Chapitre 17- Changement

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Il s'est écoulé une semaine, sept longs jours depuis que Césarion ait emmené Amsu. Je m'étais préparé à être emmené avec ma famille mais personne ne venait. Mon père qui était d'habitude si calme et confiant était devenu angoissé et très inquiet car maintenant c'est lui, Césarion qui avait les cartes en mains, et il pouvait nous détruire quand bon lui semblerait. Mais après de longues nuits et journées d'angoisses, la vie continuait comme à son habitude, rien n'avait changé et personne n'avait l'air de savoir quoi que ce soit à propos d'Amsu. Sans s'y attendre, il entra de nouveau dans la salle de classe, d'un air confiant et hautain, tout ce qu'il n'était pas en temps normal. Ses habits étaient différents, plus classe, plus doux, plus soyeux et surtout plus cher, seuls les membres de la famille royale et leurs proches y avaient accès. Que lui était-il arrivé, que lui avait dit Césarion, et lui avait-il parlé de moi et ma famille ? Des centaines de questions défilaient dans ma tête, je devais lui demander ce qui lui était arrivé durant cette semaine. Il se mit comme d'ordinaire à la place à côté de moi et m'adressa un regard jovial, un sourire amusé, comme si je venais de lui raconter une bonne blague.

-Amsu, tu vas bien ? Je me suis fait tellement de soucis pour toi tu sais !

-Ne t'inquiètes pas pour moi très cher Shian. Je vais très bien, je dirais même extrêmement bien.

-Mais Césarion, que t'a-t-il fait ? Pourquoi ne pas m'avoir contacté pour demander de l'aide ou essayer de t'enfuir ?

-Césarion est mon père et ne me fera jamais de mal. A l'avenir je vais résider chez lui et je te demanderai de t'occuper de toi et de ce qui te regardes. En parlant de faire du tri dans ses affaires, je voulais que tu saches que c'est notre très cher ami Aton qui a parlé à mon père. Ton très cher ami fidèle et dévoué ne l'était pas tant que ça finalement. Je te suis reconnaissant à toi et ta famille pour votre aide et soutiens ces derniers mois, il ne vous sera donc fait aucun mal en remerciement n'ayez crainte. Ah oui et j'oubliais, je suis l'héritier de Césarion maintenant alors je te prierai d'être plus respectueux et moins familier à mon égard.

Je ne sus quoi répondre, j'étais sans voix. Mon camarade d'aventure, mon confident, mon frère de cœur, que lui était-il arrivé ? Ce n'était plus lui, je ne le reconnaissais pas. Il avait le visage d'Amsu mais la personnalité d'un autre. Il n'était plus le jeune homme rayonnant et amical que j'avais rencontré plusieurs mois plus tôt et avec qui j'avais apprécié de passer tout ce temps. Moi et ma famille avions tout risqué pour lui, et voilà qu'il me traitait comme un vulgaire étranger, un moins que rien.

Je cherchai des yeux ce misérable Aton et le fusilla du regard, à sa réaction il comprit très vite que j'étais au courant de sa trahison. Valait mieux pour lui se faire (petit ?) à l'avenir car, peu importe ce qu'il avait gagné à nous trahir, d'un point de vie hiérarchique je serai toujours son supérieur. Et par la suite je lui ferais payer cette traîtrise.

A la fin du cour Didia vient à ma rencontre.

-Je ne sais pas trop comment mais mon père a réussi à mettre Amsu dans sa poche.

-Oui, merci Didia je pense l'avoir remarqué.

-Depuis qu'il est au courant, ma mère a disparu et Léa se promène librement dans la maison sans escorte. Mon père est devenu comme fou, il se comporte très bizarrement.

-Comment ça ?

-Eh bien il veut donner l'air que nous sommes une famille, nous prenons nos repas ensemble, choses que nous ne faisions jamais avant. Il essaye d'être affectueux et me demande régulièrement comment je vais et si je suis heureuse, je ne le reconnais plus. Léa a également parlé avec Amsu et m'a confirmé qu'il était différent, comme si une personne avec prit le contact de son corps, il est devenu sournois et malicieux. Ce n'est plus le frère attentionné, bienveillant aimant qu'il était avec elle avant.

-Je l'ai aussi remarqué, mais hélas pour le moment je n'en sais pas plus et je ne sais pas quoi faire pour ramener notre ancien Amsu.

-J'ai quelques idées mais avant de t'en parler je vais devoir enquêter de mon côté.

-Je vais faire de même, je vais fouiner et voir ce que j'apprends. Le premier qui a des informations importantes en fait part à l'autre.

Elle acquiesça et partit. C'est bien ce que je pensai, Amsu n'était plus lui-même, il devait être sous l'influence d'un envoûtement ou je ne sais ce que Césarion a pu inventer pour le contrôler. Il a toujours rêvé d'avoir un fils, et voilà que son souhait le plus cher avait été exaucé comme par magie. Il ne reculera devant rien à l'avenir pour mettre ses plans à exécution. Je ne peux même plus me confier à Aton, il est du côté de l'ennemi maintenant. Je décidai donc de quitter l'école et d'aller prendre conseil auprès de mon père.

Depuis une semaine il passait ses journées dans son bureau, il ne me fallut donc pas beaucoup de temps pour le trouver. J'allais enfin pouvoir donner une réponse à une partie de ses questions et mettre fin à son inquiétude.

-Père, j'ai vu Amsu. Il est de retour à l'école.

-Comment ça ? T'a-t-il parlé ?

-Oui, mais ce n'est plus lui. Il est le même en apparence mais diffèrent dans sa façon d'être et de parler. Même son comportement est celui de quelqu'un d'autre. Je ne sais plus quoi penser. Je suis venu te trouver car je n'ai plus personne à qui parler car c'est Aton qui nous a dénoncé à Césarion, Amsu ne s'est pas gêné pour me le dire. J'avais confiance en lui, pourquoi nous a-t-il trahis.

-Tu sais certaine personne vendrait père et mère pour avoir plus de pouvoir qu'ils n'en ont déjà. Dans le cas d'Aton c'est facile à deviner, il espérait surement avoir un avenir meilleur. Quant à Amsu, je pense que Césarion a dû l'envoûter et qu'il est sous son contrôle, donc malheureusement mon fils tu ne peux rien y faire.

-Et toi, le peux-tu père, peux-tu le guérir ?

-Je ne peux pas me mesurer à Césarion comme ça, aussi soudainement sans savoir de quoi il s'agit. Il est l'ami et le vizir de la pharaonne Ahmasis ne l'oublie pas. Donc je suppose que si nous n'avons pas été arrêter c'est que Césarion doit avoir d'autres projets pour nous.

-Non Amsu m'a dit que...

-Cela ne dépend pas d'Amsu mon enfant, si Césarion voulait quelque chose ou arrêter quelqu'un, sache que rien ni personne ne pourrait l'en empêcher. Ni toi, ni moi et encore moins Amsu, même s'il est son fils.

-Qu'allons-nous faire alors ?

-Rien, nous allons attendre et nous faire petits. Observons ce qu'il se passera et ne pas nous faire remarquer. Césarion est un trop grand adversaire et nous n'avons pas les armes nécessaires pour l'affronter, ce serait du suicide.

Le continent caché: La découverteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant