Chapitre 34 : Joaquin

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Almeria - 14 Août 2020 - 14h09

Nous entrions dans le vestibule alors qu'elle semblait très loin d'ici. Je pariais que son esprit été en Amérique. Je ne pouvais que le comprendre. Elle se trouvait loin de chez elle et des siens. Cela devait être insupportable de ne pas savoir ce qu'ils étaient devenus.Je posais une main sur son bras.

- Je ne peux pas savoir, exactement, ce que tu ressens, Charlie, mais sache que je suis vraiment désolé..

- Désolé ? Mais de quoi ? questionna-t-elle en revenant à elle.

- Que tu es eut à subir tout cela en étant aussi loin des tiens.

Son masque d'impassibilité refit surface alors qu'elle reniflait avec dédain.

- C'est la vie. Pourquoi s'attarder sur des choses dont nous n'avons aucun contrôle, répliqua-t-elle en avançant rapidement pour mettre fin à la conversation.

Je suivis ses pas en maudissant ce foutu contrôle auquel elle semblait tant tenir jusqu'à s'en faire du mal. Elle se figea brutalement, si bien que je faillis lui rentrer dedans, lorsqu'elle pénétra dans le salon. Tous, étaient installé sur les canapés et discutaient vivement dans une ambiance bon enfant. Je me plaçais à côté d'elle et vis qu'elle avait fermé les yeux puis elle pivota sur sa droite pour se diriger vers la cuisine. Elle souffrait mais refuser de l'exposer. Cela me rendait malade de ne rien pouvoir faire pour cette femme qui avait sauvé mes fils et avait conquis leur cœurs.

Elle s'était investi d'une mission. Garder en sécurité les enfants. J'allais m'investir de la mienne. Apaiser Charlie. Lui rendre le sourire et faire en sorte qu'elle soit, malgré les circonstances, le plus heureuse possible. Je devais tout à cette femme, ainsi il était de mon devoir de m'accrocher pour que cela se produise. Quitte à la pousser dans ses derniers retranchements.

Ainsi un plan se mit en place dans mon esprit. Je devais tout d'abord l'aider à se sentir à l'aise auprès de mes proches et mes nouveaux amis, puis je creuserais le plus possible en elle pour qu'elle fasse sortir toutes ses émotions, qu'elle stockait en elle, qui allait finir par pourrir de ressentiments et de colère mêler. Elle méritait tellement mieux que ce qu'elle s'autorisait. Derrière son caractère dur et intransigeant, je pouvais déceler un énorme cœur qui ne demandait qu'à transparaître. Elle avait juste besoin d'aide, d'être rassuré, pour qu'il puisse se révéler.

J'observais son dos courber alors qu'elle s'était assise sur une chaise haute de l'îlot. Elle semblait porter tout le poids du monde sur elle. Cela me fendit le cœur. Ma mère se posta près de moi.

- Cette petite est malheureuse.

Je me tournais vers elle. Ses yeux étaient emplis de compassion pour cette jeune inconnue. Cela lui ressemblait bien.

- Oui. Elle ne s'autorise pas d'être heureuse.

- C'est trop triste, Joaquin. Nous devons l'aider. Voir cette petite exposer tant de duretés alors que son visage reflète la douceur est insupportable.

Son regard peiné dévia sur moi.

- J'ai vu ton intérêt pour elle, mon fils, et sache que j'approuve. Elle est exceptionnelle mais cela ne va pas être facile pour toi de l'approcher. Elle est comme un animal sauvage. Il te faudra aller en douceur pour espérer quelque chose d'elle.

Je grimaçais.

- C'est si évident ?

Elle m'adressa un petit sourire en posant sa petite main sur mon bras.

- Je l'avais même senti quand nous avions discuté au téléphone lorsque tu étais bloqué dans le bistrot de John, mon chéri, se moqua-t-elle gentiment.

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