Chapitre 16- Mon fils

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Je pense m'être assez bien débrouillé pour mon premier trois 3, moi qui ai tout appris en si peu de temps et qui ne connaissait encore rien des transformations il y a quelques mois. Comme ma vie d'avant me sembler bien monotone et fade tout d'un coup, je menais une petite vie bien ranger avec ma sœur et nos parents adoptifs, et voilà que du jour au lendemain je retrouve mes vrais parents et que j'ai une autre sœur.

Après le tournoi nous n'avons pas pris le temps de visiter Vicala comme c'était prévu initialement. Vu la tournure que les événements ont prise, c'est bien dommage je dois dire. Une si belle ville côtière qui me rappelait mon voyage en Grèce. Toute la ville était blanche avec les volets et les portes peintes en bleu roi, de petites ruelles faites de pierres entre les maisons construites les unes à côté des autres, bâtie sur une colline on a l'impression que les maisons sont construites les unes sur les autres incrustés dans la pierre. Des escaliers de partout tantôt blanc tantôt bleu, du lierre fleuri de différentes fleurs selon le goût des habitants ornais les murs des maisons. Des fontaines de marbres, quelques ruines d'anciennes constructions détruites par le temps apportaient du charme et de la magie à la ville de Vicala, même le nom est mélodieux et chantant, idéal pour une promenade romantique ou une demande ne mariage.

De retour à Anthribis je voyais les choses différemment, je perçus la vie sous un autre angle. J'ai quand même survécu à une tempête, un Kraken géant et un volcan sous-marin si ce n'est pas de l'aventure digne d'un film de science-fiction catastrophe ça je ne m'y connais pas. Je retrouvai ma chambre chez Shian qui avait été décoré en mon absence, je n'avais pas eu la joie d'échanger plus de quelques mots avec sa mère encore, elle ne parlait pas beaucoup elle est plutôt discrète, réservée et se contente d'observer. Mais je pouvais dire qu'elle a beaucoup de goût et de classe. J'avais l'impression d'être au château de Versailles avec tous ces tableaux dorés et les statues, sans compter les tapis, les immenses rideaux et les vases posés sur des guéridons de part et d'autre. Demain je reprendrais les cours normalement et terminerais mon apprentissage. Que pouvait-il m'arriver d'autre après tout ?

Tout se déroulait normalement, les cours s'enchaînaient et la matinée passait lorsque je fus amené à sortir de classe par un intendant de l'école qui ne jugea pas bon de me donner le motif. Je me contentai de le suivre en silence en me faisant mille scénarios dans ma tête. Étais-ce mon dernier jour, Léa m'avait-elle dénoncé, ou alors ce lâcheur et fourbe d'Aton, ou bien cette peste prétentieuse de Didia. J'arrivai dans une petite salle lugubre et sombre ou m'attendait un homme, qui a mon entrée se retourna et me fit son plus beau sourire.

-Tu dois être Amsu je présume.

-Et vous, vous êtes ?

-Je suis Césarion, ton père mais ça tu le savais déjà.

-Comment l'avez-vous appris ?

-Un jeune fils de paysanne et de scribe qui rêvait d'une meilleure position sociale je suppose.

-Aton, ce peureux de traître m'a donc trahi. J'avais raison de me méfier de lui depuis le début.

-Pourquoi n'es-tu pas heureux mon enfant ? Tu rencontres enfin ton géniteur.

-Même si c'est la première fois que je vous vois, votre réputation vous a déjà précédé et je ne veux rien avoir à faire avec vous.

-Peux-tu me laisser une chance de te démontrer le contraire ? J'ai la chance d'avoir aujourd'hui un fils que je ne pensai jamais avoir et deux magnifiques filles comme descendants. Pourquoi ne serai-je pas le plus heureux en ce monde ?

Il s'approcha de moi et me serra fort dans ses bras. Il sentait bon et son étreinte était chaleureuse, réconfortante et rassurante. Je me sentais étrangement en confiance et bien avec lui, mais je devais être sur mes gardes car après tout même ma mère Mahalia m'avait dit de me méfier de lui et de ses beaux mensonges.

Nous sortîmes de l'école et allâmes dans sa demeure. Je l'avais déjà vu de l'extérieur mais de l'intérieur elle était encore plus impressionnante et grandiose, il devait bien y avoir 4 mètres de hauteur dans chacune des pièces et chaque partie des murs était joliment décorée avec raffinement. Je cherchais Mahalia mais ne la voyais nulle part, comment avait réagi Césarion quand il avait appris qu'elle lui avait menti depuis tout ce temps. Il m'emmena dans son bureau, à droite on ne voyait même pas le mur, d'immenses étagères en cèdres remplis de livres anciens et de feuilles de papyrus, à gauche encore des étagères mais remplis de flacons de plusieurs formes et de toutes les couleurs possibles et inimaginables. Cela ressemblait plus à un laboratoire de chimie qu'à un bureau, il y avait contre la fenêtre une table haute en bois assez grande plutôt imposante, c'était surement à cet endroit qu'il devait travailler ses potions. Bizarrement il n'y avait aucune chaise, seulement un vieux rocking-chair dans le coin de la pièce entre la fenêtre et la bibliothèque. De grandes baies vitrées rendaient la pièce lumineuse et agréable, on se serait cru à l'extérieur, en train de boire un café sur une terrasse avec les rayons du soleil chaleureux qui tape sur mon visage. J'aurai imaginé qu'un homme tel que lui aurait un bureau plus lugubre, plus sombre et macabre, à son image. Décidément il était plein de surprises.

-Tu es ici chez toi mon enfant, je me ferai un plaisir de t'apprendre tout ce qu'il y a à savoir pour devenir une personne haut placée dans ce royaume, car après tout, c'est toi qui prendras ma relève plus tard. Je vais faire de toi un homme respecter et puissant.

Puis il referma les portes de son bureau pour notre premier tête-à-tête père-fils.

Le continent caché: La découverteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant