Chapitre 39 : Charlie

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 Sud de la France - 15 Septembre 2020 - 13h33

Cela faisait des jours que nous étions sur la route, nous relayant au volant afin que l'autre puisse profiter de quelques heures de sommeil. Nous avions dépassé la frontière Espagnole et entrée en France depuis plusieurs heures. Les enfants supportaient de moins en moins ces conditions de vie alors que nous nous enfoncions aussi profondément dans la végétation. Nous voulions être sûr de ne pas se laisser surprendre. Nous savions que nous avions beaucoup de chance d'être encore en vie et n'accordions pas cela à la chance mais plutôt à notre instinct de survie, ainsi nous la laissions nous guider.

Avant de quitter les derniers villages, sur notre passage, nous avions dévalisé au maximum les petits commerces alimentaires qui défilaient devant nous. Nous savions qu'il nous serait impossible de revenir sur nos pas pour aller chercher de la nourriture ainsi nous avions fait le stock de denrée non périssable avant d'être obligé de chasser et cultiver pour nous nourrir. Nous étions à la recherche d'une terre reculer et vierge de civilisation possédant un cours d'eau à proximité ainsi nous savions que très bientôt, il nous faudrait laisser les véhicules derrière nous pour nous terrer en des contrer bien plus sûr.

Je jetais un coup d'œil sur la banquette arrière. Bethany, Rory et Tate mangeaient tranquillement alors que Marisol avait sombré depuis plus d'une heure. J'avais réclamé le silence afin de ne pas perturber son sommeil. Elle s'obstinait à vouloir veiller en même temps que moi afin de pouvoir me faire la conversation. Je n'aurais jamais pensé trouver en quittant mon pays pour ses vacances qui avait tourné au cauchemar, une amie telle qu'elle. Elle semblait me vouer une amitié à toutes épreuves et je ne pouvais que m'en sentir chanceuse.

Sur la place du mort, Joaquin dormait également. Il avait enfin cédé, la veille au soir, après une dispute salée car il refusait de me laisser le volant. Il voulait jouer à l'homme des cavernes et tout gérer seul mais il avait enfin compris que cela était impossible. Après trois jours de conduite non stop, il avait failli s'endormir au volant. Il s'en était voulu et m'avait laissé la place du conducteur. Il était si obstiné à me prouver qu'il était capable de nous sortir de là, seul. Je devais avouer que cela était chevaleresque de sa part mais il était hors sujet. Nous devions former un groupe solide et uni. Or, il avait voulu se la jouer perso, ignorant les dangers que cela engendrait.

Je détournais le regard de son beau visage qui ombrait par une barbe noire, nous donnant l'aspect d'un barbare... un barbare, tout à fait sexy, je devais l'avoué.

Mes sentiments pour cet homme commençaient, doucement, à devenir incontrôlable et lui, s'en amuser. Je pouvais lire dans ses yeux le désir que je lui inspirais. Cela me flattait grandement. Mais au-delà du désir, j'y entrevoyais un intérêt d'un autre teneur. Nous n'avions plus reparlé de ce qui naissait entre nous mais il ne manquait jamais l'occasion de déposer ses lèvres sur les miennes, ou alors de poser sa main sur ma cuisse. Bien plus que les mots, ses gestes parlaient pour lui et même si cela me coûtait, je ne pouvais nier mon contentement de le voir aussi entreprenant envers moi.

Une forte inspiration me parvint, me sortant de mes pensées. Je zieutais sur le siège passager pour le surprendre en train de se passer une main sur le visage. Son regard vert émeraude s'arrêta sur moi avant de m'offrir un sourire ensommeillé.

- Bonjour ma beauté.

- Salut.

Je reportais mon attention sur la route en pointant du doigt la boîte à gant.

- Il y a un encas qui t'attend là-dedans.

Tel un lion affamé, il se jeta sur les petits gâteaux préparer par sa mère, avant notre départ, et les engloutis en quelques secondes alors que j'entrepris de prendre un chemin de traverse perdu entre les collines que nous sillonnions depuis une bonne heure.

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