Metal Queen - Tome 1

- 13 Août 2012 - 11h35 -

Après le petit déjeuner, tout le monde était retourné dans sa chambre pour se préparer à aller à la plage. Léo nous avait concocté des sandwichs à l'aspect plutôt savoureux, et nous comptions bien nous installer sur le sable chaud pour les déguster.

Il faut savoir que tous les matins, Louna tendait le dos. Chris avait beau l'aimer comme un fou, elle n'en était pas moins devenue la cible préférée de ses blagues foireuses et autre guet-apens douteux. Et ce matin-là ne fit pas exception. Je terminais tranquillement de m'habiller lorsque j'entendis quelqu'un crier « poule ! », puis un énorme « splatch » suivit de très près pas une litanie de jurons aussi fleuris les uns que les autres. Je me retournai vivement et découvrit ma meilleure amie trempée, plantée à l'entrée de ma chambre. Ce que Chris n'avais pas calculé, c'est que notre baie vitrée était ouverte. L'eau était donc rentrée et avait inondée une bonne partie de la pièce.

Exaspérée par tant de gaminerie — mais aussi un peu amusée, ne nous le cachons pas — je sortis dans le jardin et y trouvai tous les garçons, y compris Richard, accoudés au balcon de la chambre de notre batteur. Louna continuait de leur crier après et les rires redoublèrent.

— Aaah ! soupira Chris, l'air extatique. J'aime l'odeur des nichons mouillés le matin !

Ma sœur de cœur, qui n'était déjà pas à prendre avec des pincettes à cause de ses règles qui venaient d'arriver, cria de plus belle.

— Putain, mais t'es pas bien ? T'as trop regardé American Pie, mon pauvre !

En haut, ils étaient tous bidonnés.

— Tu crois vraiment que c'est drôle ? continua mon amie.

Et après ces mots, la politesse quitta définitivement Louna. Elle l'insulta en débordant soudain d'inventivité, ce qui n'arrangea rien du tout. Alix toqua soudain à la porte avant d'entrer.

— Qu'est-ce qu'il se passe ? m'interrogea la nouvelle venue.

J'eus toutes les peines du monde à ne pas sourire et lui expliquais que Chris avait jeté un seau d'eau sur la tête de sa petite-amie, et que cette dernière n'avait pas vraiment apprécié la blague. La petite brune ne put se retenir de glousser, ce qui m'acheva. Nous partîmes dans un fou rire colossal et Louna nous fusilla du regard avant de tourner les talons pour aller se changer. Je savais qu'elle ne ferait pas la gueule bien longtemps et la laissais donc partir sans rien ajouter.

Une fois tout le monde calmé et ma sœur de cœur fin prête, je pris la tête du convoi avec Alex. Notre batteur resta à l'arrière pour câliner sa dulcinée, histoire de se faire pardonner. À l'exception de Léo, qui s'était fait une charmante amie et comptait bien profiter des quelques jours qu'il nous restait pour conclure avec elle, nous étions tous présents.

 — Ch'est quand même dommache de pas mancher afec notre chef cuistot, postillonna Florian, la bouche encore remplie de pain.

Installée sur sa serviette à côté de lui, Alix lui asséna une claque derrière la tête.

— On parle pas la bouche pleine, abruti !

L'intéressé lâcha un petit « aïe » et se frotta le crâne. Il lui adressa un regard noir qu'elle ignora superbement.

Le déjeuner terminé, nous avons bronzé le temps de digérer avant d'aller nous baigner. Évidemment, le moment de détente se termina en bataille d'eau et c'est essoufflé que chacun retrouva sa serviette pour s'y effondrer. Assis l'un à côté de l'autre, Chris et Alex commencèrent à se remémorer leur enfance et nous racontèrent les quatre cents coups qu'ils avaient fait au fil des années.

Installée au creux des bras de mon bien-aimé, je caressais distraitement son tatouage recouvert de crème solaire. Si celui qu'il devait se faire suite à ce pari stupide n'était pas encore encré sous sa peau, le rendez-vous avec le tatouer était néanmoins prit pour les trois garçons. Le passage à l'acte était prévu pour Octobre. De mon côté, je n'avais pas attendu pour retourner au salon et passer à de plus grands écarteurs. J'étais passé de deux à trois millimètres fin Janvier, puis à quatre une semaine plus tôt. Et je ne comptais pas m'arrêter là.