Chapitre 7 : Charlie

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Asheville - 16 Juin 2020 - 13h35

Je ne travaillais pas cette après-midi, j'avais, donc, décider de ne pas mettre Bethany à l'école. Nous avions tant à préparer. Nous partions le samedi qui arrivait et je n'avais pas eu le temps de nous y préparer. Nous allions alors avoir une séance de shopping mère-fille.

- Regarde maman, je veux ce maillot de bain, s'extasia-t-elle en me montrant un petit maillot deux pièces rouges à pois blanc, des petits volants sur les deux pièces ajoutaient une touche année cinquante. Il était très beau.

- Il faut en trouver un à ta taille, mon ange. Celui-ci est bien trop petit.

Elle ne semblait pas m'écouter, trop occuper à regarder tout ce qui lui faisait envie.

- J'aimerais avoir celui-ci aussi.

Un maillot une pièce affichant une de ces héroïnes préférées. Je zieutais le caddie qui débordait déjà.

- Tu sais que nous ne partons que deux semaines, n'est-ce pas ? rigolais-je.

- C'est trop dur de choisir. Tout est trop beau.

- Et je suis sûr que tu serais magnifique dans chacun de ces vêtements mais le but de cette journée est de trouver de jolis habits pour les vacances pas pour refaire ta garde-robe, ma chérie, ricanais-je à son air buté.

Elle balaya l'air de sa petite main, nonchalamment.

- Tu sais pas de quoi tu parles, affirma-t-elle.

Mes sourcils se levèrent, amusés.

- Vraiment ?

Elle continuait à explorer les aller, l'air de rien.

- Oui. Peut-être qu'on aimera tellement être là-bas que tu ne voudras plus jamais en partir, espérait-elle.

Je ne cherchais pas à la contredire pour ne pas effacer cette lueur joyeuse qui faisait briller, intensément, ses magnifiques yeux. Après tout, l'espoir faisait vivre.

Elle était si mature, si indépendante et si parfaite. Je la fixais faire son shopping tel une petite femme et me dis qu'elle avait vraiment grandi. Le temps passait si vite. Un jour, vous avez un petit bébé dans les bras puis trop vite à mon goût, vous avez devant vous, une petite fille et vous pouvez y voir la femme en puissance qu'elle deviendrait. Cela me rendit fière mais mélancolique, également. Je voulais assister à son évolution autant que je souhaitais qu'elle cesse de grandir.

C'est sur cette note nostalgique que je poursuivais mes achats dans différents magasins. Comme je l'avais prédit, Bethany était rhabillée pour toute une année. Les choix n'étaient pas son fort. Elle n'était pas capricieuse. Lorsque je lui refusais quelque chose, elle ne pleurnichait jamais. Cette après-midi, cependant, je ne lui avais rien refuser, quitte à me mettre sur la paille. Je voulais qu'elle est des vacances rêver. Elle les aurait.

Avant de rentrer à la maison, je lui proposais d'aller manger une glace avec Ashley qui m'avait appelé pour qu'on se retrouve, une dernière fois avant son départ pour New York, le lendemain. Bethany exulta lorsqu'elle la vit attablée à une table en terrasse d'un petit café de quartier.

- Tante Ashley.

- Oh ma princesse, viens vite me faire un gros câlin et un bon bisou baveux, s'exclama-t-elle.

Bethany s'exécuta avec plaisir alors que je prenais place à mon tour. Je les regardais discuter à voix basse, comme elles aimaient le faire. Leur relation avait toujours été attendrissante. Elles s'aimaient énormément. J'en étais tant reconnaissante à mon amie de l'aimer si fort.

- Alors prêt au départ et tout déchirer ?

- Tu n'imagines pas à quel point mais je dois avouer que je suis un peu nerveuse. Je joue dans la cour des grands maintenant. Il faut vraiment que j'assure. Je peux pas me louper.

- Tu t'en faits pour rien. Si tu en es là, c'est que tu es faite pour ça, Ash. Les podiums vont te tomber tout crus dans le bec.

Elle fit la moue.

- Mouais. On verra bien.

- Eh tante Ashley, l'interpella Beth ; tu veux voir tout les habits que j'ai choisi pour moi. Je sais que tu vas aimé. J'ai essayais de prendre pareil que les tiens.

Les yeux de mon amie brillèrent.

- Tu veux me ressembler, ma poupée ?

Bethany hocha rapidement la tête.

- Oui parce que tu es trop belle dans tes habits, tout le temps.

- Montre-moi vite tout ça alors.

Je commandais une glace au caramel pour ma fille et un café pour moi alors qu'elle déballer tout sur les genoux de sa tante de cœur.

Lorsque sa gourmandise arriva, elle décida de faire une pause dans sa démonstration et commença à s'empiffrer tel un ogre affamé. Je levais le regard et tombait sur une Ashley, les larmes aux yeux. Je fronçais les sourcils en attrapant sa main.

- Qu'est-ce qu'il y a ? m'inquiétais-je.

- Je vais devoir peut-être vivre là-bas si ça marche pour moi...

- Ce serait génial pour toi, Ash, alors pourquoi cet air triste ?

- Je ne veux pas vous quitter, dit-elle en baissant le regard sur Bethany; Vous êtes ma famille, Charlie. Je vous aime et je ne peux pas vivre sans vous... Je n'assisterais plus autant à son évolution. Je vais manquer beaucoup de choses de sa vie... J'ai l'impression que c'est la dernière fois que je vous vois, Charlie.

- Tu vas obtenir ce pour quoi tu t'es tant battu. Et puis, ce n'est pas la dernière fois que tu nous vois. Si tu crois qu'on peut se débarrasser des Spencer aussi facilement, tu te mets le doigt dans l'œil. Tu connais Skype, ma jolie ?

Elle rigola.

- Je sais que tu as raison mais ça ne sera pas pareil.

- C'est sur. Nous viendrons te rendre visite. New York n'est pas si loin que ça et toi, tu pourras aussi revenir lorsque ton emploi du temps te le permettra.

Elle hocha la tête puis prit une grande inspiration.

- Assez de mélodrame. Profitons seulement du temps que nous avons, souriait-elle faussement.

J'affichais le même sourire qu'elle, en serrant fermement sa main de la mienne tout en priant pour que ses prédictions, concernant nos vies trop pressantes pour avoir le temps de nous voir, soient fausses.

The new beginning of our livesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant