MON GEEK AUX CHEVEUX ÉBÈNE - L'INTÉGRALE

Chapitre 68

Je relis encore une fois les menaces de cet anonyme à Iris, et je ferme la page en poussant un long soupir ; comment cette gentille petite rousse a pu se mettre dans une merde pas possible ? Cette personne lui veut vraiment du mal, ça c'est clair.
Pourtant, ma tête est ailleurs ; je ne cesse de penser à Cassie. Jour et nuit elle s'insinue dans mon crâne et me donne mal à la tête ; depuis que j'ai embrassé Melody, elle est si distante, si froide. Ça me blesse.
Je comprends pas ; je croyais qu'elle avait des sentiments pour moi, comme moi j'en ai pour elle. Je croyais qu'elle savait que j'étais sincère avec elle, que ce baiser n'était rien comparé à celui que j'ai échangé avec elle quelques mois plus tôt ; avec Cassie, tout est tellement différent que ça me fait peur, et j'ai l'impression que cette peur c'est de me dire que j'ai fais le con pendant cette soirée. Elle qui n'est pas du genre à pleurer, quand j'ai vu des larmes couler le long de ses joues, j'ai cru que j'allais m'exploser la tête contre un mur, avec un gros " GAME OVER " affiché au dessus de moi. Je sais plus quoi faire, même aujourd'hui ; comment j'ai pu être aussi bête ? Bien sûr qu'elle est toujours jolie ! J'ai pas besoin de lui dire, elle le sait ; son sourire, son regard, ses doux cheveux, ses formes, son rire... Tout est beau en elle, et malheureusement on dirait que j'ai cassé ce petit truc qu'il y avait entre nous. Il faut que j'en parle à quelqu'un, quelqu'un de confiance.
J'attrape mon téléphone, et compose le numéro de Nathaniel. Depuis qu'il habite tout seul, je lui fais beaucoup plus confiance ; c'est un peu devenu mon meilleur ami, même si tout à l'heure c'était pas cool ce qu'il m'a fait. Après plusieurs sonneries, il répond enfin.

- Armin... ? Qu'est ce que tu m'appelles à 2h00 du matin... ?

Je regarde l'heure : ouais, il est clairement deux heures du mat'. Merde.

- Désolé, gros... j'arrive pas à dormir... Je... Faut que je te parle.
- Ah ? Y'a un problème ?

J'entends un ronronnement : ce doit être Blanche. Je regarde la cage ou Rocket dort, et je souris : faudrait qu'on refasse un truc entre lui, Cassie et moi.

- Arm' ?
- Désolé, j'étais dans mes pensées. C'est... par rapport à Cassie.
- Qu'est ce qui se passe avec elle ?
- Bah... C'est compliqué.

Je sais pas trop comment lui dire clairement que j'ai des sentiments pour Cassie.

- En faites... C'est ultra complexe. Comme un jeu vidéo difficile : tu crois avoir la réponse, mais c'est pas bon. Et c'est toujours pareil, jusqu'à ce que tu ailles chercher la soluce, donc toi, et que tu sais enfin la réponse, et que tu te dises " Mais oui, bien sûr. "
- Ahahah, Armin. Je suis content que tu m'associes aux solutions, mais avant, est-ce que tu as réfléchi à toutes les solutions ? Prends exemple sur les romans policiers : On est du début à la fin sur une fausse piste, et lorsque plusieurs choix nous font face, on prend celle qui nous paraît la plus logique et facile, alors que c'est la plus complexe et dure la bonne réponse, car à la fin, on sait pourquoi c'était celle ci.
- Ouais... J'suis un peu paumé, là.

On rigole, et je m'allonge en regardant mon plafond.

- Je croyais savoir ce qu'elle pensait de moi. Je sais ce qu'elle aime, ce qu'elle déteste. Je sais ses erreurs et ses faiblesses. Je sais ses forces et ses qualités. Je sais son caractère, ses complexes. Je connais ses rires, ses sourires. Je sais la lueur de ses yeux. C'est comme si elle était le plus simple des levels, et pourtant, depuis quelques semaines, elle a l'air d'être devenue le dernier level, le plus difficile, celui que je ne connais pas. Et je sais pas quoi faire face à ça, comment réagir et surtout comment ne pas nous blesser à la fin.
- ... Armin, je crois qu'il est trop tard.

Je ferme les yeux.

- ... Je voulais juste déconner. Ce baiser... Il signifiait rien pour moi.
- Mais pas pour elle, j'imagine ?
- Elle a pleurée, gros. Je l'ai faites pleurer. J'arrive pas à me pardonner, à oublier ce moment. Ce moment où ses yeux rempli de larmes, d'habitude causée par Debrah, par toi, par Lysandre, soit enfin causée par moi. Que ses yeux, d'habitude éclatant d'une lumière joyeuse et fraîche, se soit refermés et dont la tristesse à pris place, puis la colère. Je veux revoir ses yeux éclatant, ses yeux que je ne cesse jamais de dévorer, auxquels je pourrais rester planter des heures devant sans m'en lasser. Ses putains de yeux chocolatés qui te font tomber amoureux dés que t'as le malheur de les croiser. Son sourire. Son magnifique sourire franc et sincère, celui qu'on voit qu'une fois dans sa vie. Celui qui rend dingue n'importe qu'elle personne. Celui qui me donne le courage de me lever le matin, juste pour le fait de le voir se dessiner quand elle m'aperçoit. Ce petit sourire timide qu'elle me fait quand je l'a fait rougir. Ses lèvres au goût sucré... Ses cheveux qui sentent tellement bon, dans lequel tu laisserais ta main traverser ses ondulations châtains... Tu voudrais plus jamais ses cheveux, sous aucun prétexte, t'aurais trop peur qu'un autre les touche. À son parfum délicieux qui m'enivre d'une façon tellement droguant que je me demande si j'aurais pas besoins d'une désintox', tu vois ? Pis... Pis sa voix mec, sa voix elle me rend fou, je peux pas tomber plus bas que terre. Elle m'enchante, genre elle m'ensorcelle même. Je pourrais tuer si sa voix me le demandait. Et son corps... Son corps chaud, qui me fait languir loin de moi. J'adore la prendre dans mes bras, je trouve tellement de réconfort, c'est la seule chose qui me calme : être dans ses petits bras. Puis.. Puis son cœur... Son cœur gros comme ça pour son caractère de merde. On peut tomber amoureux d'un cœur ? J'en sais rien, j'ai jamais ressenti ça. Mais tout ça, tout ce que je te dis, on dirait que je pourrais jamais plus revivre ça... Ses petites attentions, son rire qui me fait tomber fou d'elle, ses rougissements, tout ça... Depuis la soirée d'Iris, on dirait que... Tout à volé en éclat... Et j'sais pas comment réparer ma connerie, car elle veut pas que je laisse mon cœur renouer contact avec le sien. Je sais que.. je l'ai déjà blessée, plusieurs fois. Mais j'ai toujours réussi à me faire pardonner, mais là... C'est différent. Elle veut plus de moi, elle me l'a dit. Et à ce moment là, j'ai cru qu'elle avait pris mon cœur, et qu'elle l'avait écrasé, planté, déchiré, tué. Comme je l'ai fais avec le sien. Et je te jure Nathaniel... J'ai jamais eu aussi mal depuis aujourd'hui.
- C'est toujours trop tard qu'on se rend compte qu'on aimait beaucoup trop.

Je ressui une petite larme qui coule et me relève.

- Nath', dis moi comment la récupérer... J'arrive plus à avancer.
- Je suis désolé, Armin. Je voudrais t'aider, mais tu l'as tuée. Elle... les filles, ça donne pas facilement leur confiance, et tu le sais ; pourtant elle t'a donné sa confiance, plus qu'à n'importe qui, et tu as brisé cette confiance qu'elle te donnait, pour le seul fait de faire l'homme devant nous.
- Mais je voulais pas embrasser Melody...
- Mais tu l'as fait.
- J'voudrais retourner en arrière et tout recommencer. Refuser...
- Mais tu peux pas, car malheureusement on fait tous des erreurs...

Nous restons silencieux, et je regarde mon plafond encore une fois.

- Comment t'as su que tu l'aimais ?
- ... Elle a été la seule à s'inquiéter pour moi lorsque tout partait en couille.
- Et comment les autres ont su qu'il l'aimait ?
- Aucune idée. Chacun l'aime d'un même amour, mais avec une situation différente : et pourtant c'est toi qu'elle a choisi. Toi... Et t'as fait le connard.

Je reste silencieux, et lâche un petit sanglot.

- Armin...
- J'arrête pas de pleurer... Quand j'éteins tout, quand personne ne m'entendra, quand je me retrouve tout seul, je me mets à pleurer parce que putain Nathaniel, je sais pas ce qu'elle m'a fait.
- T'es juste tombé amoureux.
- Mais on peut pas tomber amoureux comme ça, si ?
- Si.
- Je voudrais tellement la retrouver.
- ... Alors dis lui ce que tu ressens.
- Quoi ?
- Au lieu de me le dire à moi, dis à Cassie que tu l'aimes. N'ai pas peur de gâcher une amitié, parce que tout simplement cette amitié s'est transformée en amour, et que vous ne pouvez plus rien faire tout les deux à part vous dire la vérité sur vos sentiments.
- Mais... elle doit plus m'aimer à l'heure qu'il est...
- Tu n'en sais rien, si tu n'as pas tenté. Et même si elle te rejette, au moins tu te seras enlevé un poids. T'es pas d'accord ?
- ... Si.
- Bon je te laisse, faut que je continue mon sommeil.
- Ouais, merci de m'avoir écouté, t'es un vrai pote.
- Je suis pas ton meilleur ami pour rien.

Je souris, amusé.

- C'est clair, bonne nuit petit Nathou
- Merci, Arminou !

Je raccroche, et laisse mon téléphone charger. Je regarde le cadre photo de Cassie et moi au bal : et dire qu'à ce moment là, je commençais à peine à tomber amoureux d'elle... Qui aurait cru qu'aujourd'hui elle m'aurait complètement bouleversé ?
Tout à coup, j'ouvre mon ordinateur. Je relis les messages d'Iris et de l'anonyme. Si Iris doit être le seul lien entre Cassie et moi, alors elle le sera. Je la sauverais de cet horrible maître chanteur.
Après ça, je me connecte en privé sur un deuxième compte, et j'active google. Je tape dans mes recherches : " Orphelinat des jeunes sans familles " et appuie sur le premier lien.
Je n'aurais jamais cru vouloir renouer le contact avec mon passé. En faites, je ne comprends pas pourquoi je fais ça. Une envie de jouer avec le feu ? Un pari stupide ? Je veux savoir. Savoir pourquoi ils nous ont abandonnés, mon frère et moi.
Pourquoi hacker est ma seule chance de les retrouver, même si je risque dans payer le prix. Je ne connais que leurs prénoms, l'âge où ils n'ont ont laissés, la ville dans laquelle ils habitaient, et le fait que nous avions un grand frère parti avec une autre famille loin de nous. Je connais tout d'eux, mais malheureusement, je n'ai pas fini d'en savoir. Je veux retrouver mes vrais parents, car je ne veux pas être quelqu'un dont Cassie pourrait rejeter, car je ne sais même pas qui je suis, et quelles sont mes vraies origines.
Tout ça, je le fais pour lui, pour elle, et pour moi.