Chapitre 19 : Charlie

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Almeria - 29 Juillet 2020 - 13h52

Un mois et un jour s'était passé depuis le chaos total. J'étais parvenu à trouver refuge dans un appartement, laisser à l'abandon, disposant d'une porte solide. Nous étions tous les quatre en sécurité, à condition que nous restions le plus silencieux possible. Les placards étaient remplis de nourriture lorsque nous étions arrivés, ce qui n'était plus le cas. Je savais qu'il me faudrait très bientôt sortir à la recherche de nourriture. Cela impliquait de sortir à l'aveugle, ce qui était très dangereux. Je ne savais pas ce qui se passer à l'extérieur. Nous avions recouvert les fenêtres de papier journal pour ne pas attirer les enragés par nos activités dans l'appartement. De plus, les enfants commençaient à ne plus supporter l'enfermement, ce que je pouvais comprendre. Ils étaient si petits. Ils avaient de l'énergie à revendre. Cela était tout à fait normal. Je réfléchissais de plus en plus à l'idée de la voiture que j'avais eue un mois plus tôt mais cela était risquer avec des enfants.

- Maman ?

- Oui, ma chérie.

- Rory veut jouer avec ton téléphone portable.

Je sortis le téléphone de mon pantalon et lui tendait l'objet. J'avais eu, heureusement, l'opportunité de télécharger des jeux sur mon téléphone portable afin de les occuper sans bruit.

- Merci.

Je la regardais partir en direction de leurs chambres. Bethany avait été si courageuse. J'avais l'impression qu'elle devait se montrait plus forte pour ne pas m'inquiéter et m'aider à prendre soin des petits. Un sentiment de culpabilité grandissait en moi. Elle perdait son innocence et son insouciance à cause de cette situation, cela m'était insupportable. Ma décision fut alors prise. Je vais leur faire prendre, un tout dernier, risque pour leur offrir un meilleur avenir. Nous allions trouver une voiture et partir dans les terres ou la population était moindre, avec de grandes maisons sécurisé. Ainsi ils pourraient avoir plus d'espace et profiter du grand air derrière de large et haut mur. Il me fallait trouver des quartiers aisés.

Lorsque tout fut clair dans mon esprit, je me rendis dans leurs chambres. Ils étaient tous allongés sur un lit, collés les uns aux autres et parler doucement.

- Les enfants ? les appelais-je ; il faut qu'on parle.

Ils se concentrèrent sur moi.

- Nous allons partir.

Leurs yeux s'écarquillèrent de peur.

- N'ayez pas peur, m'exclamais-je d'une voix douce lorsque leurs yeux s'écarquillèrent ; qu'ai-je déjà dit ?

- Que tu nous protégerais toujours, dit Bethany

- Et que tu ne laisserais jamais les monstres nous toucher, continua Rory.

- Vous me croyiez, n'est-ce pas ?

Ils hochèrent la tête.

- Alors n'ayez pas peur. Nous allons prendre une voiture et partir loin de la ville. On va essayer de trouver une maison avec un jardin et de très grands murs pour que nous soyons en sécurité. Vous êtes d'accord ?

- On pourra jouer au jardin ? demanda Rory en s'extasiant à cette perspective.

- Seulement en ma présence mais oui, vous pourrez prendre l'air.

Je leur souriais alors que leurs yeux s'illuminaient.

- Moi, je veux trop Chalie, dit Tate.

- Bien, rassemblaient vos affaires. Nous partons aujourd'hui. Il faut partir avant la nuit.

Ils s'activèrent de bonne grâce et préparèrent un sac chacun. Pendant ce temps, je réunissais toutes mes armes et m'équipais.

Ils étaient prêts à partir, dix minutes plus tard. Je me permettais d'arracher un morceau de journal, collé aux fenêtres afin d'évaluer la situation. À première vue, une dizaine de créatures arpentaient encore la rue. Cela était faisable mais risqué. Je n'avais pas le choix.

- Vous restez derrière moi. Restez sur vos gardes et surtout ne vous éloignez pas de moi. C'est compris ? énumérais-je les consignes de sécurité, le visage grave.

- Oui, maman.

- Oui, Charlie.

- Oui, Chalie.

Leurs visages sont concentrés. Leurs yeux exprimaient leur peur ce qui me faisait, un instant, douter de mon choix avant de me reprendre. Nous n'avions plus le choix. Il nous fallait trouver un endroit plus sécurisé et vivable car j'avais la certitude qu'il nous faudrait rester planquer encore un long moment, doutant que l'armée se déploie ici avant un long moment.

- Bien. Allons-y.

J'ouvris doucement la porte et scrutais le couloir. RAS. Nous nous enfoncions alors dans les dédales des couloirs, avec précaution, jusqu'aux escaliers qui menaient au toit. Soudainement, je vis du mouvement dans mon champ de vision. Je braquais mon Beretta devant moi. Une femme d'une cinquantaine d'années sortie de son logement, l'ai apeurée.

- S'il vous plaît, ne me tirez pas, me suppliait-elle.

Je baissais mon arme après m'être assuré qu'elle ne représentait pas un danger pour mes petits. Elle me prit la main, le regard suppliant.

- Laissez-moi rester avec vous, je vous en supplie.

Je la regardais avec intérêt avant de secouer la tête.

- Non. Vous me serais d'aucune utilité et vous nous mettriez en danger.

- Je vous en supplie. Je ne veux pas mourir. Je pourrais vous aider.

Je ricanais d'incrédulité. La femme était petite et avait l'air faiblarde. À première vue, elle devait avoir la cinquantaine. Je ne voyais pas en quoi elle pouvait contribuer à la survie des enfants.

- En quoi ?

- Je pourrais m'occuper des enfants lorsque vous en aurez besoin.

Je baissais le regard sur eux. Il était vrai qu'une nounou ne serait pas de trop lorsque je devrais aller faire les courses. Elle pourrait prendre soin d'eux jusqu'à mon retour. Si je revenais...

- Très bien. Vous pouvez venir mais sachez que mon seul et unique but est de garder en vie ces enfants, lui fis-je comprendre qu'elle ne serait en aucun cas une priorité pour moi en cas d'attaque.

Je poursuivis mon chemin sans attendre, les enfants accrochés à moi. Si elle me suivait tant mieux pour elle, aussi non, cela ne serait pas une grande perte. Ma façon d'agir pourrait en choquer plus d'un mais prendre des personnes en plus était risquer. Ma priorité était les enfants et rajouter des personnes en plus à notre petit groupe nous rendait plus visibles et fragiles aux attaques.

Sur le toit, j'observais de nouveau la rue passante puis la petite impasse entre les immeubles. Par chance, une voiture était garée à cet endroit. Le divin nous avait à la bonne, avais-je pensé avec joie.

- Il y a une voiture juste en bas. Il nous suffit de prendre l'échelle et de monter dans la voiture, les informais-je ; je vais descendre en première pour déverrouiller la voiture puis vous descendraient, d'accord ?

Ils acquiescèrent.

- Vous fermez la marche. Comment vous appelez vous ?

- Marisol.

- Vous comprenez Marisol ?

- Oui...

Je m'accroupis face aux enfants et les regardait dans les yeux, chacun à leur tour.

- Soyez courageux, mes petits, les encourageais-je avant de descendre.

The new beginning of our livesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant