Metal Queen - Tome 1

- 7 Novembre 2009 - 15h26 -

Après ce bon moment dans la boutique de musique, Chris et Alex nous emmenèrent dans un café à quelques magasins de là. L'air était frais mais il n'y avait pas de vent et le soleil brillait. Chacun prit place autour d'une table en terrasse et, par le plus pur des hasards, je me retrouvais entre Louna et mon ami guitariste. Mon frère ne pouvait se détacher de sa bien-aimée, si bien que leurs chaises étaient toutes proches et leurs doigts entrelacés.

Mes deux camarades s'allumèrent une cigarette et en proposèrent aux autres. Je refusai poliment, tout comme Yoann, mais les deux frangines acceptèrent. Abasourdie, je regardai Louna allumer sa clope. Cette petite peste ne m'avait même pas dit qu'elle s'était mise à fumer !

— Louna Mélissa Jacqueline Ledoux ! grondai-je.

— C'est bon, c'est occasionnel, grogna mon amie.

— Mais c'est pas le problème !

— Alors quoi ? demanda-t-elle avec impatience.

— On se connaît depuis... Bah depuis toujours en fait ! C'est pas un truc dont t'aurais oublié de me parler, à tout hasard ?

Elle leva vivement les yeux vers moi, l'air étonnée.

— Genre ! T'es sérieuse ? Je te l'ai pas dit ?!

— Même pas, traîtresse ! crachai-je en me retenant de sourire. T'sais quoi, t'es plus ma copine ! Maintenant j'ai de nouveaux amis et ils sont gentils, eux ! lançai-je.

J'éloignai ma chaise de celle de mon amie et ce geste me rapprocha immanquablement d'Alex. Comme tous les autres, le guitariste riait de notre petite scène et il posa son bras sur le dossier de mon siège avec nonchalance. Le serveur choisit ce moment pour venir prendre notre commande. Orangina pour certains, cafés pour d'autres, et du thé à la menthe pour Louna et moi.

Une fois le serveur disparu, mon amie attaqua de nouveau.

— Allez ! Boude pas, ma chérie ! Je paye tes consos jusqu'à Noël pour me faire pardonner !

Je lui jetai un coup d'œil et fis mine de bouder, avant d'éclater de rire en lui tendant ma main, paume vers le haut.

— Marché conclu, connasse ! lançai-je alors qu'elle m'en claquait cinq.

— Chouette ! Viens faire le câlin de l'amitié !

Elle sourit de toutes ses dents et tendit les bras vers moi. J'imitais son geste mais me retrouvais soudain coincée dans ma chaise. Alex avait passé son bras autour de mon cou et me bloquait contre lui dans une étreinte douce mais ferme.

— Ah non, c'est mort ! déclara-t-il. Pas de girouettes parmi mes potes, Mya. T'y es, t'y restes !

— Hey ! Bas les pattes de ma copine ! grogna ma sœur de cœur.

— Bon, je sais que je suis absolument géniale, comme fille, lançai-je en en faisant volontairement des tonnes, mais vous allez pas vous battre pour moi, quand même ! Vous êtes tous mes potes, bande d'idiots !

— C'est vrai ça ? demanda Alex en me lançant un regard suspicieux.

— Mais oui ! m'exclamai-je.

— OK. Mais je te lâche que si tu me fais un bisou, décréta-t-il en tapotant sa joue du bout de son index.

J'eus beau lever les yeux au ciel en riant, je me sentis rougir en approchant mes lèvres de son visage. Je posai une main sur son autre joue et lui fis un bisou bien bruyant dont j'avais le secret. Sa barbe naissante gratta un peu mes lèvres, mais sa peau sentait terriblement bon.

— Là ! C'est bon ? Tu vas pas nous faire du boudin ? demandai-je en m'éloignant.

— C'est bon, déclara Alex en souriant comme un bienheureux.