Épilogue : Charlie

1.5K 108 17
                                    


Île Saipan - 26 Mai 2021 - 11h17

Je sortis de la maison, tant bien que mal et regardais Bethany partir en direction de la rue voisine, où résidait ma mère, toute contente de passer du temps avec elle. Il était vrai que depuis que ma mère avait appris qu'elle avait deux autres petits-enfants par adoption, il était difficile pour Beth d'obtenir des moments privilégiés avec celle-ci. Rory était parti en promenade avec Consuela et Sonia alors que Tate faisait sa sieste hebdomadaire. Ainsi, cela était le moment idéal pour passer du temps, seul à seule, avec ma mère. Je ne m'inquiétais plus de la quitter des yeux. Plus aucun nouveau survivant depuis six mois. Ainsi, je savais que l'île n'abritait que des personnes saines. De plus, le taux de criminalité était actuellement à zéro. Nous vivions un paradis sur terre.

Je me traînais jusqu'à Joaquin qui avait arrêté la tondeuse pour l'observait, également. Son amour pour Beth me transcendait toujours autant. Lorsqu'il lui avait annoncé vouloir devenir son père, ma fille avait fondu en larmes et l'avait étreint en le nommant pour la première fois, «papa». Je me souviendrais toute ma vie de ce moment où ma fille a pu se sentir, enfin, complète.

Il tendit les bras vers moi et les entoura, tel un serpent, autour de mes épaules lorsque je fus à porter de main.

- Comment vous allez tous les deux ?

- Comme il y a une demi-heure, Joaquin, souriais-je ; Karia et moi allons très bien.

- Laisse-moi en juger, dit-il en se courbant pour atteindre mon ventre rebondi par la grossesse.

J'étais enceinte de sept mois. Lorsque j'avais appris ma grossesse, j'ai eu très peur de perdre l'amour de Joaquin ainsi j'avais commencé à organiser un avortement jusqu'à ce que ma mère l'apprenne et en parle, rapidement, à Joaquin qui avait été très en colère lorsqu'il avait appris. Perdu entre le passé et le présent, j'avais osé le comparer à Connor, cela ne lui avait pas plu. Il avait affirmé être heureux de cette nouvelle et m'interdisait de faire une telle chose. Il voulait cet enfant, surtout parce que c'était le nôtre. Un mélange de lui et moi. Je m'étais alors confondu en excuses, autant auprès de lui et du bébé. J'avais laissé la peur agir pour moi, ne me voyant plus vivre sans lui.

- Est-ce que c'est vrai, mon bébé, que tu vas bien ?

Un coup se fit ressentir, ce qui nous faisait rire. Cette petite adorait la voix de son père.

- Il me tarde de voir si elle aura tes magnifiques yeux, mi amor.

Je déposais un doux baiser sur ses lèvres.

- Elle sera parfaite, quoi qu'il arrive parce qu'elle a été faite par deux êtres qui s'aiment plus que tout.

Il posa son front sur le mien et souffla en fermant les yeux.

- Oui... tu as raison, mi corazon.

Sourire aux lèvres, je plongeais dans son cou et le respirais.

- Je t'aime tellement, Joaquin.

- Je t'aime plus que tout, Charlie.

The new beginning of our livesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant