Chapitre 1 : Charlie

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Asheville - 11 Juin 2020 - 18h37

Je débloquais la sécurité et braquais l'arme devant moi, pivotant légèrement sur ma droite pour ne pas effrayer l'homme face à moi. Cherchant si l'objet avait un quelconque défaut avant de la sécuriser à nouveau.

- Vous savez vous en servir ? demandais-je au client.

- Ce n'est pas la première arme que je tiendrais un flingue entre mes mains, mademoiselle.

- Je me doute bien, monsieur, mais chaque arme à sa propre particularité.

- Ne vous en fait pas. Je suis un militaire aguerri, m'informe-t-il en me tendant les documents que je lui avait donné à signer.

- Très bien. Tout est en ordre... Dites-moi que je vais pas vous voir sortir d'ici pour retrouver votre visage à la télé, rechercher pour avoir massacré des gens.

Il riait doucement.

- Je ne suis pas ce genre de personne. Je tiens à ma place dans l'armée, s'amusa-t-il en me faisant un clin d'œil.

L'homme était plutôt sexy mais je n'avais pas le temps pour entamer une relation que ce soit d'une nuit ou plus, je ne lui retournais pas de sourire signifiant que j'étais intéressé. Je lui tends le Glock 41 qu'il venait de me payer.

- Vous voilà, l'heureux propriétaire d'un objet qui engendre la mort.

Il leva un sourcil.

- Vous ne semblais pas ravie d'avoir fait une vente. Pourquoi travailler dans un commerce qui vend ce que vous exécrez ?

- Ce n'est pas le cas. J'aime mon boulot. Je sors juste cette phrase à chacun de mes clients pour qu'ils prennent conscience de ce qu'ils ont sur dans les mains, rétorquais-je sérieusement.

Il eut un sourire en coin.

- Vous êtes consciencieuse.

- Juste humaine, monsieur.

Son sourire s'accentua.

- Un dîner ? ça vous dit ?

Je soupirais.

- Pas le temps. Désolée, grommelais-je.

- Vous travaillez vingt quatre heures sur vingt quatre ?

- Oui.

Il ricana.

- C'est bien la première fois qu'une femme me rabroue de cette façon.

Il m'agaçait franchement.

- Je ne mens pas, d'accord. Après ma journée de travail, j'en commence une autre auprès de ma fille. Je n'ai pas de temps à accorder à qui que ce soit d'autre, dis-je, énervée qu'il puisse me traiter de menteuse.

Son sourire retomba enfin.

- Je comprends. Très bien. Je vous souhaite une bonne fin d'après-midi, mademoiselle.

- C'est ça, marmonnais-je entre mes dents en rangeant les documents du dénommé Oliver Young.

Je me détendis lorsque la clochette, accrocher au-dessus de la porte, tinta, signe qu'il s'était enfin barré. J'avais tellement hâte que cette journée se termine. J'étais si fatiguée. Pour passer le temps, je me perdis dans un avenir proche. Les vacances. J'avais compté chaque cent pour pouvoir offrir, à ma petite Bethany, deux semaines sous le soleil espagnol.

J'avais eu, pratiquement, le même parcours que ma tendre mère qui m'avait donné naissance lorsqu'elle avait dix-sept ans. Quand à moi, j'avais eu ma fille à quinze ans suite à une énième erreur. Cette erreur avait, néanmoins, eu des conséquences merveilleuses.

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