Chapitre 23 : Aylan

67 5 0
                                    

Me réveillant lentement, toujours plongé dans la magie dans laquelle ma chambre semble baigner depuis cette précédente nuit, je ne peux m'empêcher de sourire avant même d'ouvrir les yeux. C'est presque comme si tout avait été un rêve. Je me souviens encore de la sensation de mes lèvres sur les siennes, de mes mains sur son corps si pâle, de nos corps serrés l'un contre l'autre... C'était vraiment... Magique... Je ne vois actuellement aucun autre mot pour décrire cette nuit. J'en viendrais presque à croire qu'elle n'était qu'une illusion...

Je lui ai pris toutes ses premières fois... Je ne sais pas pourquoi mais, au plus profond de moi, j'en suis certain, sans même avoir à le lui demander. J'ai été le premier pour lui, et, aussi étrange que cela puisse paraitre, il a comme été mon premier dans ce domaine aussi. Non pas pour le simple fait qu'il soit un garçon, bien que ce soit également vrai, mais surtout parce qu'en scellant mon corps avec le sien, j'ai eu l'impression d'enfin découvrir ce qu'était « faire l'amour ». Je sais bien que c'est très enfantin de penser comme ça, mais je ne parviens pas à voir cette chose avec un regard plus... Mature... ? Oui, il me rend vraiment comment un enfant le jour de noël, et je pense que jamais personne n'aurait pu rêver avoir un meilleur cadeau que celui qu'il vient de m'offrir. Et rien qu'en pensant à ça, je deviens comme un fou tant l'excitation en moi devient forte. Je pense que, malgré mon corps encore engourdi, je serais capable de me mettre à sauter, pleurer, rire... Un vrai cyclothymique bon sang.

Enfin, tout ça pour conclure que... Finalement, c'était vraiment la plus belle nuit de ma vie...

C'est si cliché...

Ne pouvant m'empêcher de sourire, je me tourne légèrement afin de pouvoir l'enlacer, les yeux toujours fermés. Je voudrais juste le sentir encore un peu plus contre moi avant qu'il ne se réveille. Je sais bien qu'il sera plus que gêner lorsqu'il se réveillera et me verra serré contre lui, alors il faut que j'en profite tant qu'il ne peut pas encore cacher de ses fines mains son magnifique petit visage porcelaine parsemé de légères rougeurs au niveau des joues. J'ai l'impression qu'à force de l'observer, j'ai vraiment finie par le connaître par cœur. Rien que de penser à lui et je vois déjà chaque trait de son visage, sa voix ou encore son odeur se dessiner dans mon esprit.

Il y a de nombreuses personnes disant que la voix est la première chose que l'on oublie chez quelqu'un, mais je doute honnêtement que je puisse un jour oublier la magnifique sonorité de chaque mot prononcé par ses lèvres rouges.

Mais lorsque j'entoure finalement le corps que je crois être le sien, près du mien, une légère impression étrange provoque en moi un réel malaise que je ne saurais décrire avec exactitude. Comme si je tentais de me rassurer alors qu'en réalité, la peur s'était déjà immiscée en moi, j'enfouie lentement mon visage dans son cou, emplie d'hésitations dures à accepter, et lorsque je ressens une large odeur citronnée emplir mes narines plutôt que cette douce odeur sucrée qui me plaisait autant, une large décharge électrique me prend, me réveillant instinctivement. Mes yeux s'ouvrant enfin, mon regard se pose non pas sur ce petit ange que je désirais voir dormir près de moi mais bel et bien sur Emma.

Mon cœur pourrait presque s'arrêter tant la surprise est grande. Comme si je voulais me réveiller du pire des cauchemars, je me lève rapidement, allant devant le miroir et frappant largement dessus, voyant alors la glace se défaire sous mon poing soudainement très douloureux. Me tournant vers le lit, comme si j'espérais enfin m'être réveillé, je ne fais croiser le regard d'Emma, encore fatiguée, qui me demande alors, d'une voix endormie, ce qui me prend.

Non... Non, je ne peux pas y croire... Tout ça... Je n'aurai jamais pu rêver de tout ça... Je n'y crois pas... C'est impossible... Il nous restait encore 3 mois à passer ensemble... J'en suis sûr et certain... Sur son bras, hier soir, alors que nos deux corps étaient nus, l'un contre l'autre, il y avait écrit 92... Il devait nous rester encore 91 jours... Alors pourquoi... ? Pourquoi est-ce que je ne le vois plus ? Pourquoi est-ce Emma que je dois voir ? Non, je ne le veux pas, je ne le peux pas.

Éphémère [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant