Chapitre 24 : Joaquin

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Almeria - 02 Août 2020 - 11h11

Tout était fini. Je ne retrouverais jamais mes enfants, pensais-je tristement.

Nous étions coincés dans l'enceinte du bâtiment. Nous avions épuisé les rares cartouches du fusil de mon père lorsque nous étions tombé sur plusieurs de ces choses à l'intérieur du complexe, ce qui semblait avoir attiré ce qui était à l'extérieur. John priait. Lorenzo tentait de garder la face mais n'y parvenait qu'à moitié. Esteban regardait, paniqué, les créatures qui tentaient d'entrer. Mon père priait, également, tout en essayant de nous garder, mon frère et moi, derrière lui, en une vaine tentative de nous protéger. Paola pleurait en émettant des plaintes de peur. Quand à moi, je me résignais fatalement. Je savais que c'était la fin. J'étais éperdu de tristesse mais remercier une dernière fois le ciel d'avoir mis mes petits sur le chemin de la jeune femme. Je suppliais Dieu de garder mes enfants, ainsi que la femme et sa fille, en sécurité. C'est alors que c'était exclamé John.

- Il y a une voiture sur la route.

Lorenzo se précipita devant la baie pour vérifier ses dires.

- C'est vrai, putain. Ça a l'air d'être une nana, désespérait-il; elle ne pourrait rien faire contre eux.

Nous nous dirigions alors tous pour voir par nous-même. Il était rare de voir un autre humain dans les parages depuis le début de l'infestation. Cela était comme un halo d'espoir commander par Dieu avant de le rejoindre. J'eus envie de lui hurler de rouler, de partir au plus vite, de sauver sa peau. Au contraire, je la vis faire demi-tour pour se garer non loin de nous, par conséquent, de ces choses.

Elle sortit de la voiture, l'air énervée et je la reconnus directement.

La jeune femme.

Était-elle folle ? Ou étaient mes garçons ?

Je refusais de mourir sans avoir la réponse à cette dernière question. Je la regardais avec une sorte de fascination à sa nonchalance face aux créatures, monter sur le toit de sa voiture et prendre son portable. Allait-elle vraiment faire une photo ou une connerie du genre alors que nous étions en danger ?

De là où nous nous trouvions, rien ne nous parvint mais lorsque les créatures se tournèrent vers elle, qui n'avait lâché qu'une sorte de soupire, en tout et pour tout, je compris qu'elle avait mis quelque chose pour attirer leur attention. Oui, elle est folle... ou suicidaire, pensais-je.

- Mais que fait-elle ? Elle est folle ma parole, fis écho John à mes pensées, paniqué.

Soudain, les choses se précipitèrent. Ils se mirent à se précipiter en sa direction, en un groupe discourdues. Se marchant dessus. À celui qui l'aurait en premier.

À ce moment-là, la femme sortait de son dos, une espèce de mitraillette. Son visage n'exprimait plus que la noirceur d'un assassin en soif de sang. D'ailleurs son visage en était maculé, de sang. Ce n'était clairement pas la première fois de la journée qu'elle se confronter à ces choses. Elle semblait presque lassée de devoir nous venir en aide. Les rafales de tirs nous obligèrent à nous mettre à terre pour ne pas prendre une balle perdue. Je relevais la tête pour voir les créatures tomber, une à une, sous la rage meurtrière de la femme. Le visage inexpressif, elle était hypnotisante. Aucune peur n'était lisible sur ses traits, juste de la frustration et de la colère. À grand renfort de miracle, le dernier tomba près de sa voiture alors qu'il lui avait choppé le pied.

Elle sauta de la voiture pour atterrir sur la chose en question et s'avança dans notre direction. Nous nous levions à peine, alors qu'elle pénétrait dans les lieux. Je la regardais, interdit. J'avais du mal à croire en sa présence. Elle venait de nous sauver la vie sans ciller. Elle se campa sur ses deux pieds, attendant que nous nous redressions.

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