À Feu et À Sang - Tome 1

Chapitre 20

- Tu n'es pas sérieux ? Demanda Nola les bras croisés avec un regard méfiant.

- Au contraire.

Bouche bée, elle le regarda enfiler un tee-shirt propre puis son blouson de cuir.

- On y va en moto, tu devrais te couvrir.

Elle leva les yeux au ciel et disparut chez elle pour prendre une épaisse veste noire et doublée. Quand elle revint, Lorcan était adossé à la porte attendant son retour.

- Prête ?

Elle hocha la tête. Passer entre les loups-garous qui avaient voulu l'attaquer en revanche ...

L'hybride marchait à quelques pas derrière Lorcan, il s'arrêta dans l'escalier et fronça les sourcils en la regardant.

- Qu'est ce qui ne va pas ?

- Tes congénères vont encore essayer de m'attaquer, je ne me laisserai pas faire, dit-elle plus fort.

S'ils ont une ouïe si développée qu'ils le prétendent, ils devraient l'entendre. 

Comprenant son manège, l'Alpha l'observa le regard amusé.

- Allez, nous n'avons pas de temps à perdre, lui dit-il en se remettant en route.

Les loups-garous étaient toujours dans la grande salle et ils ne quittèrent pas l'hybride des yeux. Elle resta droite et fière en se dirigeant d'un pas rapide vers la sortie.

Une louve claqua des dents à sa hauteur et la main de Nola s'enflamma immédiatement. 

- Je serai toi, je ne m'approcherai pas, gronda l'hybride.

Lorcan gronda et Nola garda sa main enflammée jusqu'à être sortie de leur tanière. Arrivée dehors, le loup-garou la scruta quelques secondes puis lui tendit un casque et ils se mirent en route.

-C'est loin, lui demanda-t-elle alors qu'ils étaient arrêtés à un feu tricolore.

-Un peu.

-Et tu es sûr que je ne crains rien ?

-Non ... mais nous n'avons pas le choix. Il n'y a que Charles qui peut nous donner des informations.

-C'est qui Charles ?

Il redémarra lorsque le feu passa au vert et lorsqu'il s'arrêta au suivant il reprit.

-C'est un chasseur mais il ne chasse qu'en cas extrême. Je le connais depuis toujours.

Nola resserra son étreinte sur la taille de Lorcan et se cramponna alors qu'il prenait de la vitesse. Elle n'avait jamais été très fan des deux roues et la seule chose qu'elle appréciait en ce moment se résumait à sentir la chaleur de son conducteur sous ses mains.

À un moment, la main gauche du loup lâcha le guidon pour prendre la main de sa passagère, elle était froide et pour la réchauffer, il la glissa dans sa poche. D'elle-même, elle en fit de même pour l'autre.

Ils longèrent la mer et la vue fit toujours autant d'effet à Nola. Les falaises de Landemer étaient d'une beauté à couper le souffle, un vraie petit coin d'Irlande à proximité de chez elle. La moto ralentit et s'engagea sur une route étroite à l'opposé de la mer. Plus les mètres défilaient, plus la route devenait mauvaise.