Chapitre 37 : Charlie

933 74 3
                                    


Almeria - 30 Août 2020 - 01h48

Les jours passaient et se ressemblaient, excepté les cris qui se rapprochaient de plus en plus. Nous savions que ce n'était qu'une question de temps avant qu'ils n'avaient jusqu'à nous. La tension était palpable dans les rangs. La vigilance s'était accrus.

John, Lorenzo, Sonia, Joaquin et le vieux avaient grandement progressé et je ne doutais pas que j'en aie bientôt la démonstration. Nous avions déjà établi un plan de fuite. Nous devions partir le lendemain, afin de ne pas nous faire surprendre tout en espérant qu'ils ne seraient pas à nos portes avant. Nous avions décidé de nous diriger vers le nord, dans trois voitures.

L'une contenant Lorenzo, Maria, Gregorio, Consuela, dans la deuxième il y aurait Esteban, Sonia, John et Paola et dans la nôtre, il y aurait Joaquin, Bethany, Rory, Tate, Marisol et moi.

Nous étions, pour ainsi dire, prêts mais j'avais suggéré à tout le monde de passer une dernière nuit dans le confort d'une maison car cela n'allait pas arriver de sitôt. Quant à moi, je faisais des rondes autour du bâtiment, armes braqués devant moi, le doigt sur les gâchettes. J'étais tendu à l'extrême. Les savoirs si près de mes enfants me mettaient en pression. J'entendis, soudainement, une brindille craquer sous le poids de quelque chose de lourd, derrière moi, tout mon corps se crispa, des frissons me parcoururent le dos. Je me retournais brusquement et fit face à une silhouette cacher par l'obscurité. Je m'apprêtais à tirer quand une voix grave et rauque m'arrêta.

- C'est moi, beauté. Ce n'est que moi, dit l'ombre en levant les mains.

Joaquin se rapprocha alors que je soufflais de soulagement.

- Ne fait plus jamais ça. C'est assez tendu en ce moment. J'aurais pu te tirer dessus, l'engueulais-je en chuchotant.

- Excuse-moi mais je ne t'ai pas vu sur ton matelas et je me doutais bien que tu étais sorti faire une ronde.

- Comment veux-tu que je dorme avec ses cris au loin ?

Il hocha la tête alors que je reprenais ma marche. Il se joignit à moi. Depuis sa pseudo déclaration, Il semblait vouloir à tout prix se rapprocher de moi. Cela serait mentir, si je disais que cela me déplaisait. J'avais enfin réussi à assumer mon attirance pour lui qui conférait plus à des sentiments amoureux qu'une simple aventure mais je n'étais pas prête à l'admettre au concerné. J'avais besoin qu'il me prouve certaines choses. Qu'il survive par lui-même parce que même si j'éprouvais des sentiments à son égard, il ne passerait jamais avant les enfants. Il devait alors me prouver qu'il était capable de se débrouiller seul. Je savais que je souffrirais s'il venait à perdre la vie mais n'étant pas investi, j'espérais que cette souffrance serait moindre. J'attendais beaucoup de lui et cela me surprenait car il y avait presque un mois cet homme était tout au plus, un coureur que j'admirais... Sur lequel je craquais un peu, je devais l'avouer mais cela s'arrêtait là. Il était étrange comme les émotions se vivaient en accéléré en temps de crise.J'avais commencé à aimer Rory et Tate comme mes fils en deux petites semaines. J'avais aimé Marisol dans le même temps. Mon attirance pour Joaquin, en aussi peu de temps. Moi, qui criais au monde que j'étais une solitaire, j'étais à présent entourée d'hommes et de femmes que j'espérais garder auprès de moi. Je priais pour que chacun survive... si on oublier Paola, que je ne portais toujours pas dans mon cœur. Cette femme ne servait qu'à piller nos réserves. Elle passait ses journées à râler car elle s'ennuyait et lorsqu'on lui proposer de participer à une activité elle refusait. Elle énervait tout le monde au point d'avoir eu à se confronter au balèze Lorenzo qui en avait assez de voir sa fiancée travailler à nettoyer après une femme aussi feignante.

- Je me battais pour obtenir la garde des garçons avant que tout cela commence, brisa le silence Joaquin.

Je tournais la tête vers lui pour l'inciter à se livrer.

- On avait obtenu la garde partager mais je les voulais avec moi parce qu'elle ne leur apporter rien. Elle n'était jamais présente pour eux. Ils étaient élevés par leur nounou... Elle voulait leur garde pour me faire revenir auprès d'elle.

- Elle t'aime, constatais-je amèrement.

- Non, elle aimait mon compte en banque et elle se servait des enfants pour avoir de nouveau accès à celui-ci.

- Je suis désolée que tu es faits des enfants à une salope, blaguais-je pour le défaire de sa mine triste.

- Je suis désolé que tu es faits une adorable petite fille avec un salopard, me retourna-t-il.

Nous nous mîmes à rire en silence de nos passé amoureux catastrophiques.

- Je suis sûr de ne pas me tromper avec la prochaine au moins, affirma-t-il de sa voix légèrement rauque.

Je lui fit face et décider de jouer franc jeu.

- Elle sera chanceuse mais il te faut lui prouver que tu peux survivre à l'extérieur.

- Je sais qu'elle a besoin d'être rassuré sur ce point-là et je suis prêt à beaucoup pour qu'elle voit en moi, un homme à sa hauteur, murmura-t-il en se rapprochant de moi.

- Dans d'autres circonstances cela aurait été tellement plus simple... dis-je en tournant la tête vers le portail.

Il passa une main sur ma joue en la caressant. Je fermais les yeux tant la douceur de ce genre de geste me manquait. Il glissa sa main plus bas et prit mon menton pour me faire relever la tête vers la sienne.

- On trouvera un endroit sûr, ma guerrière. On pourra vivre ce qui te fait tant peur chuchota-t-il tout près de mes lèvres en les effleurant quand un coup le stoppa. Nous nous tournions rapidement vers l'endroit d'où provenait le bruit. Rory était devant la fenêtre et se frotter les yeux. J'ouvris la fenêtre et lui caresser la joue.

- Qu'est-ce qu'il y a, mon trésor ?

- J'ai faits un cauchemar..

- Papa va venir s'allonger près de toi comme ça tu n'auras plus peur. Ça te va ?

Il hocha la tête et tendit les bras vers moi, réclamant un câlin silencieusement. Je le pris dans mes bras avant de le relâcher et lui dire de retourner se coucher en attendant Joaquin puis je fermais la fenêtre.

- Tu pourrais y aller. Je peux m'occuper de la surveillance.

Je secouais la tête.

- J'ai trop l'habitude de cette routine. Cela me mettrait sur les nerfs si je n'étais pas dehors pour veiller.

Il soupira.

- Très bien mais cette conversation n'est pas terminée.

Il se pencha sur moi et déposa un rapide baiser sur mes lèvres avant de partir rapidement, me laissant statique, incapable de tout mouvement car cela était bel et bien mon premier baiser, en presque neuf ans... du moins le premier qui fait battre mon cœur aussi vite.

Cet homme allait-il être ma perte ?

Je priais pour avoir enfin droit à ce bonheur. Lui, ma fille et ses fils, dans ce monde apocalyptique.

Ce n'est pas gagner...

The new beginning of our livesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant