Le continent caché: La découverte

Chapitre 18- Découverte

Ma vie était complètement sens dessus dessous. Ma mère avait disparu et voilà qu'un frère et une sœur étaient venus habiter avec mon père et moi dans notre demeure. Je m'étais rapproché de Léa et nous étions même devenues de bonnes amies, nos goûts sont assez semblables et elle m'apprend énormément de choses du monde des humains. En échange, je lui enseigne les métamorphoses et tout mon savoir du monde métamorphes. Je m'étais toujours sentie seule avant, j'avais Tess en amie mais ce n'était pas la même chose que d'avoir une sœur, une confidente qui t'écouterait sans te juger ni te critiquer. Pour ce qui est d'Amsu, il ne se donnait pas vraiment la peine de me parler, il passe le plus clair de son temps avec notre père à étudier et s'entraîner. Césarion avait toujours voulu un fils mais il n'avait malheureusement que moi, voilà que son rêve était désormais réalité, plus rien ne pourrait le freiner dans ses projets de la quête du pouvoir. Ma mère avant de disparaitre m'a prévenue de l'être malveillant et démoniaque qu'il ait, malgré ses tentatives de rapprochements soudains je ne me laisserai pas manipuler. Je vais découvrir ce qu'il cache, et comment il a réussi à contrôler mon frère.

J'apprenais les bases de la transformation et comment contrôler son énergie intérieure à Léa. Ce fut laborieux au début mais elle est une fille intelligente et comprend relativement vite, je pense que c'est de famille. J'aime énormément quand elle me parle de sa vie d'avant, le lycée, ses parents adoptifs, son petit copain, ses amis, elle possédait tellement de liberté. Je me surprenais souvent à penser que j'aurais aimé vivre sa vie, que ce soit moi que mère abandonne avec Amsu. Ma vie a toujours été solitaire et triste. Je ne peux choisir mon futur époux, on m'a imposé d'apprendre à jouer d'un instrument, demander d'être la suiveuse de Tess pour la surveiller et voilà que maintenant mon père m'a ordonné d'avoir Shian à l'œil. Mais cette fois je ne lui obéirais pas, je vais aider ma sœur et délivrer mon frère de son emprise, je dois également découvrir où est ma mère, soit elle s'est cachée de mon père, soit elle est prisonnière de lui. Dans les deux cas, elle a besoin de moi.

Au beau milieu de la nuit, comme à l'heure nouvelle habitude, Amsu et Césarion sortent sans rien dire. Si je veux avoir une chance de savoir ce qu'ils manigancent, je ne dois pas rester sans rien faire et écouter ma peur de me faire prendre. Je dois le faire pour tous ceux qui comptent sur moi et les espionner jusqu'au lieu où ils se rendent quotidiennement.

Que je me transforme ou pas, je ne sais pas si pour suivre mon père cela fera grande différence, il est tellement rusé et vigilant. Cependant, il ne pensera jamais que quelqu'un le suit, il est si prétentieux et sûr de lui qu'il pense que personne n'osera l'espionner. Ils ne se méfiaient pas le moins du monde, ils ne se sont même pas donné la peine de se cacher le visage ou de prendre de petits chemins pour faire diversion ou semer un éventuel intrus. Après une vingtaine de minutes à les suivre à travers les bois nous arrivâmes devant un temple. Bah mince alors, que fait-il aussi reculer de tout. Il n'était pas très grand ni haut, on aurait plutôt dit un mausolée à y regarder de plus près, mais les piliers à l'entrée et les deux sphinx qui décoraient la porte ne laissaient aucun doute, c'était bel et bien un lieu de culte. Mais pourquoi le faire au milieu de nulle part, il est inconnu de tous. Le but d'un temple n'est-il pas que les fidèles viennent se recueillir et faire des offrandes aux Dieux ?

Une fois qu'ils furent entrés, j'inspectai les alentours pour voir s'il y avait autre chose de dissimulé, mais rien. Pas d'hôtel pour les sacrifices ou de petite place pour se réunir comme nos autres temples possèdent. Juste une vaste végétation verte et abondante, cela m'intriguait encore plus. J'entrepris de rentrer quand soudainement, je distinguai une ombre. Je restai caché en attendant, je ne pouvais risquer de me faire découvrir. L'ombre était d'une telle rapidité que je n'arrivais pas à distinguer sa silhouette, quand soudain elle s'immobilisa devant la porte. Mais qu'est-ce que cela ? Une imposante créature bleue avec de longs poils et une grosse bouche avec des crocs aussi gros que des défenses d'éléphant, de grands yeux jaunes avec l'iris vert et des narines disproportionné pour son visage. En attendant un peu plus, lors de ses mouvements je pouvais apercevoir des pattes avec de longues griffes vraiment effrayantes. Il y avait de petites boules de fumée ou de gaz, je ne saurai en définir la nature, qui volait autour de lui comme des petites lucioles avec une traînée de lumière. Autant dire que mon idée de rentrer dans le temple venait de partir en fumée, je pensais à rentrer chez moi le plus vite possible mais mon corps refusait de bouger, j'étais tétanisé, pétrifié de peur devant cette créature tout droit sortie de mon pire cauchemar. Non même dans mes cauchemars, je n'avais jamais vu pareil monstre. Il me fallut attendre quelques minutes pour que mon cerveau autorise mes pieds à reculer, mes yeux eux ne pouvaient s'empêcher de fixer la bête, de peur qu'elle ne me voit. Lentement je reculai et lorsque je fus assez loin pour ne plus voir ses lucioles bleues lumineuses, je me tournai et courus aussi vite que mon corps le pouvait. Inutile de dire que ce soir-là je ne trouverai pas le sommeil, à chaque fois que je fermais les yeux, je la voyais, mais qu'avais-je vu ? Qu'est-ce que mon père fait dedans qui mérite un chien de garde aussi effrayant et probablement dangereux. Les sachant tous les deux dehors, j'entrepris de me faufiler discrètement dans son bureau et de chercher une réponse quant à l'identité de la créature. Cela me pris une bonne heure pour l'identifier, c'était un Otoroshi. Une créature gardienne de temple. J'en ai vu beaucoup de temples dans ma vie mais, jamais aucun monstre comme cela ne les gardaient. Dans quelques heures les cours commençaient et Léa aurait son premier cours de transformation. Je vais aller m'allonger un peu pour être d'attaque, et je raconterais ma nuit à Shian.