Liés [ Drago Malefoy ]

chapitre 27

On est vendredi, le jour de ma retenue. J'avoue que je n'en ai absolument rien à faire, en fin de compte.
Ce n'était ni la première ni la dernière fois que j'allais en recevoir, croyez moi...

Ma journée se passe lentement, potion, sortilège et blablabla.

J'ai vu Drago à midi et ça m'a fait le plus grand bien. Il sait très bien que quelque chose ne va pas en ce moment, mais je ne peux rien lui dire malheureusement... Lui aussi est assez bizarre, il est distant, très froid et j'avoue que ça m'inquiète un peu.
J'ai essayé de lui en parler mais il s'agit de Drago Lucius Malfoy, donc pas besoin de vous dire que je n'ai pas réussi à avoir la moindre information...

J'espère qu'après ces vacances tout redeviendra normal, même si j'ai un énorme doute.
En réalité, je pense que ce sera encore pire.

Une voix masculine me tire de mes pensées.

- Tu vas où comme ça, Miss?

Je me retourne vers mon interlocuteur et dépose un baiser sur la joue de ce dernier.

- En retenue. Je crois que Rogue n'a pas trop apprécié le fait que j'ai frappé Blaise.

- Oh... je voulais t'amener à la Tour... Tant pis, on ira après les vacances si tu veux ?

- Oh oui ! réponds-je, totalement enthousiasme.

Drago rigole et me laisse rejoindre ma salle.

- À demain, Dray, dis-je en lui faisant un clin d'œil.

- Emma, je ne suis pas là demain. Je pars plus tôt, en fait j'ai... des problèmes familiaux à régler... Je dois m'en aller demain à la première heure.

Oh...

- Ah... Bon, on se verra après les vacances alors. Je t'aime fort, dis-je en embrassant mon copain.

Le blond me prend dans ses bras et je laisse la chaleur de son corps pénétrer le miens. Je profite de cet instant comme si c'était le dernier. Je respire son odeur, caresse ses cheveux blonds et pose mes lèvres douces contre les siennes.

Je me détache de lui, le salue et me dirige vers ma salle de retenue.

Je traine des pieds d'un pas nonchalant et prends tout mon temps.

17h59.

Je suis à l'heure...

Je toque à la grosse porte en bois avant que celle-ci ne s'ouvre presque immédiatement.
Je pénètre dans la salle et mon regard se pose immédiatement sur la personne qui se trouve en face de moi.

Alors, je m'attendais à tout sauf à ça.

- Tatie ? Que fais-tu là ? demandé-je, plus qu'étonnée.

Ma tante se lève et me prend le bras d'une violence inconnue de la jeune femme.

- Pas maintenant, Emma. On rentre, me dit-elle en se dirigeant vers le professeur Rogue présent dans la salle, que je n'avais pas vu jusqu'à présent.

- Mais-

À peine ai-je le temps de commencer ma phrase que ma tante, le professeur et moi-même transplanons dans mon gigantesque manoir.

Nous ne sommes pas censés transplaner dans l'enceinte de l'établissement...

Détestant ne pas avoir de réponses à mes questions, je gueule dans l'entrée pour me faire entendre.

- Mais que se passe-t-il ici !? Ce serait trop vous demander de m'expliquer pourquoi tu es venue me chercher au bahut maintenant sans mes affaires et que tu as l'air aussi méchante ? Par Merlin, je veux avoir des explications !

Ma tante se raidit et s'arrête. Elle se retourne vers moi, les larmes aux yeux. Je crois que mes paroles l'ont surprise et j'avoue que moi aussi. J'ai été un peu violente mais je pense que c'était totalement nécessaire pour me faire entendre.

- Emmanuelle ce n'est vraiment pas le moment, ne complique pas les choses!

Je n'aime pas qu'on m'appelle comme ça.
Personne ne m'appelle comme ça.

- Je ne bougerai pas de là avant de savoir ce que vous foutez ! dis-je extrêmement en colère.

- Miss, intervient mon professeur, c'est à propos de la lettre...

Mon coeur loupe un battement. Non.
Non, c'est impossible...

- Il... Il est... là? articulé-je difficilement.

Ma tante baisse la tête et chasse une larme de sa joue.

- Viens Emma, s'il te plaît.

- Mais ? Qui te dit que j'ai envie de suivre le même chemin que toi ? Qui te dit que je veux être une putain de meurtrière ?!

Le ton commence à monter de trop. Les larmes me piquent les yeux et le professeur s'approche de moi. Il pose sa main sur mon épaule, d'une manière presque paternelle.

Mais qu'est ce que... ?

- Tu n'as pas le choix. Comme ta tante avant toi. C'est ça, ou la mort ... annonce-t-il.

Dans ce cas je préférerais mourir, c'est sûr...

- Viens, ils t'attendent tous, Emma, dit ma tante d'un ton très faible.

Je sèche les quelques larmes qui ont coulé de mes yeux et me dirige vers ma tante, prête à la suivre.

Je sens que je vais regretter cette décision, bien que je n'ai pas vraiment le choix...

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- Parfaitement splendide ! annonce l'homme. La famille au complet, ou presque...

Je rentre dans la salle et mon sang ne fait qu'un tour.

Une table.
Noire.
Gigantesque.
La table? On s'en balance.
C'est les personnes qui s'y trouvent qui me blesse le plus.

Mon grand frère, ma tante, mon oncle, mon professeur (que je chérissait beaucoup, je dois l'avouer), des gens chelous qui sortent sûrement tout droit de l'asile, et lui.
Je croise son regard et mes yeux me piquent plus encore. Je détourne le regard et m'installe à la place qui m'était attribuée.
Je ne peux pas le regarder dans les yeux.
Pour le première fois depuis longtemps, je fuis son regard. Son regard dans lequel pourtant, je passais des heures à me perdre.
Désormais, je n'y vois que le reflet de sa trahison.

Par Merlin, Drago, comment as-tu pu me faire ça ?

Ayant les pensées totalement embrumées par la présence de mon copain à cette table, je n'ai même pas remarqué la personne qui m'adresse la parole.
Pourtant on ne peut pas le louper...
Teint pâle comme un mort, yeux bleus perçants, crâne totalement dépourvu de cheveux, absence totale de nez...
Bref vous voyez de qui je veux parler.

Ma tante, assise à ma gauche, me donne un petit coup de coude, ce qui me tire de mes pensées. Mon intentions retournent sur l'homme moche en bout de table.

- Je disais, commence-t-il, voilà la famille Snow au complet, dit l'homme d'un ton fier.

- Non, il manque ma mère et mon père. Pourtant se sont deux personnes importante je pense, non? demandé-je en me tournant vers le chauve.

Oui, j'ai osé. Je sais que de nombreuses personnes flipperaient totalement à l'idée de répondre au Seigneur des Ténèbres, mais pas moi. Qu'il me tue de suite, je m'en porterais bien mieux.

Crane d'oeuf me dévisage, l'air fier.

- Eh bien, eh bien, eh bien. Tu as hérité du caractère de ta mère, je crois. Forte, courageuse. Cependant, tu n'as visiblement pas hérité de son intelligence. Réfléchis bien. Tu sais aussi bien que moi qu'il y a plus de Snow à cette table que tu ne le penses...

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