Chapitre 5 : Aylan

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Un ange... Un ange... ? Il se moque de moi, hein ? Qu'est-ce qu'un ange foutrait sur terre ? Et puis, en quoi serait-il un ange ? Est-ce qu'un ange peut réellement exister ? Il se moque juste encore de moi, hein ? Mais... Ça expliquerait quand même beaucoup de choses... Rien que le fait que ces deux imbéciles qui me servent d'amis sachent soudainement mentir serait expliqué par cette simple phrase qu'il m'a dit. Mais c'est scientifiquement impossible. Je n'y crois pas une seule seconde. Il voulait juste se rire de moi, hanter mon esprit, me détourner des cours. Et le pire, c'est qu'il réussit à merveille.

Habituellement, je ne suis pas le moins du monde dérangé par ce genre de conneries, je n'y crois jamais et n'y accorde aucune importance particulière. Mais venant de lui, c'est comme si une chose en moi me poussait à le croire, comme s'il avait... Juste raison, sans vraiment avoir besoin d'une quelconque justification, sans la moindre démonstration, juste de manière naturelle...

Aylan... Tu deviens fou. C'est sûrement la fatigue. Ou bien tu rêves encore. Un rêve très réaliste, mais un rêve tout de même. Après tout, ça ne serait pas la première fois que je songerais à des choses aussi stupides... Jamais je n'aurais pensé rêver d'un ange, mec qui plus est, mais ça ne serait pas complètement impossible...

Lorsque mon dernier cours de la journée bat son plein, je ne laisse pas le temps à mes amis de me dire quoi que ce soit, laissant simplement sous-entendre que j'ai quelqu'un à retrouver le plus vite possible, leur imagination aura vite fait de s'occuper du reste. Je cours presque tant ma vitesse de marche est rapide. Je ne veux pas risquer de le laisser s'échapper. Il en est hors de question. J'attends des réponses. Des réponses pour lesquelles je commence à devenir fou. Et c'est tout particulièrement frustrant. Alors je refuse de le laisser se débarrasser de moi avant même que je n'ai eu le temps de l'approcher.

Arrivant enfin devant la salle de cours où Emma aurait dû se rendre, je réalise brusquement ne pas vraiment avoir pensé qu'elle n'aurait jamais séché un cours et qu'ainsi, je pourrais sans aucun doute la retrouver ici-même. J'étais si perturbé par les derniers mots de cet inconnu que je ne pensais même plus à ma propre copine... Quel idiot. C'était pourtant si évident...

Plus que dix minutes avant qu'elle ne sorte. Dix minutes à ne rien faire. Et, sans grande surprise, pour la première fois, je ne trouve aucun intérêt à observer les personnes qui m'entourent. Il y en a pourtant beaucoup autour de moi. Mais elles ne m'intéressent pas. Je déteste ça. Je déteste perdre le contrôle de mes propres pensées. C'est comme si je devenais spectateur de mon propre esprit, à cause d'un stupide garçon que je ne connais même pas. Sincèrement, n'est-ce pas pitoyable pour quelqu'un qui suit des cours de philosophie ? Je suis celui qui est toujours supposé être calme et réfléchi, celui qui contrôle toujours tout. C'est pour ça qu'en réalité, je n'ai jamais sincèrement aimé quelqu'un, parce que cette personne qui me servait de père a été le parfait exemple pour vous répugner à merveille de l'espèce humaine. Mais je trouve quand même le moyen de déraper à une simple connerie. Ce n'est pas normal, je ne suis pas normal... Parce que je devrais avoir l'habitude, après tout ce temps, de ne pas flancher juste pour quelques détails comme ce garçon, « Elion », je dois me ressaisir avant que je ne dérape.

Lorsque des personnes commencent à sortir de la salle de cours en face de moi, je m'arrête de réfléchir et fixe la porte dans l'espoir de voir celle qui me joue un tour en sortir mais une nouvelle fois, l'amertume est mon seul cadeau puisque les seules personnes que je vois sortir ne sont autres que Georgie accompagnée de ce même garçon.

Bordel...

« Oh Aylan ! Tu es venu chercher ta bien-aimée ? »

Un petit sourire empli de sous-entendus vient se placer sur les lèvres de mon amie mais, bien qu'en temps normal je me serais contenté de lui répondre de manière suggestive, je ne peux m'empêcher de vouloir la faire taire. Honnêtement, je ne me sens pas du tout d'humeur à jouer le gentil cœur avec elle alors qu'elle continue tout simplement de se moquer de moi, encore et encore.

Éphémère [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant