Adalheidys 1. Le Dernier Né [COMPLÈTE]

36. 1 Une mort pour les sauver tous: Les Cendres de la Paix

Cela faisait déjà trois longues journées que Jaryd et Kelyah marchaient en direction de la Vallée des Éphémères. La route qu'ils avaient emprunté était entièrement recouverte par la neige, il était donc très difficile de savoir réellement si ils suivaient belle et bien une route ou si ils ne faisaient que tourner en rond. De plus marcher dans la neige pendant des jours les avaient exténué et ils avaient du mal à sentir leurs extrémités. Fort heureusement pour eux, ils traversaient deux immenses chaînes de montagnes, ce qui empêchait les grands vents glacées de souffler à grande force et donc d'accroître leur mal-être. Mais comme tout, dans les terres enneigés du Nord, était à double tranchant, cela amenait à un autre problème, ils n'avaient aucune idée d'où ils se trouvaient ni même d'où ils allaient réellement. Tout ce qu'ils savaient c'est qu'ils se dirigeaient vers l'Est, mais ils pouvaient très bien avoir déjà dépassé leurs destination comme y être dans à peine une heure.

Soudain face à la situation désespérée des deux compagnons, la chance leurs souri, une immense caverne se présentait là. Sans plus attendre, ils accélérèrent la cadence, pressé de se sentir protégé par la douce chaleur de la caverne. Après quelques minutes d'effort, ils arrivèrent à l'abri du froid, de la neige mais aussi de la fatigue.

En pénétrant dans la caverne, ils furent subjugués par ce qui se trouvait devant eux. L'intérieur de la caverne était gigantesque, un peu comme si une immense vallée avait été taillé dans la roche de ces chaînes de montagnes. L'entrée de la caverne apparaissait être une sorte de promontoire et une allée rocheuse permettait de descendre en contrebas. A l'inverse de l'extérieur enneigé où la faune et la flore se battaient sans cesse pour leur survie, ici, à l'intérieur de la caverne la vie semblait s'épanouir. Des plantes étranges et inconnues s'y développaient, comme du lierre dévoilant des fleurs aux pétales jaunes et rouges enroulant les stalactites et descendant comme les lianes d'une jungle jusqu'à un lac cristallin. Face à cette vision paradisiaque Jaryd et Kelyah décidèrent de prendre une pause bien mérité dans cette somptueuse caverne. Ils installèrent donc un petit campement aux abords du lac, une tente artisanale fait avec les moyens du bord, des bouts de bois et le manteau de Jaryd comme toit de tente enfin un petit feu pour se réchauffer avec quelques morceaux de bois trouvés sur le trajet. Jaryd décida même de faire un petit plongeon dans l'eau du lac, non seulement il n'avait pas pris de bain depuis plusieurs jours mais en plus de cela l'eau semblait être chauffée naturellement. En y pénétrant, il sentit tous les muscles de son corps se détendre, il insista pour que Kelyah le rejoigne, ce qu'elle fit au bout de plusieurs minutes. Chacun profita de ce moment de calme pour reprendre des forces sans penser à l'avenir incertain qui les attendaient dehors. Une fois la baignade terminée, ils prirent soin de se nourrir puis décidèrent de se reposer, une bonne nuit de sommeil leur permettrait d'affronter le froid glacial de l'extérieur.

Cependant il était compliqué de s'endormir dans un endroit si mystérieux. Comment un tel endroit pouvait-il exister était la question qu'ils se posaient tout deux. Alors que la lune commençait à se réveiller, des lucioles se mirent à apparaître, le spectacle qui se présentait devant eux fut magique. Elles tournoyaient dans l'ombre d'une cascade, de la douce brume du lac au plafond rocheux éclairant toutes choses dans leurs sillage. Il n'y avait plus de doute cet endroit était une parenthèse presque irréelle dans leur périple.

Kelyah en profita pour dire à Jaryd qu'elle n'imaginait pas que le suivre pourrait lui permettre de voir de telle merveille et elle ajouta :

— Tu sais où je suis née, ma mère avait l'habitude de me conter des histoires avant de m'endormir. Et ma préféré était celle sur les Cités des Shoumfrata. De nos jours disparus les Shoumfrata étaient autrefois un peuple indigène qui vivaient de la chasse et de la cueillette, on dit qu'ils étaient en lien avec les esprits sauvages et que ces esprits les aidaient dans les moments difficiles. Ils avaient construit d'immenses cités au cœur même des montagnes qui étaient des reflets de la Vallée des Esprits que les Shoumfrata voyaient dans leur rêves. Ces cités sont aujourd'hui recherchées par les archéologues et les chambellans de Jumétoiles car elles recèleraient les plus grands secrets de ce peuple.