Chapitre 17 : Le Trio de Choc

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Lors de la pause déjeuner, un visage clair et parfait apparut quand Delyth referma son casier, la faisant sursauter de surprise. Ses yeux d'onyx étaient plissés et sa bouche affichait un petit sourire suffisant.

- Aron, que me vaut ce plaisir ?

Le jeune homme souriait, charmant, et repoussa une mèche noire de devant ses yeux.

- Je viens pour la dose quotidienne, chère amie. Tu sais, pour devenir accro à toi.

- Sans vouloir me vanter, tu sembles déjà à moitié accro.

- C'est à moitié vrai, susurra-t-il.

Cette fois-ci, comme Delyth n'avait plus besoin d'énergie, ils utilisèrent une méthode différente pour qu'elle lui donne une goutte de son sang.

- Ce serait bien plus pratique avec un baiser, souffla Aron dans le creux de son cou, alors qu'ils étaient à peine cachés derrière la porte du casier.

- Je me croirais comme l'une de ces midinettes dans les films clichés sur les vampires, ria Delyth.

Elle grimaça quand il enfonça la pointe d'une de ses canines dans sa peau mais une seconde plus tard, il lécha la plaie et s'éloigna. Pendant quelques instants, il eut une expression de pure extase, les yeux fermés et la tête légèrement penchée en arrière. Il savourait l'instant et la présence de cette goutte de sang, qui devenait son quotidien.

- J'ignorais que tu étais l'un des sang-purs pouvant guérir de son sang, murmura Delyth en réalisant que sa micro-blessure était déjà résorbée. Enfin, du coup, là c'est avec ta bave...

- Oh, tu sais, pour une aussi petite coupure, tout Vampiris en serait capable ! Moi, j'ai un pouvoir de guérison vraiment très limité.

Delyth était pourtant habituée à sa nature vantarde et fut étonnée de le voir aussi modeste en parlant de ses capacités. Quand elle lui fit remarquer, celui-ci avoua qu'il s'agissait probablement d'un effet secondaire d'avoir ingéré son sang. En l'ingérant, il pouvait avoir une certaine emprise sur elle mais en contrepartie, il devenait plus faible face à elle. Cela allait de la difficulté à lui mentir jusqu'à se sentir obligé de la protéger.

Ils discutèrent encore jusqu'à ce qu'Elyana, qui avait fini de ranger ses affaires et les attendait au bout du couloir, ne s'impatiente.

- Vous avez fini de roucouler ? s'écria-t-elle. Ma fille meurt de faim !

Réussissant à les culpabiliser un tantinet, Delyth claqua la porte de son casier et la rejoignit.

- Roucouler, sérieusement ? La prochaine fois, tu nous appelleras tourtereaux ?

- Peut-être bien, si ce genre de mots ringards peuvent te faire venir plus rapidement. D'ailleurs... que se passe-t-il exactement, entre vous deux ?

- Rien, pourquoi ?

- Je ressens comme une sorte de lien, entre vous deux. Comme un attachement mutuel, sauf que c'est complètement différent de ce que je ressens des relations de couple que j'ai pu observer...

- Nous ne sommes pas en couple, réfuta Delyth.

Elyana hocha la tête.

- Je sais, mais votre relation me semble d'autant plus bizarre.

Haussant les épaules dans une position de parfaite innocence, Delyth et elle se rendirent au réfectoire. La dernière fois, elles avaient eu droit à au moins quatre ou cinq insultes et remarques bien placées au cours de leur repas. Mais aujourd'hui, elles devaient se rendre à l'évidence : leurs harceleurs humains avaient cessés leurs brimades.

Monstres - Tome 2 : SuccubusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant