"Ellipse"

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Le retour à l'hôpital avait été troublant, désagréable. Je me souvenais vaguement avoir eu les jambes tremblantes, les sourcils froncés pour me donner du courage.
C'était Fridg qui m'avait accueillit, les bras grand ouvert et se plaignant de mon absence. Je l'avais vu, j'avais senti mes jambes frémirent et ma tête m'avait envoyé un message d'alerte, du style : "Attention, danger en vue !". Je ne l'avais pas écouter, je m'étais efforcé de sourire à mon supérieur tandis que celui m'accompagnait dans son bureau.
Il m'avait demandé des détails sur ce qu'il m'était arrivé, je n'avais su répondre à la moitié de ses questions mais il s'en était satisfait. Je m'étais senti mal à l'aise sans en comprendre la raison, c'était rageant.

Ce jour ci, je déambulai dans les couloirs lorsqu'une infirmière passa une main sur mon épaule. Peut être par réflexe, je me retournai brusquement, lui attrapant brusquement le bras. Elle me dévisagea, les yeux écarquillés et les sourcils arqués de peur.

- Par..Pardon !

Je retirai aussitôt ma main. Le visage de l'infirmière se radoucit et elle esquissa un sourire, tendant un dossier vers ma direction.

- Ce n'est rien, je vous ai fait peur. Pardonnez-moi, je ne peux m'attarder mais prenez ce dossier, il correspond au cas de l'enfant dépressive. Elle attend d'ailleurs dans sa chambre, sa grand mère nous l'a confié pour l'après midi. Pourriez-vous vous en charger ?

Je pris le dossier à deux mains, le ramenant contre ma poitrine. Si je me souvenais bien, la dernière visite de la petite fille remontait à plusieurs semaines. Que s'était-il passé entre temps ?

- Aucun problème. Que dois-je faire ?

- À vrai dire, rien pour le moment. Vous n'êtes pas encore tout à fait remis de votre crise et cette enfant n'a pas besoin de soin physique. Alors, si vous le voulez bien, vous pourriez simplement passer un peu de temps avec elle, lui changer les idées ?

J'acquiesçai.

- Je n'y vois aucun inconvénients. Dans quelle chambre se trouve-t-elle ?

- La 300b.

- Très bien, merci beaucoup.

Je serrai avec chaleur la main qu'elle me tendit et je la regardais partir. Lorsqu'elle disparu à l'autre bout du couloir, je pris une grande inspiration et me dirigeai vers la fameuse chambre.
Les numéros défilaient les uns après les autres, les patients aussi. Il y en avait des jeunes, des âgés, des petits, des grands. Des blessures physiques que je voyais facilement et d'autres blessures, du genre de celles que l'on ne pourra jamais voir et jamais vraiment soigné. Un homme se balançait sur son lit tandis qu'une femme le consolait, un enfant pleurait et hurlait en déchirant presque la blouse de l'infirmier. Que leur étaient-ils arrivés ? Je ne le saurai pas pour la plupart, il y avait trop de gens ici.

J'arrivai bientôt devant la porte de la chambre. Elle était close, aucun bruit n'émanait de l'intérieur de la pièce. Lentement, je posai une main sur la poignée. Je tendis l'oreille.
Aucune réponse.

- Je vais entrer.

Aucune réponse.
Poussant un long soupir, j'ouvris la porte avec délicatesse et j'entrai dans la chambre.
La pièce était illuminé par un rai de lumière et les rideaux des fenêtres avaient été retirés, de sorte que la petite fille puisse avoir une vue directe sur la cour et les jardins au delà. Le lit était grand, immense même et les draps excessivement propres.
Elle était là, assise sur le matelas, les mains repliés sur ses cuisses, le regard perdu dans le vide. Elle ne voyait rien, ne regardait rien, ne voulait pas regarder. Ses cheveux lui tombaient sur le visage, ils me semblaient avoir été lavés depuis la dernière fois mais ils s'étalaient toujours aussi loin sur le lit. Ses jambes battaient l'air, son dos était courbé vers l'avant. Elle n'eut aucune aucune réaction lorsque je m'approchai d'elle.

"Ton Étoile..." [Bakudeku]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant