Lorsqu'il se réveilla ce matin là, Touya voulu rester au lit. Rien ne lui donnait envie de se lever et clairement pas cette date qui lui indiquait qu'il avait vécu une année de plus. Une année dans le gaz dont il ne se souvenait à peine de quelques détails doux et joyeux mélangés à un amas sombre et dégueulasse. Une année sans avoir put mettre un terme à la vie de son père et à ses traumatismes et souvenirs d'enfance. Une année encore où il avait fait le con comme il le faisait depuis plus de onze ans.
Non, il ne ressentit pas le besoin d'ouvrir les yeux plus que cela, de bouger un bras, une jambe, ne serait-ce qu'un petit doigt ou un orteil. Il ne ressentit même pas le besoin d'écouter un ventre gargouillant. Aujourd'hui, il ne ferait rien car aujourd'hui n'existait pas. Car aujourd'hui était inutile, car aujourd'hui, il avait vingt quatre ans.
Il se retourna sur le côté et enfouit sa tête dans son oreiller, le noir toujours broyé et les rêves d'enfants envolés. Il ne voulait même plus y penser. Penser à ces anniversaires ratés cloitré dans sa chambre à prier pour que son père fasse de nouveau attention à lui, à l'enfant perdu qu'il était. Penser à ces jours noirs, sans envie de vivre sans un regard bleu ouvert de fierté sur l'être qu'il était. Penser à ces étreintes d'une mère qui tremblait chaque jour un peu plus et qui guettait dans les pharmacie les boites de pilules en songeant à en avaler une centaine. Penser à cette enfance, tout simplement. Une enfance qu'il avait gâché à attendre la main tendue sur laquelle il cracherait aujourd'hui.
Ses yeux cernés s'ouvrirent et son dos se tendit à l'entente de pas bottés dans l'allée principale. Hawks devait avoir atérit. Il soupira en songeant à la mission qu'il lui avait donné. À défaut de faire comme-ci ce jour n'existait pas, peut-être pouvait-il le rendre banale en jouant avec l'espion, ce pauvre pion, de la Commission.
Doucement, il se mit sur le dos et rabattit son bras sur son front, pensif. Il pensait avoir le temps de se relever avant que le blond n'arrive, mais comme toujours, il était bien plus rapide que ses estimations. Et puis de toute façon, aujourd'hui était un jour de merde... Alors... Il ne dévia que son regard en guise de salutation et l'oiseau, surpris, brandit gentiment le sac plastique qu'il tenait à la main. Il devait le saluer. De toute façon, il n'écoutait même pas ce que son bec racontait, se contentant d'extraits de pépiements désarticulés comme toute discussion.
Soudain, le son s'arrêta et le héros inclina la tête sur le côté, comme cherchant à l'analyser.
«Eh oh Dabi, ça va ? Tu m'écoutes au moins ?
-Non. Répondit avec une voix plate le vilain, il ne le regardait pas vraiment non plus. Tout était flou et vitreux aujourd'hui.
-Tu es malade ? Sembla s'inquiéter l'homme aux ailes rouges.
-Non. Ses yeux bleus le fixaient toujours, il ne réagit même pas lorsque l'autre avança vers lui.
-Tu m'inquiètes.
-C'est faux. Tout est faux, vous êtes tous faux. Ta voix sonne fausse. Ce monde sonne faux. Cette vie sonne fausse.
-La tienne... Aussi ? S'enquit l'oiseau qui ne comprenait rien, hésitant.
-Aussi. Conclu Dabi en revenant sur son plafond.
-Wouah Dark Sasuke il va se calmer tout de suite, OK ? Qu'est-ce qui t'arrive. Dis-moi tout ! »
Dabi le fixa pour un temps qui semblait presque durer une éternité. Il avait l'air de réfléchir, de peser tous les pour et les contres, de faire un plan entier dans sa tête, là, en quelques secondes à peine, allongé dans un lit avec des pensées aussi noires que déprimantes. Il cligna des yeux et revint sur son plafond, le blond le poussa du doigt, curieux et alors qu'il s'attendait à un bâillement, il n'eut droit qu'à un soupire à peine audible.
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Calendrier de l'Avant
HumorParce que l'on a tendance à l'oublier, noël arrive avec ses cadeaux, ses chocolats et ses fêtes de famille qui je l'espère pour tous, seront réjouissantes. En attendant ces beaux jours, je vous propose un petit calendrier de l'avant avec pour couple...