Chapitre 47 : Charlie

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Île inconnu - 19 Septembre 2020 - 05h22

L'hélicoptère s'était posé en douceur, dans un bruit assourdissant, alors qu'un homme en treillis, bien plus âgé que le caporal Cartier, assis face à moi, approchait en se courbant.

- Aller, aller, aller, descendez, gueula-t-il pour se faire entendre, avec empressement.

Nous obéissions rapidement alors que nous fûmes encadrés par une dizaine de militaires. Ils semblaient sur le qui-vive, en nous regardant comme si nous étions l'ennemie. Ils se méfiaient, ce qui était compréhensible. Ils nous menaient vers un bâtiment en béton et nous firent entrer. Nous débauchions sur une immense salle blanche, éclairé artificiellement. Des hommes en combinaison complète blanche s'agitaient ici et là. Des médecins, en conclus-je. Nous allions devoir passer une batterie d'examen afin de les rassurer. Si cela nous permettait d'accéder à la populace, je n'y voyais aucun inconvénient.

- Vous allez passer devant des médecins. C'est la procédure, confirma le gueulard à mes pensées.

Les enfants prirent peur en voyant ces hommes en combinaison. Il était vrai qu'ils pouvaient être impressionnants.

- Je tiens à rester auprès de mes enfants. Ils ont peur, fis-je valoir.

Le militaire baissa les yeux sur eux, puis hocha la tête.

- Je comprends, madame. Je vais en informer le responsable de ce pas, acquiesça-t-il en se dirigeant au fond de la salle.

Je me baissais pour enlacer les enfants lorsqu'un médecin arriva.

- Prenez vos affaires et suivez-moi, ordonna-t-il à Joaquin.

Je le regardais avec inquiétude. Après tout, nous ne savions rien de ces hommes, ni des examens qu'ils comptaient nous faire passer. Il passa sa main sur ma joue dans un sourire qui se voulait rassurant.

- On se retrouve tout à l'heure, ma guerrière.

Il suivit le médecin. Je le suivais des yeux jusqu'à ce qu'il disparaisse de mon champ de vision. Un autre homme s'approcha, puis un autre. Ainsi chacun de nous furent pris en charge, les enfants et moi en dernier. Le docteur à notre charge, nous installa dans un coin de la salle. J'installais mes petits sur le lit d'hôpital.

- Savez-vous en quoi vont consister ses examens, mademoiselle ?

Je secouais la tête, trop épuiser pour discuter.

- Non.

- Je vais examiners vos yeux, votre bouche, vos oreilles, vos articulations. Ensuite, il vous faudra vous mettre en sous-vêtements afin que je puisse constater que vous ne posséder pas de traces de morsures et enfin, je vous prélèverais du sang. Pendant que nous l'examinerons, vous allez tous passer devant Madame Perrier, une psychologue. Nous devons évaluer votre état mental afin d'assurer votre bien-être.

Je renâclais.

- Ou plutôt pour vous assurer que nous ne seront pas des éléments perturbateurs.

Il ricana.

- Vous êtes intelligente. Cela n'est pas étonnant que vous soyez encore en vie. Vous avez raison mais votre bien-être nous importe également.

Perplexe, je lui lançais un regard goguenard. Malgré la visière, je pus apercevoir un sourire en coin avant qu'il ne s'éloigne pour rejoindre une tablette où était disposé thermomètre, languette, stéthoscope, tensiomètre et seringue.

- Ça va aller, mes trésors. Le monsieur va faire ce qu'il a à faire et ensuite vous pourrait aller dormir.

- J'ai peur, pleurnicha Tate en tendant ses bras vers moi.

- Tout va bien se passer. Je ne laisserais jamais personne te faire du mal, d'accord ?

Il hocha la tête. Le médecin revint vers nous.

- Alors par qui je commence ? demande-t-il d'une voix qu'il tentait d'adoucir.

- Commencez par lui, dis-je en montrant Tate.

Il leva un sourcil derrière son casque antiradiation.

- Il est terrifié. Voir les autres passer avant lui, ne fera que lui faire plus peur, expliquais-je lorsque je sentis le jugement de son regard posé sur moi.

- Très bien.

Une demi-heure plus tard, les larmes, enfin sèches, des enfants, causé par la prise de sang, nous attendions notre visite auprès de la dite madame Perrier.

- Mademoiselle Spencer ? C'est à vous.

Je me levais.

- Venez les enfants, les entraînais-je avant d'être coupé dans mon élan.

- Désolée, mademoiselle Spencer, mais ils ne peuvent pas vous suivre. Vous devez être seule avec la psychologue.

- Il est hors de question que je les laisse seuls, m'énervais-je.

L'infirmière, qui s'était jusque-là, montrer très douce, compris mon inquiétude.

- Voulez-vous que j'aille chercher quelqu'un de votre groupe pour veiller sur eux ?

- Qui est disponible ?

Elle baissa le regard sur sa fiche.

- Le couple Alvarez, le couple Mora, Madame Cortez... énuméra-t-elle, me faisant crisper à cette dernière.

- Emmenez-les à leurs grands-parents, s'il vous plaît, m'adoucissais-je.

Elle hocha la tête, compréhensive. Elle tendit la main vers les enfants.

- Allons voir comment vont vos grands-parents, voulez-vous ?

Ils me lancèrent un regard, perdu. Je les enjoignais à la suivre d'un mouvement de tête et ils partirent derrière un rideau blanc, à l'autre bout de la pièce. Je me dirigeais alors vers la pièce, à la porte fermée, devant moi. À l'intérieur, un bureau sommaire prônait au milieu de la pièce. Une femme, à l'allure élégante, me regardait avec bienveillance.

- Installez-vous, mademoiselle Spencer.

Je pris place sur la chaise face à elle alors qu'elle baisait son regard sur le dossier contenant toutes mes informations. Je fis naviguer mon regard entre celui-ci et la blonde, qui me rappelaient tant Ashley. Elle releva la tête, un sourire accrocher aux lèvres, et commença l'entretien.

- Je vois que vous êtes Américaine.

- En effet...

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