Chapitre 20 : Joaquin

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Almeria -29 Juillet 2020 - 13h52

Un mois. Trente-trois jours, plus précisément, que j'avais vu pour la dernière fois mes enfants. Je ne savais pas s'ils étaient en vie. Cela me rongeait littéralement. J'avais le besoin de les retrouver mais par où commencer ?

Ils pouvaient être n'importe où.

La plupart des personnes enfermées dans le café avaient fini par partir, risquant la mort. Je n'avais pas fait ce choix. Le café disposait de stock de nourriture et d'eau. Les baies vitrées étaient assez épaisses pour résister aux attaques des choses. L'angoisse de ne pas être avec Rory et Tate allait, cependant, me faire changer d'avis. J'avais espéré les revoir sur ses toits que je fixais pendant des heures, tous les jours, mais ils n'étaient jamais réapparus. Malgré le risque, l'idée de partir à leur recherche faisait son chemin dans mon esprit. J'avais l'espoir que la jeune femme avait réussi à les protéger même si je savais que mes espérances étaient certainement vaines. Comment auraient-ils pu survivre, à l'extérieur, autant de temps... ?

De plus, rester ici, ne suffirait pas à faire avancer les choses. Lors du dernier flash info que nous avions pu capter, la situation était partout pareil. Les créatures se répandaient partout en Europe et commençaient à envahir l'Amérique. C'était la merde, partout. Nous ne pouvions pas rester dans ce café toute notre vie. Nous commencions déjà à montrer des signes de fatigue mentale. Entre l'enfermement et les tentatives incessantes des choses à nous attaquer, certains ont tenter de mettre fin à leurs jours pour ne pas passer entre les dents de ces fous furieux. Juan, un des hommes présent, avait même essayé de nous convaincre qu'un suicide collectif était mieux pour nous tous. La situation était précaire et le danger pouvait venir de l'extérieur comme de l'intérieur. Je me tournais donc vers John, le gérant de l'endroit, une fois ma décision prise.

- Je vais partir.

- Tu es devenu fou, Joaquin ? Tu ne pourras pas faire un mètre sans te faire déchiqueter.

- Pas si je sors avec des armes. Tu devrais venir avec moi.

Je vis l'hésitation dans son regard.

- C'est trop risquer...

- Il suffit que nous trouvions une voiture, insistais-je.

- Tu serais la faire démarrer sans les clés ?

Là, je buttais en touche. Je n'avais jamais eu à apprendre comment voler une voiture alors je ne pus répondre par l'affirmatif.

- Ma voiture n'est pas garée très loin, intervenait une voix derrière nous.

Lorenzo, un jeune homme de vingt-neuf ans, tendit ses clés sous notre nez.

- Au bout de la rue, à notre gauche, pour être exact.

- Tu veux venir avec nous malgré les risques ? m'étonnais-je.

- Maria ne supporte plus d'être ici. Nous serons trois à la protéger. C'est ma seule chance pour la garder en vie, expliqua-t-il, l'air sombre.

Lorenzo était un homme grand et musculeux. Militaire de carrière, il était sûr qu'avec lui dans les rangs, nous avions plus de chances.

- Je pourrais venir, moi aussi ?

Je me tournais vers Paola qui venait de parler en lui lançant un regard noir. Elle avait bien tenté de me parler au début mais avait vite abandonné lorsqu'elle voyait mes regards assassins. J'eus envie de l'envoyer paître mais me rappelais qu'elle était la mère de mes enfants. Ils seraient sûrement heureux de la retrouver, malgré tout, si j'arrivais à mettre la main sur eux, en vie.

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