Éphémère [BxB]

Chapitre 30 : Elion

Me réveillant lentement, sentant le poids d'Aylan contre mon corps, je ne peux m'empêcher de me sentir heureux, souriant instinctivement sans vraiment pouvoir me retenir. Tombant nez à nez avec son visage, sentant presque nos deux respirations s'entremêler à la perfection, mon regard se pose immédiatement sur ses paupières fermées. Je sais qu'il désirait être le premier à ses réveiller afin de pouvoir me regarder mais, visiblement, je suis celui dont le sommeil s'est estompé le plus rapidement, bien que je ne sache réellement pourquoi. Profitant ainsi de son lourd sommeil, je laisse ma main droite s'approcher de son visage, lentement, ne souhaitant pas le réveiller, afin de déplacer une mèche tombant sur ses yeux avec délicatesse. Des nœuds parsemant ses cheveux, je ne peux m'empêcher de rire légèrement, tentant malgré moi de coiffer du bout des doigts chaque boucle formée durant la nuit. Ils sont étonnement doux, si bien que je ne peux me retenir de les toucher, posant par la même occasion mon regard sur son cou nu près de moi. Il a souvent plongé son visage dans le mien, respirant sans arrêt l'odeur qui peut s'en dégager, mais, pour moi, ça serait la première fois où j'aurai l'occasion de le faire... C'est honnêtement gênant de penser que je pourrais y déposer mes lèvres mais, en y réfléchissant bien, je réalise qu'il s'agirait sans aucun doute de la seule fois où je pourrais le voir ainsi, sans la moindre défense, et que je n'aurais donc peut-être plus jamais l'occasion de le faire. Si je ne saisis pas cette occasion qui m'est offerte, je sais bien que je finirais par le regretter. Et ainsi, comme si ma respiration se coupait légèrement, je me risquai à jeter un dernier regard sur son visage afin de vérifier que sa respiration soit toujours aussi calme avant d'enfoncer avec lenteur et peu d'assurance ma tête dans son cou, embrassant lentement sa peau du bout de mes lèvres alors que son odeur m'encercla lentement. Même si je ne suis toujours pas très à l'aise avec le fait d'être aussi tactile avec lui, une vague de bonheur m'emporte immédiatement alors que, pour la première fois, je suis celui qui entreprend de faire de telles choses, sûrement un peu déplacées. Mais, alors que je pensais pouvoir prolonger encore un peu plus ce moment, ne serait-ce que quelques secondes encore, je suis pris de court en entendant un petit gémissement étouffé de sa part. Immédiatement, je deviens fébrile, ne parvenant même plus à retirer mon visage de son cou, apeuré à l'idée d'avoir à affronter son regard que je devine pourtant empli de désir. Depuis que nous nous sommes retrouvés, hier, j'ai l'impression qu'il ne m'a pas une seule fois regardé comme il le faisait avant cette fameuse nuit, et bien que j'aimerai pouvoir trouver cela déplacé, je suis obligé de reconnaitre que cela fait vraiment battre mon cœur beaucoup trop rapidement... Et, après ce que je viens de faire, j'ai peur d'avoir provoqué en lui des choses que je n'aurais jamais pensé pouvoir connaitre avant de le rencontrer, et cela me fait vraiment paniquer.

Oui, je suis peut-être un peu trop timide, je le sais, et j'aimerais vraiment être capable d'abandonner ce côté de moi, mais chaque fois qu'il me regarde ou me touche, je me sens immédiatement intimidé, et je me trouve alors bloqué dans ma gêne...

Posant sa main sur le haut de mon crâne, avec délicatesse, je sens ses doigts glisser au milieu de mes cheveux, avant de me rapprocher encore de son cou, comme s'il tentait de me dire qu'il voulait à nouveau sentir mes lèvres sur son cou. Mon cœur semblant s'arrêter quelques instants, je ne sais plus vraiment comment réfléchir, si bien que, sans vraiment savoir pourquoi, je laisse glisser mes lèvres le long de la courbe de son cou, glissant jusqu'au niveau de ses clavicules pour lentement embrasser la droite. Mes mains, ne sachant plus où se placer, viennent se poser sur son torse, alors que son visage vient s'enfoncer dans ma chevelure, humant l'odeur du shampoing qui s'en dégage encore depuis ma précédente douche. Inconsciemment, tentant simplement d'imiter ses propres actions, me souvenant à la perfection de chaque caresse qu'il avait posée sur mon corps, je laisse lentement glisser ma langue sur sa peau, réalisant alors seulement qu'il ne porte rien pour protéger son torse. Fébrile, je manque d'arrêter toute action, mais lorsque j'entends mon nom s'échapper de ses lèvres, ma température semble monter en flèche, et je m'arrête alors, posant mon front contre son torse.