ma destinée ; antoine griezmann

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« ET TOI T'AVAIS PAS LE DROIT DE DISPARAITRE AU MOMENT OÙ J'AVAIS LE PLUS BESOIN DE TOI PUTAIN »
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10 juin 2021
10h30
Claire fontaine

Justine Auchet

J'étais dans ma chambre en train de m'occuper de mes photos lorsqu'une envie de pomme me vient. Je ferme donc mon ordinateur et prends mon téléphone que je ne lâche jamais. Je descends les escaliers et inévitablement je passe dans la salle commune dans laquelle il y a tout le monde. Je vais dans la cuisine prends ma pomme et fais le chemin inverse, j'hésite à m'arrêter dans la salle où il y a tout le monde mais il y à Antoine donc je préfère aller faire un tour dehors pour fumer avec de la musique. Aussi étonnant que ça puisse paraître, oui je fume alors que je côtoyais des grands sportifs mais c'est la seule chose qui m'a soulagé dans cette épreuve. Lorsque je rentre les gars sont dans la salle commune encore une fois et je décide de finalement me poser dans un canapé pas loin d'eux. Je sens des regards sur moi, je sais qu'ils m'observent et qu'ils me jugent. D'un côté, je m'en veux d'être partie comme ça mais c'était pour moi car pour une fois j'ai été égoïste et je n'ai pensé qu'à moi pour la première fois en presque 24 ans d'existence. Laïs vient s'asseoir à côté de moi et elle pose sa tête sur mon épaule. Je comprends tout de suite ce que ce geste veut dire, c'est notre manière de nous réconcilier. Je la regarde alors et la prends dans mes bras. Elle me chuchote discrètement un "Tu m'as tellement manqué" à l'oreille et je la serre encore plus fort. Lorsque nous nous détachons Flo se trouve devant moi. Il me regarde avec tellement d'émotions dans les yeux que je peux voir tout ce qu'il a vécu et ressenti pendant mon absence. Je me lève et me jette dans ses bras. Lors de notre étreinte je sens que d'autres personnes se rajoutent autour de nous. Ce sont les garçons, l'étreinte personnelle qu'était entre Florian et moi se transforme en câlin collectif et bon dieu que ça m'avait manqué. J'aurais aimé que Corentin et Steve puissent eux aussi participer à cette étreinte collective. À la seule pensée de leur souvenir je m'effondre en larmes. Ils me manquent tellement, je sens encore ce vide au fond de mon coeur que je n'arrive pas à combler depuis qu'ils sont partis et que ma famille et ma vie ont été détruites. Lorsque Florian sent mes larmes il se détache de moi et me regarde dans les yeux et c'est là que je peux remarquer qu'Antoine n'est plus dans la salle, il est parti. Florian me regarde dans les yeux et prend mon visage entre ses mains.

- Ils me manquent tellement, dis-je les yeux pleins de larmes.

- Moi aussi ma puce, ils me manquent tellement et à tous ici.

Les garçons acquiescent.

- Ils ont laissé un vide tellement immense on le sait tous mais faut aller de l'avant pour eux. Ils faut qu'on les rende fiers.

- Comment tu fais pour être comme ça Hugo ?

- Si j'ai réussi à tenir c'est uniquement grâce à ma femme et mes enfants qui sont ce que j'ai de plus cher au monde et grâce à l'idée de les rendre fiers. J'ai secrètement en moi le projet de gagner l'euro pour eux, ils le méritent.

J'hoche la tête avec un sourire mélancolique puis je m'écarte de Florian tandis que chacun reprend sa place dans un fauteuil. Je m'excuse auprès de tout le monde et me lève. Je pars rejoindre Antoine car je suis sur de l'endroit où il se trouve. Je le retrouve dans la salle de musique assis au piano. Je l'admire regarder les touches de ce piano d'un air mélancolique que je n'avais jamais vu sur son doux visage. Je sais qu'à ce moment il se remémore les souvenirs de nos premiers moments ensembles à Claire Fontaine.

- Tu comptes m'ignorer encore longtemps ? Je demande doucement.

Il lève la tête et me regarde aussitôt ses yeux me présente un panel d'émotions tellement grand que je m'y perds. Il ne me répond pas.

- Antoine, s'il te plait.

- Je ne veux plus te voir, je n'existe plus pour toi tu ne l'as pas encore compris.

- T'as pas le droit de faire ça Antoine.

- ET TOI T'AVAIS PAS LE DROIT DE DISPARAITRE AU MOMENT OÙ J'AVAIS LE PLUS BESOIN DE TOI PUTAIN, hurle t-il.

- Je sais que ça ne se fait pas mais est-ce qu'une seule seconde t'as pensé à ce que j'ai ressenti ?

- Et moi tu y as pensé ? Est-ce qu'une seule fois t'as pensé à moi ? À ce que je pouvais ressentir ? À quel point je souffrais ? Et à quel point j'avais besoin de toi ? Tu m'as abandonné au moment le plus difficile de ma vie, tu m'as laissé seul alors que je pensais affronter cette épreuve à tes côtés comme un couple normal mais à ce que j'ai compris tu ne m'aimes pas. J'ai essayé de t'appeler TOUS LES JOURS pendant 2 ans et tu n'as jamais daigné répondre et tu crois que maintenant juste parce que tu as enfin décidé de revenir je vais t'accueillir à bras ouverts. J'en ai presque cru que tu étais morte tant tu ne donnais aucune nouvelle.

TW : viol, agression sexuelle !!

- T'es une enflure de me dire ça. Oui, je suis désolée d'être partie comme ça sans aucune explication et sans donner de nouvelles pendant presque deux ans mais j'en avais besoin. Je crois que tu ne te rends pas compte de ce que j'ai vécu, ma famille a complètement volé en éclats, j'ai perdu une personne que je considérais comme mon deuxième père et même mon demi-frère que je ne connaissais pas. Tu ne te rends pas compte de la douleur qui m'a arraché le coeur et qui continue de me bouffer tous les jours qui passent de cette vie parce que tu ne sais pas ce que ça fait d'apprendre que tu es née d'un viol et que ton père n'est pas ton vrai père et que ton vrai père est la dernière des sous merde. Et même que ce demi-frère dont tu ne connaissais pas l'existence ne pourra JAMAIS savoir la vérité parce qu'il est mort ! Alors, oui, j'ai pris peur. J'ai eu peur que ça recommence. J'ai eu peur d'à nouveau perdre quelqu'un et d'avoir de nouveaux des idées noires, qui malgré mes efforts ont tout de même été là. Et j'ai donc préféré m'éloigner de tout et me retrouver seule pour ne plus avoir à souffrir du départ ou de la mort de qui que ce soit et pour assimiler le fait que je suis issue d'un viol. Donc oui, pour une fois je n'ai pensé qu'à moi. Oui, j'ai été égoïste mais j'en avais besoin, ma santé mentale est retombée au plus bas et je ne pouvais plus rester avec vous j'en étais incapable. Alors oui, j'ai été égoïste pour la première fois en presque 24 ans d'existence. Et tu peux m'en vouloir du fait que je n'ai pas été là pour toi mais tu ne peux pas m'en vouloir d'avoir pour UNE FOIS pensé à moi après tout ce que j'ai vécu et appris ce jour là.

Pendant que je parlais je m'étais approchée peu à peu de piano jusqu'à être proche de lui. Lorsque j'ai fini de parler on se regarde dans les yeux et d'un coup il attrape ma tête violemment et m'embrasse. C'est un baiser plein de colère, de rancoeur mais aussi d'amour et de pardon. Lors de ce baiser je sens ses larmes contre les miennes.

- Ne pars plus jamais, je t'en supplie.

- Je te le promets sur ce que j'ai de plus cher au monde. Je ne partirais plus on affrontera les épreuves du futur ensemble Antoine.

- Je t'aime plus que tout en ce monde.

- Moi aussi Antoine, t'es la plus belle chose qui me soit arrivée. Je suis désolée de ne pas avoir eu le courage de répondre à tes appels et messages.

Il dépose ses lèvres sur les miennes et lorsqu'on se détache il colle son front contre le miens.

- Je suis tellement fière de toi si tu savais combien. Tu es un homme incroyable, tu es tellement fort et je suis sur que les garçons le sont aussi de là où ils sont.

Il me regarde avec les larmes aux yeux.

- Je sais que cet événement t'as marqué plus que n'importe quel événement dans ta vie mais tu en es sorti plus fort et grandi et moi aussi et même si on l'a fait chacun de notre coté je pense que c'était la bonne solution sinon ça aurait bouffé notre relation. Je sentais que je devais partir, je pense que c'est les gars qui m'ont guidé pendant tout ce temps.

- Je suis sur qu'ils sont tout aussi fiers de la femme encore plus forte que tu es devenue. Ils me manquent chaque jour mais nous allons faire ça pour eux, nous allons tout faire pour gagner cet euro et ce sera le leur. Cette compétition sera pour eux.

- Promis ? Je lui demande en lui tendant mon petit doigt.

- Promis, confirme t-il en attrapant mon petit doigt et m'embrassant.