que je le dévisage et ses joues s'empourprent.
— T'aurais pu me dire que j'avais oublié de l'enlever !
— Ah ? Je croyais que c'était fait exprès, moi. T'es trop cute comme ça.
— Fous-toi de moi.
Nous rigolons et mangeons dans la bonne humeur. Le repas est d'ailleurs excellent, ce que je ne manque pas de répéter à plusieurs reprises. Nous décidons ensuite d'allumer Netflix pour regarder un film mais les intentions de Ruel ne sont clairement pas les mêmes. Au bout d'un quart d'heure, il est déjà en train de m'embrasser dans le cou.
— Tu peux le dire si tu veux éteindre la télé, hein, ricané-je.
— C'est pas une mauvaise idée, rétorque-t-il en attrapant la télécommande et en pressant le bouton off.
Dans le silence, la tension monte tout de suite d'un cran. Rapidement, je me retrouve à cheval sur lui, ses mains sur mes fesses. Il m'interroge du regard alors qu'il fait glisser une de ses mains sous ma robe et je hoche la tête bien que je sente une sensation de plus en plus désagréable dans ma poitrine.
Sa paume chaude glisse le long de ma cuisse mais alors qu'elle s'approche de mon intimité, je suis parcourue d'un frisson brusque et violent. Ruel relève brusquement la tête.
— Ça va ? T'as froid ?
— Je, euh... Oui, un peu.
Ce frisson n'était absolument pas dû au froid. Au contraire, j'ai même plutôt chaud. Mais je me suis revue dans ces toilettes immondes, plaquée contre le mur glacé et j'ai de nouveau ressenti la douleur dans tout mon corps. Cette douleur atroce.
Ruel se lève et va augmenter le chauffage puis il revient s'asseoir et me tient dans ses bras pendant plusieurs minutes en me caressant le dos pour me réchauffer. Je me sens tellement bien et en sécurité que j'aimerais que cet instant ne se termine jamais.
— Tu sais, tu peux me le dire si tu n'es pas prête. Je veux dire, je sais bien que je fais souvent des allusions à ça et je vais pas te mentir, j'en ai vraiment envie. Mais si tu ne te sens pas prête je ne te forcerai jamais. Jamais. D'accord, Amy ?
Je hoche la tête.
— Je veux seulement que tu ressentes du plaisir. Et si ce n'est pas le cas, alors on arrête. C'est que ce n'est simplement pas le bon moment.
— Je sais, Ruel. Mais moi aussi, j'en ai envie.
Et c'est vrai. J'ai vraiment envie de passer le cap. C'est juste que mon corps n'est pas du même avis. Il semblerait qu'il ne se soit toujours pas remis de cette horrible journée.
Je prends alors son visage entre mes mains et recommence à l'embrasser doucement, puis de plus en plus passionnément. Et la température monte peu à peu. Instinctivement, je commence à balancer mon bassin tandis que je l'embrasse, toujours à califourchon sur lui. J'entends des râles de plaisir s'échapper de sa bouche alors je continue.
— Putain, oui Amy. On dirait que t'as fait ça toute ta vie, bordel.
Alors que je continue mon mouvement, il passe ses mains un peu partout sur mon corps. Quand il arrive au niveau de mes seins, je me crispe légèrement et je prie pour qu'il ne le remarque pas. Mais il ouvre les paupières et fronce les sourcils.
— Qu'est-ce qu'il se passe ? J'ai fait quelque chose de mal ?
— Non ! Je... Je suis désolée. J'y arrive pas.
— C'est pas grave, murmure-t-il en se redressant. Mais... c'est juste que je comprends pas trop. Tu me dis que tu en as envie et puis ton corps répond à mes caresses, jusqu'à ce que tu te braques lorsque j'atteins des zones plus sensibles.
— J'ai... juste... peur.
— Eh, ça va aller, d'accord ? On prendra le temps qu'il faudra. On va en discuter. Il faut que tu me dises ce que tu aimerais que je fasse et ce que tu aimes moins. D'accord, Amy ? répète-t-il en plongeant son regard dans le mien.
Je hoche la tête, totalement sous le charme de se garçon si respectueux, si beau, si doux, si... parfait.
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𝐅𝐀𝐂𝐄 𝐓𝐎 𝐅𝐀𝐂𝐄 " 𝐫𝐮𝐞𝐥
FanfictionRuel, en manque d'inspiration dans son appartement londonien, accepte la proposition de son oncle de séjourner chez lui, à Paris. Amy, après sa rupture avec son petit-ami, s'ennuie et broie du noir dans sa villa parisienne. Pour tenter de leur remon...