Politique

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Devant la tribune, la tête basse, Hawks réfléchissait aux paroles que lui avait dit la commission. Il réfléchissait à ce ton impérieux, ce presqu’ordre, cette fiche tendue. Il se devait de répéter mot pour mot ce qui y était écrit. Pour la paix sociale, pour l’état, pour la commission, pour les ambitions de chacun, sauf pour les siennes. La commission était allée trop loin, bien trop loin… Beaucoup trop loin.

Avec une voix tremblante, il commença à lire les premières lignes, pas convaincu pour un sous par ses propres mots qui sortaient de sa bouche.

« À partir des prochaines semaines sera mise en place l’adaptation de l’Escadron Genesis. Un escadron qui réhabilitera les super vilains à l’aide d’un collier explosant à leur moindre méfait. Ils seront… Excusez-moi… Soupira-t-il pour étouffer un sanglot nerveux ainsi que le rire qui lui montait le long de la gorge. Ils seront mis sous la surveillance d’un héros… Je me chargerait moi-même d’une des équipes… Celle de… De… »

Soudain, il lui semblait que la salle s’assombrissait et que seul un regard perçait la nuit, au delà des sourires des requins, de ceux de ses fans qui ne comprenaient pas, qui ne saisissaient pas l’inhumanité de ce que la commission leur promettait, l’inhumanité de ce qu’on lui demandait de faire. L’inhumanité de ce monde censé être emplit de justice mais qui n’était que parade pour cacher un monde qui partait en ruine.

Le regard azur le prit et alors qu’il tendait un bras vers lui, le décor se mit à tourner, les rires, les hurlements, les explosions, tout le prit pour l’entraîner dans une spirale infernale où il n’avait d’autre choix que de se cramponner au sol et de prier pour que tout s’arrête, que tout cesse enfin. Le bras tendu, il chercha à atteindre l’homme dont les yeux azur s’effaçaient dans l’obscurité et alors qu’il voulait le rattraper, il l’appela dans un dernier cri.

« Touya ! »

En sueur, il se redressa, encore tremblant de son cauchemar. D’une main, il rabattit ses cheveux en arrière et écarquilla les yeux alors que des larmes s’écrasèrent sur la couverture de fortune qu’il s’était trouvé. Et à mesure que la chaleur de la peur quittait son corps, la fraîcheur du lieu prit son torse nu, au travers d’une fenêtre dont le coin droit était cassé.

Il sursauta alors qu’un bras aussi chaud que la meilleure des couvertures de survies l’entoura pour le coller à un torse tout aussi chaud. Il glapit et répondit à l’étreinte alors que des mains pales se perdaient dans sa crinière de blé. Il releva son regard ambré et le perdit dans celui azur et à semi-ensommeillé. D’une petite voix, alors qu’il se faisait bercer, il s’excusa dans un tourbillon informe de mots, mais l’autre ne cherchait pas à comprendre. Alors, délicat, il lui offrit un baiser sur le front, et enfin, les muscles de Keigo se décrispèrent alors qu’il se blottissait plus encore. Du bout des doigts, l’oiseau toucha l’encolure encore plus meurtrie du vilain où quelques blessures supplémentaires venaient zébrer les brûlures, à l’endroit où se trouvait auparavant, un horrible collier emplit d’explosifs. Il s’y arrêta et les mots reprirent encore en des milliers d’excuses. Délicat, Touya lui prit la main pour la réchauffer.

« Ne t’excuse pas et ne t’épanche pas sur le passé. Sache que c’est fini maintenant. Hey… On a choisi de se battre, alors le moment n’est pas aux larmes petit oiseau. »

Dans un hoquet, Keigo hocha la tête et laissa échapper un petit rire gêné, celui qu’il faisait en comprenant que son homme était bien là, auprès de lui, après que la fureur du cauchemar ai entièrement quitté son corps. Il embrassa son homme et caressa ses cheveux tout en s’endormant doucement au rythme de leurs respirations.

Oui… Le cauchemar n’était pas fini, loin de là, ils se battaient pour un nouveau monde, un monde plus juste, loin de l’oppression sévère de la commission. Mais pour cela, il y avait encore beaucoup de chemin à faire.

Avec un dernier regard avant de rejoindre Dabi chez Morphée, le héros aujourd’hui renégat et traître à sa patrie, se jura qu’il allait le faire, parcourir ce chemin sinueux, là, dans les bras de son homme, pour son homme, pour une nouvelle politique dépourvue de toute folie, un monde juste et une nouvelle commission.

Un nouveau nid qu’il bâtirait pour les générations futures à partir de ce lit, à l’intérieur de ces bras, en compagnie de l’amour de toute une vie.

Je suis pas en retard! Je suis à l'heure ! Tardivement à l'heure! J'espère que cette case vous aura plus! Je pense que la prochaine sera plus joyeuse. Mais voulez vous un autre couple? Je me posais la question.

A demain avec du thé et une nouvelle case!

Sica

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