Le continent caché: La découverte

Chapitre 15- Eau

Pour la troisième manche, il ne restait que Amsu de la tribu de Anthribis et moi. L'élément eau n'était pas à notre avantage, nous sommes plus à l'aise sur la terre. Comme tous les ans, l'épreuve de l'eau serait la plus difficile et la plus dangereuse. Tout le monde voulait prouver à sa tribu, qu'il était le meilleur mais également recevoir l'amulette magique qui était remise au gagnant. Comme pour l'épreuve de l'air je ne pourrais pas laisser Amsu seul, ses connaissances étaient encore trop faibles pour pouvoir réussir une telle épreuve. Du levé jusqu'au coucher du soleil, nous aurons 100 km à parcourir et à trouver trois bonnes actions à accomplir. Il est facile avec les courants d'accomplir les kilomètres, et les actions sont aléatoires, nous pouvons nettoyer des déchets ou encore porter secours à des naufragés, ils nous laissent le choix. La seule chose qui me fait réellement peur, les autres animaux et les autres concurrents. Même s'il est interdit de tuer lors du trois 3, beaucoup ont perdu la vie dans des accidents plus ou moins étranges et il n'y avait évidemment pas de témoins. Je ne suis pas particulièrement à l'aise dans l'eau, la visibilité n'est pas toujours optimale et avec les nombreux récifs et les forêts sous-marines, voir approcher son adversaire relève souvent de l'exploit. Mais nous serons deux à veiller l'un sur l'autre, je pouvais avoir une confiance aveugle en Amsu et lui savais très bien que je ne le laisserais pas tomber non plus. Au fil des mois, il était devenu mon meilleur ami et mon partenaire dans nos aventures, il était devenu un frère. Je ne regrettais pas d'avoir croisé sa route même si cela me mettait moi et ma famille en danger, il en valait la peine.

Les premiers rayons du jour éclairaient à peine nos visages, que la trentaine de participants qui restaient étaient déjà près à se transformer pour plonger. Dans les yeux des derniers concurrents ont pu voir la rage de vaincre, l'envie de gagner, ils ne reculeraient devant rien et étaient prêts à tous les coups bas pour finir vainqueur. Les Atlantes étaient avantagés dans l'eau car c'est leur élément mais c'est un peuple fier et qui aime gagner à la loyal je n'avais pas peur d'eux, les Méropiens sont simples et faciles à vivre ils ne se prennent pas la tête et accueillent les événements tels qu'il se présente. Ce sont les Asghartiens qui sont le plus à craindre, car eux ne renoncent à rien et n'ont pas peur de se salir les mains.

Le maitre de cérémonie s'avance, aucun discours, juste des regards, comme s'ils nous regardaient pour la dernière fois. Nul besoin de mots ou de long discours, nous étions tous conscients de la difficulté qui nous attendaient et nous étions prêts à cela. Il leva la main et la dernière épreuve commençait. S'ensuivit un défilé de transformation, Espadon, Thon rouge, Poisson voilier, Marlin Bleu, Orque, Dauphin, et sans grande surprise les Asghardiens en Requins. Amsu et moi nous transformèrent en Marlin bleu, beau et noble poisson, grand et robuste. Si nous devons secourir quelqu'un nous ne leur ferons pas peur comme ça.

L'eau était extrêmement froide, glaciale, mais après quelques kilomètres le temps que notre corps et notre peau s'habitue cela ira mieux. Ah oui j'avais oublié, même si nous sommes capables de nous transformer, nous n'en restons pas moins frileux, notre corps change mais pas notre mentalité ou notre façon de penser. Ce n'est pas parce que nous nous transformons en tigre ou requin que nous devenons des prédateurs. Pour ma part je ne mange pas d'animaux vivants et je n'aime pas la chasse, je préfère laisser ça aux autres et me contenter de ce que la nature a à m'offrir.

A peine le jeu fut commencé qu'une tempête éclata, coïncidence ou mise en scène, il semblerait que cette année quelqu'un était décidé de ne pas nous faciliter l'épreuve. Une ombre passa au-dessus de nos têtes, je pensais à un animal mais c'était un bateau. Je ne suis pas expert en ce qui concerne vos moyens de transports maritimes mais il me semble que vous appelez cela un voilier. Comme si la tempête n'était pas suffisante, un énorme éclair frappa soudainement le bateau humain et le fissura en deux.