Calendrier de l'Avant

Repas de Noël

Vingt quatre décembre, le soir de Noël. Un soir où l'on se retrouvait autour d'un bon repas chaud, entouré de sa famille que l'on n'avait pas toujours le temps de voir durant l'année.

Généralement, on enlaçait un cousin qui habitait loin ou l'on se jetait dans les bras de ses frères et sœurs qui vous enlaçaient en retour tout en vous demandant comment vous vous portiez. C'était l'occasion rêvée pour faire une demande, avouer son amour autour du sapin ou bien annoncer une future grossesse. On y présentait son compagnon nouvellement arrivé pour officialiser les choses tout en faisant montre du pull le plus laid possible. Et quand l'on délaissait la coupe de kir, les verrines et les petits fours pour s'orienter vers la table où se situait le repas entre deux enfants qui couraient et attendaient avec impatience le Père Noël, on s'asseyait entre papi et mamie en espérant qu'ils seront toujours là l'année prochaine pour faire rêver des mêmes histoires.

Noël, un instant de paix où même les vilains se terraient loin de la neige, dans le chaud d'une bâtisse laissée à l'abandon. Un soir calme, la plupart du temps, loin de la guerre, comme une trêve entendue entre héros et vilain.

Enfin, ça c'était dans la logique des choses, car en réalité, le haut du panier qui figurait au classement national n'avait pas forcément le temps de se reposer en famille autour d'une bûche. Enfin, c'était bien le cas de Mirko, d'Hawks, de Deku et de Shoto qui se posaient enfin après une grosse mission en centre ville.

Épuisés, les héros se laissèrent tomber sur leurs sièges dans un restaurant surplombant la ville, dans un petit endroit à eux, une sorte de cabine à la grande baie vitrée, faite pour que les célébrités qu'ils étaient puissent se reposer et manger en paix. Ensemble, ils avaient décidé de fêter Noël, après une nuit d'enfer à courir partout à la recherche des criminels en fuite. Après tout, ils pouvaient bien se le permettre, ils étaient héros et personne ne les attendaient forcément.

Hawks n'avait aucun contact avec sa famille et ne passait clairement pas Noël avec les gens de la commission, l'amenant à souvent fêter ce moment seul ou bien dans des galas de charité, Mirko n'était elle non plus pas attendue, ses parents vivant à l'étranger et n'étant pas mariée, elle rejoignait souvent Hawks le soir de Noël pour végéter devant la télé ou dans les galas en question. Pour Shoto et Izuku, qui vivaient ensemble, c'était différent. Déjà, l'un n'attendait pas l'autre à la maison et Shoto n'avait pas la notion de fête en famille. Après tout, son père travaillait toujours en ce soir et sa mère avait été emmenée à l'hôpital quand il n'avait que cinq ans. Il n'avait qu'un souvenir très flou des Noëls précédents et se souvenait surtout de les fêter avec sa fratrie les années suivantes. Généralement, ils mangeaient un repas en silence et s'offraient des cadeaux avant de prendre un thé et de parler avec calme pour se coucher plus tôt que la plupart de leurs paires. Au final, seul Izuku aurait put être attendu, mais cette année, sa mère voyageait pour Noël, en compagnie d'All Might, alors il les avait laissés ensemble. Néanmoins, il promit à Shoto que l'année d'après, il lui apprendrait à fêter Noël en famille, et celui-ci accepta d'un sourire.

Les quatre héros, pour qui la fête n'était pas si importante cette année, avaient donc décidés de permettre à certains de se reposer en cette fête de paix et d'amour, afin de passer un peu de temps à rire et boire, et de reprendre l'affaire pour ce soir.

Ainsi, ils se retrouvèrent là, dans cette cabine surplombant la ville et la neige qui tombait en gros flocons.

Distrait, Hawks, la joue écrasée contre la paume de sa main, observait les étoiles et l'immense sapin que Shoto n'avait finalement pas cramé, au loin. Ce sapin ne tenait qu'une année sur deux, et le héros était content qu'en ce soir, le roi des forêts était bien resté intacte sur son pied. Après un bâillement, il retira ses lunettes visières et porta son attention sur son portable, ce qui lui fit retrouver le sourire. Un nouvel arrivant viendrait bientôt les rejoindre, et ça lui faisait plaisir qu'il ait accepté de venir.