Chapitre 8 : Le Lycée

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~ Delyth ~

Cinq minutes auparavant, Delyth avait juré combattre tous les petits cons qui oseraient se montrer désobligeants. Elyana, quant à elle, s'était promis de ne plus jamais se laisser insulter. Tout cela, une poignée de minutes plus tôt. Pourtant, un groupe masculin composé d'humains venaient de les siffler et de rire comme des crétins sans être arrêtés par quiconque.

Les filles répondirent par un simple et commun regard en coin, insufflant tout le mépris qu'elles ressentaient pour ce genre d'individus. Quand ils furent hors de vue, Delyth reprit son sourire. Ils n'en valaient même pas la peine, ce n'était pas drôle de rabaisser ces personnes qui probablement avaient déjà conscience de leur bassesse. 

— Aron ! hurla Delyth sans prendre soin de modérer son volume sonore. You-hou, Aron !

Le Vampiris roula des yeux avant d'accourir. Non qu'il souhaitait réellement se mêler au duo mais il voulait stopper les cris de la petite nouvelle qui n'avait pas sa langue dans sa poche.

— Je viens de dire quoi ? menaça-t-il entre ses dents camouflées derrière un faux sourire.

— Tiens, fit Delyth en lui tendant un sac à dos blanc.

— Quoi, tu me prends pour ta mule ? plaisanta-t-il. Le harcèlement scolaire, ce n'est pas trop le truc de ce lycée, tu sais.

Désespoir et agacement s'emparèrent de la jeune femme. Plusieurs élèves suivaient leurs échanges avec intérêt, elle en profitait un peu.

— Non, je te prends pour un gentleman. C'est le sac d'une femme enceinte et fragile et tu refuses de l'aider, aller, il pèse une tonne. Tu veux pas avoir sa mauvaise santé sur ta conscience, hein ?

— Delyth, c'est bon. Je peux le porter.

— Je refuse ! Toi, fit-elle en désignant Aron, tu vas finir par m'aider de toute façon. Si tu préfères, tiens, voilà mon sac. Je porterai celui d'Elyana.

Elle laissa glisser son sac le long de ses bras et il s'écrasa lourdement au sol. Avec agilité, elle passa les lanières du sac blanc sur ses épaules.

— Pourquoi t'écouterai-je ?

— Pour une excellente raison. Tu sais, parmi tes amis, je pense que tu ne veux que personne n'apprenne le petit secret que tu souhaites désespérément cacher.

S'approchant comme une panthère, elle s'avança jusqu'à pouvoir chuchoter à son oreille :

— Il me suffirait d'une seule goutte de mon sa-

— Wow, compris, j'obéis ! cria Aron, aussi blanc que les murs du couloir.

Avec un sourire malicieux, Delyth lui tendit le bagage. Puis, elle reprit le bras de son amie sous le sien en se dirigeant vers la vie scolaire.

*****

Tous les lycées se ressemblaient, voilà le constat que Delyth se faisait de sa matinée. Peut importe qu'une école soit peuplée de Monstres, que le secrétaire de la vie scolaire soit une Goule et que son professeur principal ait plus de soixante-dix ans en plus de ne pas être humain non plus.

Comme partout ailleurs, elle pouvait voir les clichés abonder dans tous les recoins. Il n'y avait qu'à observer les élèves. Ceux qui se prenaient pour des stars marchaient la tête haute dans les couloirs, saluant des amis tous les deux mètres. Quelques-uns, des introvertis réservés, lisaient assit en tailleur dans un renfoncement de mur.  Entre les deux, il y avait tout un monde, une ribambelle d'identités toutes uniques qui fleurissaient. Pourtant, d'une vue extérieure, ces personnes paraissaient d'une banalité sans nom.

Monstres - Tome 2 : SuccubusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant