Metal Queen - Tome 1

- 30 Août 2010 - 22h01 -

— T'as joué un jeu dangereux, releva Alex en fermant la porte derrière moi.

Sa voix se voulait menaçante, mais je savais très bien ce que je risquais. J'en rêvais, même !

Sauf que là, sous la lumière crue de l'unique ampoule accrochée au plafond de la chambre, complètement exposée à ses grands yeux verts qui glissaient sur mon corps et me détaillaient d'un air sauvage, je pris peur et perdis tout mon courage.

— Je sais pas ce qu'il m'a pris. On ferait mieux de dormir.

Honteuse, je baissai les yeux, qui se posèrent malgré eux sur son jean tendu par le désir que j'avais provoqué en lui. Le remord m'accabla. Doucement, Alex avança vers moi pour prendre mon visage en étau entre ses grandes mains.

— C'est ta première fois ? me demanda-t-il, son regard profondément plongé dans le mien. Je veux dire, pas seulement avec moi...

Honteuse de ne pas lui en avoir parlé plus tôt, je hochai doucement la tête.

— Pour moi aussi, si ça peut te rassurer.

Ses traits étaient tout à coup très sérieux. Si je m'étais posé la question quelques mois plus tôt, cette idée m'avait vite parue stupide. C'est pourquoi je fus surprise par sa révélation.

— Je te crois pas, dis-je sans en être sûre.

Je reculai lentement pour regagner ma liberté de mouvement. Ses bras retombèrent mollement le long de son corps et il me scruta.

— Et pourquoi ?

— Alex... soupirai-je. Toi, le plus beau mec du lycée, celui sur qui toutes les filles bavent, tu serais vierge ?

— Toutes les filles bavent sur moi ? répéta-t-il prudemment.

— Beaucoup sont jalouses de moi et j'en ai entendu certaines m'insulter en douce, avouai-je en retrouvant un peu d'assurance. Elles se demandent toutes ce que tu peux bien me trouver, dis-je en désignant mon corps d'un geste de la main. Et je les comprends.

Mal à l'aise, je murmurai ces derniers mots. Le regard d'Alex se durcit et ses sourcils se froncèrent.

— Mya, je pensais qu'on en avait finis avec ça.

— Je travaille là-dessus, je te jure ! m'énervai-je. Mais c'est pas facile. Tu sais pas ce que c'est que de douter de toi en permanence !

— Tu crois que je doute jamais de moi ? s'emporta-t-il. C'est plutôt le contraire ! Bébé, si tu te voyais comme je te vois... reprit-il d'une voix désespérée. A chaque instant j'ai peur que tu me largues pour te taper le premier venu. Tous les jours, je me dis que tu es trop belle pour moi. Je t'aime tellement que j'ai envie de t'enfermer à double tour pour que personne d'autre te voit.

Je le fixai, la bouche et les yeux ouverts de stupeur.

— Répète ce que tu viens de dire...

Ma requête sembla lui faire prendre conscience de ses paroles et ses joues s'empourprèrent. Mais avec beaucoup de courage, il obtempéra :

— Je t'aime, Mya.

Ses paroles gonflèrent mon cœur d'une joie sans bornes, ce qui me propulsa entre ses bras. Sans y réfléchir, perchée sur mes orteils, mes doigts plongés dans ses cheveux et tout mon corps pressé contre le sien, je l'embrassai à en perdre haleine. Lorsqu'enfin je reposai les pieds à plat sur le parquet, Alex sonda mon regard comme s'il attendait quelque chose.

— Je t'aime aussi, Alex, avouai-je avec un grand sourire.

Soulagé que ses sentiments soient partagés, il m'embrassa en redoublant d'ardeur. Ses mains glissèrent de ma taille à mes fesses et il me souleva comme si je ne pesais rien, avant de m'allonger avec douceur sur le lit. Comme si c'était la chose la plus naturelle au monde, Alex s'installa entre mes cuisses. Mais cette position fit resurgir toutes mes craintes et je me crispai. Le souffle court, il recula et s'assit sur ses talons.