Chapitre 48 : Joaquin

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Île Saipan - 19 Septembre 2020 - 07h56

Je parcourais les couloirs, à la recherche de leur chambre. Cela faisait plus de deux heures que je ne les avait pas revus. Cela m'inquiétait.

Je me stoppais, brutalement, lorsque Lorenzo apparût au fond du couloir. Je l'interpellais.

- Lorenzo, l'appelais-je.

- Ah, Joaquin. Tu vas bien ?

- Tu n'aurais pas vu Charlie et les enfants ? demandais-je faisant fis de sa question.

- Ils sont dans la chambre quatorze.

Rassurer, je pris le chemin des chambres comportant les numéros en dizaine en remerciant mon ami.

Devant la porte, fermée, je pris une grande inspiration. Tous les examens que nous venions de subir avaient été éprouvant, surtout la visite chez madame Perrier. Je ne savais pas comment j'allais retrouver Charlie. Lorsque j'étais sorti du bureau de la psy, j'avais eu besoin de m'isoler afin de récupérer de cette analyse poussée de la femme. En serait-il de même pour ma guerrière ?

Je toquais deux coups sur la porte avant de l'ouvrir. Elle était allongée sur son lit, les yeux plantés sur le plafond. Elle était seule. Nous attendions toujours nos résultats pour pouvoir accéder à l'île, j'espérais que cela ne serait pas trop long car j'avais plus envie que jamais de me retrouver en famille, seul, et en paix, ce que nous obtiendrons, a priori d'après les dires du personnel de cet hôpital improvisé. Elle releva la tête pour m'observer puis tendit le bras vers moi. Je m'empressais d'attraper sa main que j'embrassais rapidement.

- Comment vas-tu, ma guerrière ?

- Je vais bien. Je vais même très bien... et toi ?

- Je vais bien aussi. Où sont les enfants ?

- Avec ta mère.

Le silence s'installa et s'étira quand elle se mit à caresser du bout des doigts mon avant-bras. Ses mouvements étaient longs et doux. Des frissons me parcoururent. Ses yeux me renvoyaient le même désir qui m'embrasais les veines.

Nous étions enfin seuls. Nous étions enfin en sécurité. Nous étions enfin ensemble.

C'était sur cette prise de conscience que je m'abaissais, encadrais son visage de mes mains et l'embrassais à pleine bouche. La dévorant comme mon instinct me le dictait. Elle passa son bras autour de mon cou pour me coller à elle. Elle effleura, de ses ongles, mon dos, sous mon tee-shirt, m'enflammant un peu plus. Je me relevais et fis passer celui-ci, au-dessus de ma tête pour le jeter au loin puis repris sa bouche, que j'explorais à ma guise. Elle m'enjoignait à m'allonger près d'elle, ce qui facilitait mes mouvements lorsque j'entrepris de parcourir son corps de mes mains avant de lui retirer de débardeur pour qu'il atterrisse au même endroit que le mien. Je la relâchais et la scrutais avec tout l'amour que j'éprouvais pour elle.

- Je t'aime, Charlie.

Son souffle se coupa. Elle resta silencieuse. Je le savais. Elle n'était pas prête à me répondre. Je savais, néanmoins, qu'elle m'aimait en retour. Cela était tout ce qui comptait. Je fis descendre son pantalon blanc, doucement, lui laissant le choix de refuser, ce qu'elle ne fit pas. Elle me regardait, les yeux brillants d'excitation. Je balançais celui-ci dans un coin, les yeux rivés sur son entrejambe découvert. Elle ne portait pas de culotte. Mes yeux remontèrent sur son visage.

- Pas de culotte, ma guerrière ?

Elle haussa les épaules.

- Droit au but, le coureur, me pressa-t-elle.

Plus exciter qu'un diable, je me déshabillais rapidement et me jetais sur elle alors qu'elle gémissait d'impatience lorsque j'enlevais mon boxer.

- On prendra notre temps pour le second round. Là, j'ai besoin de toi, mi amor, prévins-je en constatant qu'elle était trempée de désir pour moi.

Je me glissais en elle sous ses plaintes de plaisir et l'embrassais comme si ma vie en dépendait. La sensation de son corps s'accommodant au mien était au-delà de mes attentes. Cela était si délicieux que je ne pus me contrôler bien longtemps. Mes vas et viens se firent saccader et brutaux alors que ses complaintes se firent plus bruyantes. Je posais mon front contre le sien afin de l'observer de tout mon soûl. Elle était infiniment belle ainsi. Les yeux et la bouche entrouverts, haletante, tentant de cacher l'effet que ma queue lui procurait. Je grognais dans un gémissement de plaisir lorsqu'elle posait les yeux sur moi. L'étincelle d'amour et de fièvre que je pouvais y lire dans ceux-ci faillit me faire venir trop tôt. Je n'étais pas prêt à la lâcher. Je voulais vivre et mourir comme cela, en elle. Les parois de son vagin se contractèrent violemment autour de moi, m'enserrant tel un étau alors que ses yeux se révulsèrent sous la jouissance. Mon propre orgasme me prit de cours alors que des petits points noirs apparurent devant mes yeux. La fatigue, la faim et l'effort produit par notre union eurent raison de moi alors que je savourais encore l'orgasme, le plus fabuleux que j'avais eu. Je m'effondrais sur elle, de tout mon poids. Je savais que je l'écrasais alors que j'essayais de me déplacer sur sa gauche mais cela me fut impossible. Je ne parvenais plus à bouger un seul muscle. Elle ne semblait pas sans plaindre. Je restais ainsi jusqu'à ce que je récupère.

Je glissais sur le côté après trois bonnes minutes de récupération et la pris dans mes bras. Je gardais, difficilement, les yeux ouverts mais m'y efforçais. Je levais la main sur son visage et caressais sa joue de mon pouce. Je l'aimais tellement. Je l'aimais pour être aussi courageuse, combative, douce, intelligente, drôle, caractérielle, passionnée et aimante. Je l'aimais pour Rory, Tate et Bethany. Je l'aimais pour les enfants qu'elle me donnera, dans un prochain avenir. Je l'aimais pour ses beaux yeux qui me scrutait avec une émotion qu'elle ne parvenait pas encore à dévoiler à voix haute. Je mesurais le tournant qu'avait pris ma vie dans ce désastre. Dans l'apocalypse, j'avais trouvé le bonheur. Quel paradoxe merveilleux. Elle était un paradoxe merveilleux. Bethany et Charlie étaient nôtre et semblaient en être heureuses mais c'était nous, les chanceux. Ces adorables américaines avaient conquis nos cœurs blessés et les avaient réparé pour les adorer comme seul, elles savaient le faire.

Dans cet enfer, j'avais gagné une femme et une mère pour mes fils et une fille que j'aimais si fort. Comment regretter ces évènements passés dans ces conditions ?

Impossible.

The new beginning of our livesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant